Analyses théoriques du marché du travail et du chômage

Analyses théoriques du marché du travail et du chômage

Analyse conceptuelle du marché du travail

Vision Néoclassique

La vision néoclassique du marché de travail est une approche microéconomique Selon les néoclassiques2 , l’économie de marché est caractérisée par la coexistence de plusieurs marchés dont principalement le marché de travail, le marché des biens et services et aussi le marché financier. Du moment que les conditions de la concurrence pure et parfaite sont respectées, le libre fonctionnement de chaque marché conduit à la détermination des équilibres partiels. Ces équilibres partiels combinés aboutissent à l’équilibre général de l’économie, situation dans laquelle les ressources de l’économie sont utilisées de manière optimale. Les néoclassiques considèrent le travail comme une marchandise homogène et refusent toute spécificité du marché de travail. Les agents économiques sont rationnels et utilitaristes. Sur ce marché, une offre et une demande de travail se confrontent, elles sont respectivement fonction croissante et décroissante du salaire réel Il est alors indispensable d’analyser les deux composantes qui sont l’offre du travail, et la demande du travail si on veut porter une analyse sur le marché de travail selon la vision néoclassique

L ‘offre et la demande de travail 

L’offre de travail

L’offre du travail émane des ménages, qui comparent l’utilité apportée par le loisir et le revenu, et ces ménages sont contraints par le nombre d’heure d’une journée. Plus le salaire est élevé, plus l’offreur compense la perte de loisir donc plus l’offre de travail est forte Chaque offreur effectue alors un arbitrage entre son temps de travail, qui lui apporte un revenu mesuré par le taux de salaire mais pour lequel il subit un coût mesuré par la désutilité 2 Les trois auteurs principaux de ce courant sont :- Stanley Jevons (1835-1882) , – Léon Walras (1834-1910) , – Carl Menger ( 1840-1921) .Ils préconisent le raisonnement à la marge 6 marginale du travail, et son temps de loisir qui lui procure une utilité marginale mais pour lequel il subit un coût mesuré par l’absence de taux de salaire. Nous pouvons alors formuler cette analyse par la fonction d’utilité et la contrainte budgétaire suivantes Max U (w L + R, A) Tel que L + A ≤ k Avec :- w le salaire horaire – k le temps disponible dans une journée pour le travail et pour le loisir – L le nombre d’heures travaillées – R le revenu du ménage -A le nombre d’heures de loisir

la demande de travail

La demande de travail quant à elle émane des entreprises, elle dépend de la comparaison entre le taux de salaire et la productivité marginale du travail. Le taux de salaire correspond aux prix du travail qui est un cout pour l’entreprise tandis que la productivité marginale est définie comme la quantité additionnelle produite en 7 augmentant d’une unité de travail les facteurs de production. Tant que le supplément de production apporté par le dernier travailleur embauché est supérieur à son cout, l’entreprise demandera du travail ; mais si le taux de salaire réel devient supérieur à la productivité marginale du travail, l’entreprise cessera d’embaucher. Les néoclassiques postulent que la productivité marginale est décroissante, c’est-à-dire qu’un nouveau salarié embauché a une productivité inférieure au précédent, l’intérêt de l’entreprise est alors d’embaucher tant que le salaire est inférieur à la productivité marginale du travail. Et puisque le comportement de l’entrepreneur est rationnel, ceci tend à égaliser la productivité marginale et le salaire, la demande du travail est fonction décroissante du salaire. Donc, un employeur va être prêt à embaucher une personne supplémentaire jusqu’au moment où la productivité marginale cesse de couvrir le coût marginal (accroissement des dépenses correspondant au salaire d’un employé supplémentaire). De même que pour l’offre de travail, la demande de travail d’une entreprise peut être sommée avec la demande de toutes autres entreprises de l’économie afin d’obtenir la demande agrégée. Figure 2 : la demande de travail Source : MANKIW.G., « Macroéconomie » 3ème édition, De Boeck, 2003, page 417 b- L’équilibre du marché de travail La rencontre entre l’offre de travail et la demande de travail conduit, via le mécanisme autorégulateur du marché, à la détermination d’un équilibre stable qui égalise le volume de 8 l’offre et de la demande. Donc, si le marché fonctionne convenablement, le salaire est parfaitement flexible et permet d’égaliser l’offre et la demande de travail : tous ceux qui souhaitent être embauchés au salaire d’équilibre peuvent l’être. A l’équilibre, le modèle néoclassique montre que le plein emploi est assuré (toutes les offres et toutes les demandes de travail sont satisfaites), le chômage est forcément volontaire. Sur le marché du travail, la confrontation de l’offre et de la demande conduit à déterminer deux grandeurs : le salaire et le niveau d’emploi. La théorie néo-classique utilise ce mécanisme de marché pour démontrer que le chômage ne peut être durable. Il suffit en effet de diminuer les salaires pour que la demande de travail des entreprises s’accroisse et fasse disparaître le chômage. Le salaire, qui est la variable stratégique, permet la réalisation de l’équilibre. Cependant de multiples rigidités (intervention des syndicats par exemple), influencent les salaires (réel) qui s’éloignent du niveau d’équilibre, créant alors un sousemploi qui peut être important et durable. Equilibre sur le marché du travail : le taux de salaire d’équilibre se situe à l’intersection des courbes d’offre et de demande de travail. Pour ce taux de salaire, la quantité de l’offre de travail est égale à la quantité de la demande de travail. Figure 3 : L’équilibre sur le marché du travail Source : L. ARTIGE., « L’équilibre macroéconomique néoclassique avant Keynes » cours de macroéconomie 2ème Bac HEC- Université de LIEGE page

LIRE AUSSI :  Abattement pour durée de détention

Vision keynésienne

La théorie keynésienne semble constituer une opposition à la théorie néoclassique. Dans le sens où elle affirme l’existence d’une équilibre de sous-emploi et réfute le fait que le chômage est forcément volontaire a- la demande effective . Contrairement à la théorie dominante, ce n’est pas la demande émanant des agents économiques qui constitue le moteur de la vie économique mais l’offre des entreprises qui est une anticipation des futures demandes des agents économiques. J.M. Keynes3 dans sa Théorie générale (1936), s’intéresse à ce qui détermine le niveau de l’emploi dans une économie. Il considère que les entreprises fixent le niveau de l’emploi dont elles ont besoin en fonction du niveau de la production qu’elles doivent réaliser. Or, ce volume de production est lui-même déterminé par la demande effective qui s’adresse à ces entreprises elle-même. Au niveau macroéconomique, la demande effective présente deux composantes, la demande de consommation des ménages et la demande d’investissement des entreprises. Chacune de ces composantes obéit à des déterminants différents : la demande de consommation dépend du revenu des ménages et de leur propension à consommer, la demande d’investissement est déterminée par le taux d’intérêt et par le rendement escompté de l’investissement. Selon Keynes, il n’y a pas de raison pour que le niveau de l’emploi corresponde automatiquement au plein emploi. Selon Keynes, le niveau de l’emploi résulte des mécanismes macroéconomiques et non microéconomiques. Le niveau de l’emploi n’est pas fixé sur le marché de travail, mais il résulte directement du niveau global de la production qui lui résulte de la demande effective qui est la demande anticipée par les entreprises. Ces dernières n’embauchent que si elles peuvent produire et ne produisent que ceux qu’elles peuvent vendre. 

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *