ANALYSE SOCIOECONOMIQUE DES ELEVAGES DU MOUTON LADOUM

ANALYSE SOCIOECONOMIQUE DES ELEVAGES DU MOUTON LADOUM

Statuts socioprofessionnels des éleveurs du mouton Ladoum 

L’élevage en milieu urbain et périurbain est devenu une activité convoitée par plusieurs couches socioprofessionnelles. Les producteurs identifiés sont environ 26 97% de sexe masculin. Un diagnostic sur les élevages des petits ruminants dans la commune urbaine de Saint-Louis du Sénégal conduit par Yoro DIAW, 2005 a montré qu’une proportion importante d’hommes (82,8%) pratique l’élevage. Les éleveurs Ladoum qui ont un âge compris entre 34 et 65 ans représentent 82,9%, ils sont en majorité instruits à 74,3% dont les niveaux varient du secondaire à l’universitaire. L’élevage de mouton Ladoum est une activité considérée par 94,3% des éleveurs comme secondaire car 68,6% des éleveurs sont de profession libérale contre seulement 25,70% de fonctionnaires. Ces résultats sont proches de ceux de Yoro DIAW avec 86,4% des éleveurs de Saint-Louis du Sénégal qui ont un âge compris entre 25 et 60 ans et 58% sont de profession libérale. Cette situation peut-être due par le fait que toutes les deux études sont menées en milieu urbain et périurbain (Thiès et Saint-Louis).

Description des exploitations d’élevage 

Motivations des éleveurs Les résultats de l’étude montrent qu’une proportion des éleveurs, 45,71% sont motivés par la génération des revenus, une autre catégorie d’éleveur soit 11,4% non importante par l’amélioration génétique et 25,7% par le plaisir d’élever les animaux. Yoro Diaw, en 2005 montre que très peu d’éleveurs (7,6%) sont motivés par la génération de revenu contre une forte proportion d’éleveurs (92,4%) qui déclarent pratiquer l’élevage pour des raisons d’ordre socioculturel et religieux (Tabaski, baptême, mariage….). Ces résultats sont différents de ceux obtenus car l’élevage du mouton Ladoum est une activité qui est plus pratiquée pour le gain économique. 

Système d’élevage 

L’élevage de Ladoum est pratiqué sous forme intensive, le même système est observé dans la ville de Maradi suite à une étude menée sur l’élevage des petits ruminants par Ali et al, 2003 où 50,4% des éleveurs adoptent la stabulation permanente comme mode de conduite d’élevage. Près de 45% des éleveurs de son échantillon disposent d’un habitat pour les animaux, alors que dans le cas de l’élevage de Ladoum, 100% des éleveurs en possèdent. Cette différence peut s’expliquer par le problème de vol d’animaux et d’espace au niveau de la ville de Thiès qui oblige les éleveurs de disposer d’habitat. Yoro Diaw, 2005 a obtenu des résultats semblables de ceux de Thiès où dans 98% des élevages enquêtés, les animaux sont gardés en stabulation permanente. La taille moyenne du troupeau de mouton Ladoum est de 14±8,04 têtes avec un nombre de femelles supérieur à celui des mâles. Les brebis représentent 44% des effectifs recensés sur l’ensemble des exploitations et on compte en moyenne de 6±3,91brebis pour 1±1,16 de bélier par élevages de mouton Ladoum. Ali et al, 2003 a estimé la taille moyenne à 6,1±3,5tetes. Ces résultats sont différents de ceux des élevages de mouton Ladoum à Thiès, cela peut être dû au fait que notre 27 étude a coïncidé avec une période de faible activité de vente de mouton Ladoum mais des mises bas. Tous les éleveurs vaccinent et déparasitent systématiquement leurs animaux. Yoro Diaw, 2005 observe les mêmes pratiques sanitaires avec une proportion de 72,4% des éleveurs qui déparasitent leurs animaux au moins deux fois par an, 87,6% vaccinent contre la pasteurellose ovine et 47,2% contre la peste de petits ruminants. Cette situation peut s’expliquer par l’effet du développement des services vétérinaires de proximité et de l’intervention des projets et programmes de développement. 

Techniques de reproduction 

Environ, 94% des éleveurs de mouton Ladoum, choisissent des géniteurs soit par achat ou par prêt et non ceux nés dans le troupeau. Suite à l’étude de Yoro Diaw, 2005, le géniteur provient dans 66,4% des cas du même élevage que la femelle. Des différences de pratiques sont observées car dans le cas des élevages de mouton Ladoum, les éleveurs essayent de prendre en compte la notion de consanguinité. Le taux moyen de prolificité est de 123% et celui de la fécondité est 102%, quant à celui de la mortalité des agneaux et agnelles dans les élevages de mouton Ladoum, il est de 14,66%. Buldgen et al en 1989 ont conduit une étude comparative entre des élevages du projet de productivité des élevages de mouton dans certains villages du Sine-Saloum et de ceux de l’INDR de Thiès. Ils ont obtenu des taux de prolificité de 109% pour les élevages du projet et 102% pour le centre de recherche. Ces résultats sont sensiblement différents de ceux des élevages Ladoum étudiés à Thiès car ils ont conduit leur expérience sur les races locales (Peul-peul et Touabire, waralé) qui se révèlent donc peu prolifiques même avec une alimentation optimale pendant la période de reproduction. Les taux de fécondité obtenus sont de 101±11,5% pour les élevages du projet et de 136,6% pour le centre de l’INDR. Le taux de fécondité de 102% des élevages de mouton Ladoum de Thiès est proche de celui des élevages du projet mais nettement différent de celui du centre de l’INDR. La différence avec le centre de l’INDR est liée à l’amélioration des conditions d’élevage car les animaux du centre bénéficient en permanence d’une alimentation riche et équilibrée, ce qui n’est pas le cas en milieu villageois et même dans les élevages de mouton Ladoum étudiés. Pour le taux de mortalité des jeunes, celui des élevages de Ladoum de Thiès est de 14,66% contre le taux des élevages encadrés par le projet qui est de 10,8%. L’encadrement technique du projet peut être à la base de cette différence. Ce taux de mortalité de jeunes Ladoum est proche de ceux obtenus en station pour les moutons Peul-peul (11,2%) et les Touabire (16,7%) par Sow et al en 1985. 28 3.3. Analyse socioéconomiques des exploitations On constate que 83% des animaux sortis des exploitations d’élevages de mouton Ladoum sont destinés à la vente contre seulement 17% destinés à l’autoconsommation et aux dons. Dans la commune de Saint-Louis, Yoro Diaw, 2005 a obtenu des résultats différents avec 46,8% des animaux destinés à l’autoconsommation et d’autres usages familiaux, ceux destinés à la vente représentent 39,9% et le reste, 13,3% aux dons. Cette différence de destination des animaux est observée car dans le cas des élevages de mouton Ladoum, les éleveurs sont plus motivés par le gain économique.

 RECOMMANDATIONS 

L’élevage de mouton Ladoum développé dans la commune urbaine et périurbaine de Thiès constitue une opportunité pour les promoteurs de valoriser des ressources et de générer des revenus. Il permet également de créer de l’emploi et de contribuer à certaines fonctions socioculturelles. La spécialisation en élevage de moutons de grands formats initiée par ces promoteurs, contribue aussi à la dynamique d’un processus d’amélioration génétique des races locales. Malgré, les opportunités dues au développement de cet élevage, des difficultés et des contraintes sont à lever pour un développement durable de cette activité : la mortalité des jeunes au sein des exploitations, les insuffisances en techniques d’alimentation ce qui est à la base des mortalité des agneaux et des brebis par toxémie et entero-toxémie de gestation, la cherté des aliments, le risque de consanguinité avec la circulation des géniteurs entre les éleveurs de l’association, la difficulté de commercialisation des animaux à certaines périodes de l’année, les insuffisances dans la maîtrise des coûts de production et le vol du bétail dans la zone. De ces constats, les recommandations suivantes peuvent être formulées pour une amélioration de la professionnalisation de ces élevages aux acteurs suivants : 1. Pour les éleveurs, ils doivent : • renforcer leurs connaissances en technique d’alimentation, de reproduction pour réduire les pertes; • se former sur la tenue des documents de gestion et le suivi technicoéconomique des élevages de reproduction des petits ruminants ; • renforcer les capacités organisationnelles de leur association pour solutionner pour réduire le coût de l’aliment et lutte contre le vol de bétail 2. Pour l’Etat et les partenaires, doivent : appuyer accompagner les éleveurs pour une définition et standardisation des critères de sélection du mouton de race Ladoum à travers l’implication des centres recherche et les grandes écoles de formation en élevage

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE.I: PLACE DE L’ELEVAGE DANS L’ECONOMIE NATIONALE
1.1. Contribution à la croissance économique
1.2. Rôle socioéconomique
CHAPITRE II. SYSTEME D’ELEVAGE AU SENEGAL
2.1. Caractérisation des systèmes d’élevage
2.1.1. Le système pastoral
2.1.2. Le système agropastoral
2.1.3. Le système urbain et périurbain
2.2. Evolution de l’effectif du cheptel national
2.3. Contribution des petits ruminants à la production de viande
2.4. Elevage des ovins au Sénégal
2.4.1. Races ovines exploitées au Sénégal
2.4.2. Caractéristiques zootechniques de certaines races ovines
2.4.3. Elevage du mouton Ladoum au Sénégal
3. Filière bétail/Viande ovine au Sénégal
3.1. Circuit et acteurs de la filière
3.1.1. Les marchés de collectes/primaires
3.1.2. Les marchés de regroupement/Secondaires
3.1.3. Les marchés terminaux
3.2. Demande et offre de moutons
PARTIE II : ANALYSE SOCIOECONOMIQUE DES ELEVAGES DU MOUTON LADOUM DANS LA COMMUNE DE THIES
CHAPITRE I: CADRE GENERAL DE L’ETUDE
1.1. Présentation de la Commune de Thiès
1.2. Matériel et méthodes de Recherche
1.2.1. Enquête exploratoire
1.2.2. Enquête auprès des producteurs
1.2.2.1. Détermination de l’échantillon
1.2.2.2.. Collecte des données
1.2.3. Analyse et traitement des données collectées
2.3. Limites de l’étude
CHAPITRE II : RESULTATS DE L’ETUDE
2.1. Caractéristiques socioéconomiques de l’échantillon
2.1.1. Répartition des éleveurs par sexe et par âge
2.1.2. Niveau d’instruction des éleveurs
2.1.3. Catégories socioprofessionnelles rencontrées
2.2. Installation des exploitations d’élevage
2.2.1. Ancienneté des éleveurs dans l’activité d’élevage de mouton Ladoum
2.2.2. Motivations des éleveurs
2.2.3. Acquisition du capital bétail
2.2.4. Capacités professionnelles des éleveurs
2.3. Conduite des activités d’élevage du mouton de race Ladoum
2.3.1. Moyens matériels et humains
2.3.1.1. Equipements et infrastructures d’élevage
2.3.1.2. Moyens humains
2.3.2. Composition et structure du troupeau
2.3.2.1. Taille du troupeau
2.3.2.2. Structure du troupeau
2.3.3. L’alimentation
2.3.4. Hygiène et santé des animaux
2.3.5. Techniques de reproduction
2.3.5.1. Choix des géniteurs
2.3.6. Quelques performances zootechniques des élevages
2.4. Analyse socioéconomique des exploitations d’élevage
2.4.1. Mode d’exploitation des animaux
2.4.2. Commercialisation des animaux
2.4.2.1. Achats d’animaux
2.4.2.2. Ventes d’animaux
2.4.2.3. Fonctionnement du marché de mouton Ladoum
2.4.3. Résultats annuels d’exploitation
CHAPITRE. III: DISCUSSION DES RESULTATS
3.1. Statuts socioprofessionnels des éleveurs du mouton Ladoum
3.2. Description des exploitations d’élevage
3.2.1. Motivation ou raisons des éleveurs
3.2.2. Système d’élevage
3.2.3. Techniques de reproduction
3.3. Analyse socioéconomiques des exploitations
CHAPITRE.IV : RECOMMANDATIONS
CONCLUSION 29
BIBLIOGRAPHIE

 

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