Analyse SWOT des films bénéficiant de l’avance sur recettes de 2004 à 2006
Les productions bénéficiant de l’avance sur recettes en 2004 J’ai vu tuer Ben Barka Le film a été réalisé par Said Smihi et Serge Le Peron, produit par Casablanca Film Production : pour un coût de 2.5 M dhs. Il s’agit d’un drame politique mettant l’accent sur un point noir de l’histoire du Maroc qui est la disparition de Mehdi Ben Barka. Ce film est le résultat d’une coproduction internationale (Maroc-France), avec des acteurs marocains et français. Son synopsis est indiqué sur l’affiche : « Janvier 1966. Dans un meublé parisien, la police découvre le cadavre de Georges Figon, l’homme qui a fait éclater le scandale de l’affaire Ben Barka et ébranlé le pouvoir gaulliste. Un an plus tôt, Figon, lassé des affaires douteuses et des escroqueries minables, est à la recherche d’un coup juteux. Proche du « milieu » depuis ses années de prison, il se voit confier une mission de grande envergure : produire un documentaire sur la décolonisation, écrit par Marguerite Duras et réalisé par Georges Franju, avec l’aide du célèbre opposant marocain Mehdi Ben Barka, engagé comme conseiller historique. » Analyse SWOT du film : Les points forts : Artistique : le réalisateur artistiquement confirmé Said Smihi unit son art et son savoir à ceux des réalisateurs Serge le Peron et Frédérique Moreau. Histoire : l’histoire de ce film est inspirée d’un des faits les plus populaires de l’histoire du Maroc. C’est un des plus importants points noirs qui touche énormément la curiosité des politiciens, des citoyens de plusieurs pays, et surtout du Maroc, parce qu’ils n’ont jamais compris ce qui s’était exactement passé. En plus de la popularité de l’histoire et de la vive curiosité des gens, ce film a également bénéficié de la diversité des acteurs français et marocains. Technique : le film bénéficie également d’apport de compétences techniques de haute qualité. A l’image, Christophe Pollock, à la prise de son Veran François Fayard, et au Montage, Janice Jones Brigitte Taillandier, et Jean Guy. Production : la société de production Maia, en plus de l’apport des coproductions étrangères Mallerich Films, Paco Poche et Films INC, bénéficie de l’avance sur recettes avec un montant de 2.5 millions de dirhams. Les points faibles : Tête d’affiche : le film manque de tête d’affiche marocaine et étrangère. Il ne compte que la star marocaine Mouna Fettou. Marketing : le film n’a bénéficié que de modestes efforts marketing, avec une absence de compagne en ligne et très peu d’affiches dans les grandes villes. Quelques articles viennent néanmoins reconnaître la qualité artistique et technique du film. La distribution : assez modeste au Maroc, mais pas moins que sa modeste distribution en Europe qui fut assuré par REZO films. Les dangers : Le Film a fait face à des dangers importants, notamment ses deux nominations : « Gérard de la plus mauvaise tentative d’un comique dans un rôle dramatique », et « Gérard du plus mauvais membre du Splendide ». Il a aussi fait face à un déchirement d’identité entre les réalisateurs qui s’appropriaient le film chacun dans son pays. Opportunités : Les autres marchés internationaux sont restés inexplorés par ce film. Il n y a pas été assez vendu aux diffuseurs. La vente sur internet aurait encore pu être possible, mais le film était déjà en ligne gratuitement, on ne peut donc plus envisager aucune vente ultérieure. Calculs financiers du PPP sur ce film : Le montant de l’avance sur recettes est de : 2 500 000 MAD (Morrocan Dirhams) Nombre d’entrées (sur le territoire marocain) : 390 Recettes : 6434 MAD. Dont part producteurs et ayant droits : 1286,8 MAD Le ratio : (Recettes – Montant de AVR) / montant de l’avance sur recettes = (6434 – 2 500 000) / 2 500 000 = -1 < 0
Deux femmes sur la route
Le film de Farida Bourquia, produit par Espace Production, est sorti en salles en 2007, à partir d’un scénario de Youssef Fadel. La réalisatrice évoque ainsi son film dans son synopsis : « Amina tente de rejoindre le Nord du Maroc où son mari est emprisonné pour une affaire de drogue. La panne mécanique de son véhicule lui a permis de rencontrer Lalla Rahma, une vieille dame qui doit également se rendre au Nord pour s’assurer que son fils n’est pas mort en franchissant le détroit… ». Analyse SWOT : Les points Fort : L’histoire : une histoire ne manquant pas de moments de comédie, malgré le sérieux de sa finalité, et appuyant concernant un large public, familial. Le Casting : il permet de vivre plus intensément les moments comiques, et conditionne une excellente interprétation des personnages. Il s’agit de stars : Mouna Fettou, Aicha Mahmah et Mohamed Khouyi. Production : le film a bénéficié de l’avance sur recettes du fond de soutien à la production cinématographique, et de préachat de la télévision marocaine. Technique et artistique : les hautes compétences de Kamal Derkaoui à la prise d’image, de Marcela Figueroa au montage, et de Patrice Mendez à la prise de son. La musique a été composée par Youness Migri.
What a wonderful world
Quel monde merveilleux, un chef-d’œuvre de Faouzi Bensaidi, produit par AGORA, et sorti en 2006, dure une heure quarante et ne manque pas d’action, de sensualité, et d’images fortes et accablantes. Le film a fait parler de lui. Son auteur réalisateur le présente dans son synopsis comme suit : « Kamel est un tueur à gages qui officie à Casablanca et reçoit ses contrats par internet.1I a coutume d’appeler Souad, une prostituée occasionnelle avec qui il a des relations sexuelles après la réalisation de ses contrats, C’est souvent Kenza qui décroche, Il tombe amoureux de cette voix et part à sa recherche… » Analyse SWOT : Points forts : Un thème fort, une histoire bouleversante, écrite par Faouzi Bensaidi selon les normes Mc Kee, mêlant le sensuel à l’action dans la ville mouvementée et contrastée de Casablanca. Production : le film a bénéficié de l’avance sur recettes du fond de soutien à la production cinématographique. Il a été coproduit par Gloria Film, donnant au film son aspect international, et a été préacheté par la chaîne de télévision marocaine. Le film a encore bénéficié d’autres fonds de subvention arabes et internationaux (fond francophone, fond du festival d’Abu Dhabi, et d’autres Fort Artistiquement : un excellent casting, avec la présence de l’artiste Faouzi Bensaidi, qui a également joué dans ce film, est un argument fortement vendeur dans la société marocaine. Il a été entouré par des professionnels de haute qualité technique et artistique : Nezha Rahil, Fatima Atiff, El Mehdi Elaâroubi, Hajar El Masdouki. Une musique de film composée par Jean Jacques Hertz et François Roy. Techniquement : le film a bénéficié de la haute technicité de Gordon Spooner en prise de vue, de Véronique Lange (avec Faouzi Bensaidi) en montage, et de Patrice Mendez pour la prise de son. Presse : un film bouleversant qui a pas mal fait parler la presse nationale au Maroc. Distribution : le film a été distribué en Europe également Les points faibles : Media : le Film n’a pas fait assez de tapage médiatique, il n’a pas fait tous les circuits de distribution en salles. Il est passé dans les grandes salles, mais sans passer par les petites salles de quartiers, ni les autres circuits parallèles. Ce film n’a pas été distribué en DVD, CD ou Bluray. Les dangers : Comme tous les autres films, il fait face au danger de piratage. Les opportunités : Ce film peut encore être distribué en salle (petites salles et circuits parallèles). Il pourrait également être rediffusé en chaînes, vendu en ligne ou en DVD et VCD ou Blu-ray. Calcul du retour sur Investissement du PPP sur ce film : Le montant de l’avance sur recettes : 4 000 000 MAD Nombre d’entrées : 9822 (box-office des films marocains, Bilan cinématographique 2011) Recettes : 165 622 Dont part producteurs et ayant-droits : 33 124.4 MAD Le ratio : (Recettes – Montant de AVR) / montant de l’avance sur recettes = (165 622 – 4 000 000) / 4 000 000 = -1 < 0 Ce ratio nous permet de voir que, malgré l’investissement étatique de 4 Millions de Dirhams dans ce film, le retour financier pour l’ensemble des opérants de cette industrie ayant collaboré (exploitants, distributeurs, producteurs et tous les autres ayant-droits) est négatif. L’état a perdu tout le montant de l’avance sur recettes dans ce Partenariat.