Depuis ces dernières années, l’économie malgache s’est redressée et continue d’enregistrer une performance satisfaisante, le taux de croissance réel a presque atteint 6% en moyenne sur la période de 2003 à 2007. Cependant, en dépit des progrès réalisés, le résultat demeure fragile. L’économie reste faiblement diversifiée et le poids du secteur primaire reste prépondérant. Par ailleurs, même si l’investissement privé a augmenté depuis 2003, sa contribution à la croissance demeure faible. L’insuffisance de financement à moyen et long terme, conséquence de la faiblesse de l’épargne nationale, est régulièrement évoquée.
A cet effet, depuis 2006, Madagascar amorce un virage en matière de politique de promotion des Investissements Directs Etrangers (IDE). Ces derniers sont considérés comme l’un des nouveaux accélérateurs de la croissance économique. Libéralisme et libre entreprise sont donc les maîtres-mots d’une politique économique résolument tournée vers la promotion des IDE. Face à ce revirement, de multiples réformes ont été adoptées.
Dans ce contexte, le projet d’exploitation et de transformation de nickel et de cobalt dans l’est du pays –le projet Ambatovy – a démarré depuis 2006. Avec un volume total d’investissement de 4,5 milliards de dollars US, le projet a apporté un nouveau souffle à l’économie malgache et a fait renaître l’espoir d’une croissance accélérée. Toutefois, sa réalisation présente des retombées négatives sur l’économie qui soulève de nombreux défis et risque de compromettre les objectifs de développement durable.
GENERALITES SUR LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS
L’Investissement direct étranger (IDE) a augmenté de façon spectaculaire au cours des vingt dernières années. Cette croissance spectaculaire contribue à l’interpénétration grandissante des économies au niveau mondial. Les entreprises multinationales ont augmenté de façon spectaculaire l’étendue géographique de leurs opérations, créant « une chaîne d’approvisionnement globale ». Ces IDE ont eu des effets sur la croissance économique des pays où ils se sont localisés.
DEFINITION DE L’IDE
Les IDE peuvent être définis de deux manières : selon les institutions internationales et selon les critères de comparaison par rapport aux autres types de capitaux étrangers.
IDE SELON LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES
• Selon le FMI
L’IDE désigne «les investissements qu’une entité résidente d’une économie (l’investisseur direct) effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise résidente d’une autre économie (l’entreprise d’investissement direct). Par intérêt durable, on entend qu’il existe une relation à long terme entre l’investisseur et l’entreprise. Les IDE comprennent non seulement la transaction initiale, qui établit la relation entre l’investisseur et l’entreprise, mais aussi toutes les transactions ultérieures entre eux et entre les entreprises apparentées, qu’elles soient ou non constituées en sociétés et donc dotées d’une personnalité morale distincte » (FMI) .
• Selon l’OCDE
« L’IDE est une activité par laquelle un investisseur résident dans un pays obtient un intérêt durable et une influence significative dans la gestion d’une entité résident dans un autre pays. Cette opération peut consister à créer une entreprise entièrement nouvelle (investissement de création) ou, plus généralement, à modifier le statut de propriété des entreprises existantes (par le biais de fusion ou d’acquisition. Sont également définis comme des investissements directs étrangers d’autres types de transactions financières entre des entreprises apparentées, notamment le réinvestissement des bénéfices de l’entreprise ayant obtenu l’IDE, ou d’autres transferts en capital »OCDE .
De ces définitions, on peut aboutir aux conclusions suivantes :
▶ Les capitaux d’IDE sont composés de :
● Capitaux fournis par l’investisseur direct (soit directement, soit par l’intermédiaire d’autres entreprises avec lesquelles il est lié) à l’entreprise, ou
● Capitaux reçus de cette entreprise par l’investisseur .
Pour l’économie où l’investissement est effectué, ces capitaux comprennent les apports de fonds directs de l’investisseur direct et ceux qui proviennent d’autres entreprises apparentées au même investisseur direct.
Pour l’économie de l’investisseur direct, ces capitaux comprennent uniquement les fonds fournis par l’investisseur résident ; ils ne comprennent pas les fonds reçus d’autres sources grâce à l’intervention de l’investisseur direct ou dont ce dernier garantit le remboursement (par exemple les prêts accordés par des tiers à une entreprise d’investissement direct constituée en société).
▶ Les transactions des capitaux d’investissement direct se décomposent-en :
● Capital social : participation au capital des succursales, toutes les actions des filiales et des entreprises affiliées, sauf les actions privilégiées non participantes qui sont considérées comme des titres de créance,
● Bénéfices réinvestis : correspondant à la part qui revient à l’investisseur direct (au prorata de sa participation directe au capital) sur les bénéfices qui ne sont pas distribués sous forme de dividendes par les filiales ou par les entreprises affiliées, ainsi que les bénéfices des succursales qui ne sont pas versés à l’investisseur direct,
● Autres transactions d’investissement direct : ou encore transactions liées aux dettes interentreprises (entre les entreprises d’un même groupe), couvrent les emprunts et les prêts de ressources financières, y compris les titres d’emprunt, et les crédit-fournisseur, entre des investisseurs directs et les filiales, succursales et entreprises apparentées, tel qu’ils ressortent des créances et des engagements interentreprises, respectivement. Cela inclut aussi bien les prêts des investisseurs directs aux filiales que les prêts des filiales aux investisseurs directs.
▶ Il existe deux types fondamentalement différents d’IDE :
Les entreprises multinationales peuvent soit acquérir une entreprise étrangère (en anglais, on parle alors de « buy »), soit créer une nouvelle entreprise (« build »). L’investissement dans une « jeune pousse » (« start up ») crée des capacités de production supplémentaires, mais engendre aussi une nouvelle concurrence pour les entreprises locales.
IDE PAR RAPPORT AUX AUTRES TYPES DE CAPITAUX ETRANGERS
Il existe trois types de capitaux étrangers : l’aide au développement ; la dette ; les investissements. Au sein des investissements, on distingue entre les placements en action et les IDE, qui sont des participations au capital des entreprises locales avec ou sans prise de contrôle. La plupart des IDE aboutissent à une possession à 100% par une entreprise multinationale, bien que certains pays privilégient les joint-ventures (alliances économiques) avec des sociétés locales. Un investissement doit avoir un niveau significatif pou être comptabilisé en IDE. S’il est inférieur à 10% du capital d’une entreprise locale, il est considéré simplement comme un placement.
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