Anatomie de l’oreille et physiologie de l’acoustique

Les sens nous relient à la vie, ils nous permettent de percevoir le monde qui nous entoure, à chaque sens correspond un organe. L’ouïe fait partie des cinq sens, Il consiste à entendre tous types de sons. L’ouïe est la capacité de percevoir des sons, les sons sont créés par une perturbation dans l’air, appelée vibration. Pour que nous puissions entendre la télévision ou notre voisin, la vibration doit faire un voyage long et complexe dans nos oreilles, jusqu’au cerveau. Les oreilles servent à enregistrer les ondes sonores puis à les convertir en impulsions électriques. Ces signaux sont transmis vers le cerveau qui se charge de les décoder pour leur donner un sens. Pour comprendre les différentes étapes de ce fonctionnement, il faut tout d’abord connaître la structure anatomique de l’oreille.

Structure de l’oreille :

L’oreille est l’organe de l’audition. C’est également l’un des éléments nécessaire pour assurer l’équilibre du corps. L’oreille se trouve dans la partie latérale du crâne, dans une partie de l’os temporal appelée le rocher, sous le lobe temporal du cerveau dont elle est séparé par une coque osseuse. On distingue trois parties dans l’oreille: l’oreille externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne. [1] L’oreille externe et l’oreille moyenne servent uniquement à l’audition et leurs configurations sont relativement simples. L’oreille interne sert à l’audition et à l’équilibre et sa structure est très complexe.

Oreille externe :

L’oreille externe se compose du pavillon et du conduit auditif externe. Le pavillon est la partie externe et visible de l’oreille. Il est constitué principalement d’un cartilage flexible, élastique et recouvert sur ses deux faces par la peau. Avec la partie inférieure (lobule de l’oreille) est privée de cartilage. Le pavillon, sert à identifier des individus, possède de nombreuses irrégularités de surface qui portent chacune un nom. Les plus importantes sont : l’hélix, l’anthélix, le tragus et la conque (c’est l’endroit où s’ouvre le conduit auditif externe).

Le conduit auditif externe (CAE) s’étend du fond de la conque au tympan (la limite entre l’oreille externe et l’oreille moyenne. Le tympan est une membrane mince et translucide de tissu. Sa forme est comme un cône aplati dont le sommet pénètre dans l’oreille moyenne [4]). Le tympan se divise en deux parties : une première partie externe, est cartilagineuse. Elle est caractérisée par ses annexes cutanées avec des poils et des glandes (qui produisent notamment le cérumen). Une deuxième partie interne, est osseuse et lisse. Elle ne contient pas d’annexes cutanées et ne produit donc pas de cérumen.

L’oreille moyenne : 

L’oreille moyenne comprend le tympan et la caisse du tympan, qui contient les trois osselets. Cette cavité est en communication avec son voisinage par cinq “passages”. Le premier passage est le tympan qui communique avec l’oreille externe. Le deuxième passage est l’entrée de la trompe d’Eustache, qui communique avec l’arrière du nez. Elle est aussi en communication, à l’arrière, avec la mastoïde par un espace appelé l’antre, et avec l’oreille interne (la cochlée) par deux petits “passages” appelés fenêtres : la fenêtre ovale sur laquelle repose l’étrier et la fenêtre ronde.

Le tympan est une fine membrane d’environ 1cm² de surface, légèrement creusée en entonnoir autour du manche du marteau. Il est habituellement de couleur gris perle et partiellement transparent. L’orientation du tympan est variable par rapport à l’axe du conduit auditif externe. La caisse du tympan est une cavité remplie d’air qui a la forme d’un cube irrégulier et déformé, dont le tympan constitue une face. Elle renferme, en son centre, trois osselets : le marteau, l’enclume et l’étrier.

Les trois osselets sont maintenus ensemble par des articulations et des ligaments. Le premier osselet est le marteau, car sa forme est comme un marteau. C’est le plus long, il mesure entre 7 et 9mm. Sa tête s’articule au niveau du corps du deuxième osselet (l’enclume) appelée aussi en raison de sa forme. L’enclume est un peu plus courte et plus lourde que le marteau. Il est en contact avec le troisième osselet (l’étrier) appelé ainsi en fonction de sa forme. L’étrier mesure environ 4 mm de hauteur.

Les deux fenêtres permettent à la caisse du tympan de communiquer avec l’oreille interne. La première (la fenêtre ovale ou fenêtre vestibulaire) fait le lien entre la chaîne des osselets et la rampe vestibulaire de la cochlée. La deuxième (la fenêtre ronde ou fenêtre cochléaire) fait le lien entre la rampe tympanique de l’oreille interne et la caisse du tympan. La mastoïde fait partie des cavités annexes de l’oreille moyenne. Elle se trouve dans l’os temporal, située à l’arrière du conduit auditif externe, et elle est en communication avec l’antre mastoïdien (la partie la plus proche de la caisse du tympan). La trompe d’Eustache (ou trompe auditive) est un conduit mince de 35 à 40 mm de long. Constituée de cartilage, de muscles et d’os. Elle relie l’oreille moyenne au rhinopharynx.

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L’oreille interne :

L’oreille interne est la partie la plus importante dans l’oreille. C’est là que les vibrations sont transformées en impulsions électriques pour pouvoir être lues et interprétées par notre cerveau. [7] L’oreille interne a une structure anatomique très complexe (appelée aussi labyrinthe), elle est située dans le rocher et se compose de plusieurs parties principales : la cochlée, le vestibule avec l’utricule et le saccule, les trois canaux semi-circulaires, les deux aqueducs et le nerf auditif (composé du nerf cochléaire et des deux nerfs vestibulaires).

L’oreille interne communique avec l’intérieur du crâne par le conduit auditif interne. Elle est constituée de deux parties structurelles : une partie osseuse “dure” de protection (appelée le labyrinthe osseux) et une partie “molle”, sensorielle (appelée le labyrinthe membraneux). Le labyrinthe osseux constitue une coque d’os compact autour du labyrinthe membraneux duquel il est séparé par des espaces périlymphatiques contenant un liquide appelé la périlymphe.

Le labyrinthe membraneux est l’ensemble des cavités à paroi conjonctivo-épithéliale qui supporte les éléments sensoriels de l’oreille interne, remplis eux d’un autre liquide appelé l’endolymphe. Toutes les structures de l’oreille interne ont ainsi une partie osseuse et une partie membraneuse.

La cochlée (ou le limaçon) est l’organe de l’audition. C’est une cavité osseuse de 3 cm de long, enroulé sur elle-même en deux tours et demie selon la forme d’une coquille d’escargot. Elle se compose de la fenêtre ovale et de la fenêtre ronde, qui permettent la mise en mouvement des fluides. [2] Le noyau central de la cochlée s’appelle le modiolus. L’intérieur de la spire est un tuyau se divisant en trois tubes dans le sens de la longueur, séparés par deux membranes (la membrane de Reissner et la membrane basilaire) : le canal cochléaire contient l’organe de Corti et de l’endolymphe, la rampe vestibulaire en dessus (séparée du canal cochléaire par la membrane de Reissner) et la rampe tympanique au-dessous (séparé du canal cochléaire par la membrane basilaire) . Ces deux rampes contiennent de la périlymphe.

L’organe de Corti a une structure cellulaire très complexe. Il repose sur la membrane basilaire et contient les structures sensorielles de l’audition : Les cellules ciliées externes (environ 12 000) forment trois rangées et les cellules ciliées internes (environ 3 500) une seule rangée. Elles possèdent des structures fileuses à leur surface, les stéréocils. Ces cellules sont entourées par différents types de cellules de soutien.

Table des matières

Introduction générale
Chapitre I : Anatomie de l’oreille et physiologie de l’acoustique
Partie I : Anatomie de l’oreille
Introduction
I.1 Structure de l’oreille
I.1.1 Oreille externe
I.1.2 L’oreille moyenne
I.1.3 L’oreille interne
I.2 Les voies auditives
I.2.1 Les voies auditives primaires
I.2.2 Les voies auditives non primaires
Partie II : Physiologie de l’acoustique
II.1 Stimulus sonore et perception auditive
II.1.1 L’onde sonore
II.1.2 Le niveau de pression acoustique
II.1.3 L’intensité acoustique
II.2 Réception et transmission des sons : récepteurs auditifs
II.2.1 Conduction aérienne et conduction osseuse
II.2.1.1 La conduction aérienne
II.2.1.2 Conduction osseuse
II.2.2 L’oreille externe
II.2.3 L’oreille moyenne
II.2.4 L’oreille interne
II.2.4.1 Potentiel de l’oreille interne
II.3 Codage du son
II.3.1 Le codage de la fréquence
II.3.2 Le codage de l’intensité
II.3.3 Elaboration des sons au niveau central
II.3.3.1 La fréquence du son
II.3.3.2 L’intensité du son
II.3.3.3 La direction du son
II.3.3.4 L’éloignement de la source sonore
II.4 Les principaux relais des voies auditives et leurs fonctions
Conclusion
Chapitre II : Pathologies de l’oreille et techniques d’exploration auditive
Introduction
I. Pathologies de l’oreille
I.1 Acouphènes
I.2 L’otite
I.3 Le cholestéatome
I.4 L’otospongiose
I.5 Le neurinome de l’acoustique
I.6 Presbyacousie
I.7 Hyperacousie
I.8 La surdité
I.8.1 Types de surdité
I.8.1.1 La surdité de transmission
I.8.1.2 La surdité de perception
I.8.1.3 La surdité mixte
I.8.2 Les degrés de surdité
I.8.2.1 L’audition normale
I.8.2.2 La déficience légère
I.8.2.3 La déficience moyenne
I.8.2.4 La déficience sévère
I.8.2.5 La déficience profonde
II. Techniques d’exploration auditive
II.1 Explorations fonctionnelles subjectives
II.1.1 Acoumétrie
II.1.1.1 Acoumétrie phonique
II.1.1.2 Acoumétrie instrumentale
II.1.1.2.1 Le test de Weber
II.1.1.2.2 L’épreuve de Rinne
II.1.2 Audiométrie
II.1.2.1 Audiométrie tonale
II.1.2.1.1 Audiogramme tonal
II.1.2.1.2 Audiométrie tonal supraliminaire
II.1.2.2 Audiométrie vocale
II.1.2.2.1 Audiogramme vocal
II.2 Explorations fonctionnelles objectives
II.2.1 L’Impédancemétrie
II.2.2 Les Oto-Emissions Acoustiques Provoquées
II.2.3 Les Potentiels Evoqués Auditifs (PEA)
III. Réhabilitation de la surdité
III.1 L’appareil auditif
III.1.1 Structure d’un appareil auditif
III.2 L’implant cochléaire (IC)
Conclusion

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