Ressources naturelles
Espèces végétales : L’aridité du sol et l’insuffisance critique en pluviométrie dans la région ne sont pas favorables au développement de la végétation. Mais même sous ces conditions difficiles, des plantes se sont adaptées à l’environnement, et beaucoup s’y développent de manière endémique. La région Androy fait partie du réseau de formation forestière unique au monde des « fourrées épineux » (bushes xérophiles). Cette formation est marquée par la dominance du Roy (mimosa decapitula) d’où le nom de la région « Androy ». Le Raketa (opuntia dillenui) est en abondance, il offre pour l’homme des fruits délicieux et désaltérants ; les feuilles sont utilisées pour l’alimentation animale. Il y aussi la présence, même menacée, du Fantiolotse (allaudia madagascariens) qui servent comme bois de construction. Les formations forestières sont également source de matières premières pour la pharmacopée traditionnelle. La Pervenche de Madagascar (catharentus riseus) est très réputée, elle est destinée à l’exportation afin de traiter la leucémie surtout ceux des enfants et dont la région Androy est le premier producteur mondial en 2004. Mais l’exportation est limitée aux produits bruts donc ne crée que peu de valeur ajoutée pour la population locale.
Forêt : La superficie exacte de forêts dans le district n’est pas disponible dans le DREEFT, faute de recensement qui est dû au manque de moyen.
Les forêts sont classées selon les différentes conditions et utilisations : les alam-pokonolona : forêts publiques pour l’usage commun : pour la recherche de combustible, de bois de construction, de tubercules et pour la chasse , les ala réserve : relevant du service du DREEFT, les ala faly ou forêts interdites.
Qualité de l’eau
Perception de la qualité de l’eau par la population : La population considère 78% des sources comme «bonnes», et 22% comme « mauvaises» (Equipe JICA, 2006). Cette conception peut venir du fait qu’il est difficile d’avouer à un enquêteur que l’eau qu’on consomme est mauvaise. De plus, faute de connaissance, certains ruraux peuvent faire allusion à la couleur de l’eau mais non pas à la source d’origine.
L’eau souterraine est considérée comme bonne par rapport à l’eau de surface à cause de la moindre contamination provenant des surfaces. Ainsi, l’eau de puits est plus préférable par rapport à l’eau tirée des mares.
Qualité scientifique de l’eau : Des études de la qualité de l’eau ont été menées par l’équipe JICA en 2005. Selon l’équipe, on peut déclarer que CE et NO3 sont les substances à plus prendre en considération. Pour le NO3, la norme malgache coïncide avec la norme de l’OMS qui est de 50mg/L. Cette substance ne présente pas de risques dans la zone d’étude car les résultats ont affichés des quantités souvent inférieures à cette norme, avec respectivement la moyenne de 15,7mg/L à Ambovombe, 1,3mg/L à Antanimora et 52,1mg/L à Ambondro ainsi que 2,8mg/L sur le littoral. La conductivité électrique (CE) dans le district d’Ambovombe, autrement dit la forte teneur en sel est déterminée par les substances : Na, Ca, Mg et Cl mais en particulier Na et Cl.
La valeur moyenne à Ambovombe est supérieure à la norme Malagasy (autour de 320ms/m). Les eaux du littoral présentent un fort taux de salinité, ce qui est utilisé surtout pour la consommation du bétail ou des populations en difficulté d’accès à l’eau. Par contre, la zone d’Antanimora présente une CE entre 77ms/m à 122ms/m. L’eau de la zone d’Antanimora sont donc plus potable.
Difficultés d’accès aux sources d’eau
Pendant la période de pluie, bon nombre des ruraux collectent gratuitement l’eau de surface (mare, eau de roche). Ils procèdent ensuite à l’achat des eaux des impluviums.
Pendant la période sèche qui commence en généralement en avril mais qui est accentué pendant le faosa (août-octobre), il est rare qu’il existe encore de l’eau disponible sur le territoire de son fokontany. Presque la moitié (49%) des sources d’eau se trouvent hors des villages et sont à 3 heures de distance ou plus en charrette ou à pied. L’eau est utilisée avec parcimonie et on se contente des consommations extrêmement réduites d’environ 3 litres par personne en moyenne alors que le minimum acceptable doit se situer entre 20 à 50 litres/jour/personne. La corvée d’eau est un travail pénible au quotidien notamment pour les femmes et les enfants et prend beaucoup de temps et des déplacements importants. Etant donnée la difficulté d’accès à l’eau potable, les ménages économisent l’eau au maximum et se contentent des consommations extrêmement réduites.
La distance à parcourir pour un approvisionnement en eau en période sèche est supérieur à 10 km particulièrement à Ambazoa, Ambonaivo, Erada, Ambovombe Sud, Beananantara, Maroalopoty, Maroalomainty, Ambanisarika.
D’une manière générale, le transport se fait à pied à l’exception d’Ambovombe où 15% des ménages sont apprivoisés par les charrettes aux zébus, probablement à cause de la distance à parcourir pour la collecte.
Frais de l’eau : Une charge lourde pour l’économie des ménages
Avec l’infime quantité utilisée actuellement, les dépenses en eau dans la région Androy s’évaluent en moyenne à 50.000 Ariary à 70.000 Ariary par an par ménage soit 12 à 15% du budget du ménage. En outre, la dépense en eau représente la dépense quotidienne la plus chère pour beaucoup des ménages dans la Région Androy. Cette affirmation du PRD Androy sur la part du budget consacré à l’eau est un cas généralisé dans la région Androy. En effet, le problème d’eau est surtout accentué dans le district de Beloha et d’Ambovombe zones où il n’y a que des sources d’eaux souterraines et relativement profondes. La zone cristalline du district d’Ambovombe n’est pas exposée à un sérieux problème d’eau du fait que les puits y sont peu profonds et productifs et l’eau des bornes fontaines de l’AES existent avec un prix de 100Ar le seau, considéré comme abordable pour la population locale.
La majorité des puits existants dans la ville d’Ambovombe appartiennent à des vendeurs d’eau. Ces derniers font de la vente d’eau ses gagne-pain au quotidien. Les ressources en eau dans les puits sont surtout rares pendant le « faosa » (août-octobre). Les habitants des zones des littorales se trouvent souvent obligés de se déplacer à Ambovombe pour acheter de l’eau aux vendeurs d’eau. Des revendeurs d’eau utilisent souvent le système de char à zébus pour acheminer l’eau dans des villages éloignés subissant de difficulté en eau critiques, tout en imposant des prix exorbitants à la population locale. Ceci fut, le cas de la commune de Maroalomainty de septembre à décembre 2007, où un seau d’eau coûtait de 500 à 700 Ar.
Résultats probants de la réalisation des projets d’adduction d’eau
Beaucoup sont les impacts positifs tant sociaux qu’économiques escomptées lors d’une amélioration de la sécurité en eau dans la zone d’étude :
augmentation du volume d’eau consommé par jour par les ménages. Ce qui signifie amélioration de la satisfaction des besoins quotidiens des ménages ainsi que de la condition d’hygiène et de la santé.
diminution du portage d’eau par les femmes et les enfants ainsi du dur labeur qui y est lié. Ce qui se traduit par un gain de temps pour s’occuper d’autres activités (éducation des enfants, vannerie, commerce…).
diminution escomptée des maladies hydriques et une meilleure productivité des travailleurs et des écoliers. Il y aura aussi augmentation du revenu disponible des ménages suite à la diminution des dépenses consacrées à l’achat de l’eau cher des vendeurs d’eau.
création d’emplois de fontainiers, responsabilisation de la population bénéficiaire et accroissement des dimensions sociales de la femme par son insertion dans le comité de gestion des points d’eau. réduction de la morbidité et la mortalité infantile due à l’amélioration de l’assainissement et l’hygiène, ainsi que le temps pour s’occuper de ses enfants.
plus de motivation des fonctionnaires (personnel sanitaire, enseignant…) à travailler dans les zones reculées donc une meilleure accessibilité de la population rurale aux services publics.
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE: LA ZONE D’ETUDE
Chapitre I : CADRE NATUREL ET ADMINISTRATIF
Section I: DELIMITATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE
1.1. Localisation géographique et administrative
1.2. Historique
1.2.1. Origine du nom « Androy »
1.2.2. Origine du nom « Ambovombe »
Section II : CONDITIONS NATURELLES
2.1. Climat
2.2. Pluviométrie
2.3. Géologie et relief
2.4. Ressources naturelles
2.4.1. Espèces végétales
2.4.2. Forêt
2.4.3. Faune
2.4.4. Hydrographie
Chapitre II : CONDITIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES
Section I : CARACTERISTIQUES SOCIALES
1.1. Population
1.2. Education
1.3. Santé
1.4. Communication
1.5. Us et coutumes
1.5.1. Tabou
1.5.2. Propriété foncière
1.5.3. Problème de genre
1.6. Sécurité publique
Section II : CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES
2.1. Economie des ménages
2.2. Agriculture
2.3. Elevage
2.4. Pêche
2.5. Commerce
2.6. Tourisme et artisanat
DEUXIEME PARTIE: CONSEQUENCES DU PROBLEME D’EAU SUR LE DEVELOPPEMENT
Chapitre I : ETUDE DES RESSOURCES EN EAU
Section I : INVENTAIRE DES RESSOURCES EN EAU EXISTANTES
1.1. Classification des ressources en eau existantes
1.1.1. Eau souterraine
1.1.1.1. Puits ou « vovo »
1.1.1.2. Forage
1.1.2. Eau de surface
1.1.2.1. Mares
1.1.2.2. Eau de roche (Ranovato)
1.1.3. Eau des réservoirs de récupération d’eau de pluie
1.1.3.1. Impluviums
1.1.3.2. Bassins
1.2. Inventaire des ressources en eau
1.3. Qualité de l’eau
1.3.1. Perception de la qualité de l’eau par la population
1.3.2. Qualité scientifique de l’eau
1.3.3. Amélioration de la qualité de l’eau
Section II : ACCESSIBILITE A L’EAU
2.1. Difficultés d’accès aux sources d’eau
2.2. Tarif de l’eau
Section III : EXPLOITATION ET MAINTENANCE DES INFRASTRUCTURES D’APPROVISIONNEMENT EN EAU
3.1. Impluviums publics
3.2. Eau pompée par système solaire
3.3. Puits profond de pompe manuelle
Chapitre II : LES IMPACTS DU PROBLEME D’EAU
Section I : CONSEQUENCES DU PROBLEME D’EAU SUR LE PLAN SOCIAL
1.1. Santé publique
1.1.1. Maladies hydriques
1.1.2. Dégradation de l’état anthropométrique
1.1.3. Démotivation des personnels sanitaires
1.2. Education
1.3. Autres conséquences sociales de la sécheresse
Section II : CONSEQUENCES DU PROBLEME D’EAU SUR LE PLAN ECONOMIQUE
2.1. Frais de l’eau : Une charge lourde pour l’économie des ménages
2.2. Insécurité alimentaire fréquente
2.3. Un élevage morose
TROISIEME PARTIE: AMELIORATION DE LA SECURITE EN EAU
Chapitre I : ORGANISATIONS D’APPROVISIONNEMENT EN EAU EXISTANTES
Section I : ALIMENTATION EN EAU DANS LE SUD (AES)
1.1. Organisation de l’AES
1.2. Organigramme de l’AES
1.3. Situation de l’AES
1.4. Aspect financier
Section II : LES AUTRES INTERVENANTS
2.1. Programme Objectif Sud
2.2. Japan International Cooperation Agency (JICA)
2.3. FONDEM (FOND ENERGIE POUR LE MONDE)
Chapitre II : SOLUTIONS PROPOSEES POUR AMELIORER LA SECURITE EN EAU
Section I : PROJETS D’ADDUCTION D’EAU
1.1. Eau pour l’irrigation, un horizon à long terme
1.2. Résultats probants de la réalisation des projets d’adduction d’eau
1.3. Plans et actions préconisées par la région Androy
1.4. Le projet Beampingaratse
1.5. Proposition de la mission AEP du Grand Sud
1.6. Projets JICA
Section II : QUELQUES SUGGESTIONS PERSONELLES
2.1. Amélioration de l’activité de l’AES
2.2. Effort à l’installation des réservoirs de récupération d’eau de pluies
2.3. Amélioration de la gestion des infrastructures d’eau existantes
2.4. Limitation de la croissance démographique
2.5. Conservation des végétations et reboisement
2.6 Vulgariser les méthodes d’amélioration de la qualité de l’eau
2.6-1 SODIS
2.6-2 Bouillir l’eau
2.6-3 Filtres en céramique
2.6-4 Bio-filtres à sable
2.6-5 Moringa Oleifera
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES