ANALYSE RETROSPECTIVE SUR LA DYNAMIQUE FORESTIERE
Manifestation de la déforestation au niveau mondial Selon le rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Food and Agriculture Organization, FAO), la planète a perdu 129 millions d’hectares de superficie forestière sur 15 ans d’observation. En effet, entre 1990 et 2015, l’étendue totale des forêts est passée de 31,6% à 30,6%de la superficie terrestre mondiale (FAO 2010). Cependant, la déforestation, ou la conversion des forêts, est un phénomène plus compliqué. À l’échelle mondiale, il se produit continuellement des gains et des pertes de forêt qui sont très difficiles à évaluer, même à l’aide d’une imagerie satellitaire à haute résolution. Les dynamiques des forêts naturelles et des forêts plantées diffèrent et varient radicalement d’un pays à l’autre, et selon le type de forêt. En 2015, environ 31% des forêts mondiales étaient désignées «forêts de production», en légère baisse de 13,4 millions d’hectares par rapport à 1990. En outre, la superficie forestière rapportée affectée à des usages multiples atteignait près de 28%, et a diminué de 37,5 millions d’hectares entre 1990 et 2015. Les forêts à usages multiples sont gérées pour apporter simultanément une large gamme de produits et services à l’exemple des bois de constructions. Cependant, les principales causes de la déforestation sont multiples : l’exploitation commerciale des produits forestiers ligneux et non ligneux, le changement d’usages en terres à vocation agricole (agriculture itinérante sur brûlis), les facteurs naturels de déboisement (insectes, maladies et feux naturels). Si l’exploitation agricole ou l’exploitation locale des ressources ligneuses représente un facteur prédominant, l’ouverture des pistes d’exploitation favorise la déforestation en facilitant l’installation de cultures sur brûlis et le développement local des produits agricoles. En 2008, la FAO estime que chaque année 14,2 millions d’hectare de forêt tropicale sont perdus. Au niveau du continent Africain, la déforestation entre 1990 et 2000 a atteint 5 262 000 ha (FAO, 2003). Ce bilan incite une prise de décision pratique pour la préservation de la forêt tropicale qui est dite « le poumon vert planétaire ». À la fin des années 1980, l’environnement est devenu un enjeu planétaire et global. Le Sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro en 1992 constitue le premier engagement international spécifiquement consacré aux forêts. Il adopte, sous le nom d’Agenda 21, une déclaration de principes, non juridiquement contraignante mais faisant autorité, pour un 5 consensus mondial sur la gestion, la conservation et l’exploitation écologiquement viable de tous types de forêts. L’adoption par les 178 pays des résolutions de la COP 21 repose sur 6 axes d’engagements en vue d’un développement durable : 1. Lutte contre le réchauffement climatique 2. Préservation de la biodiversité 3. Respect de la diversité culturelle et lutte contre les exclusions 4. Soutien aux filières environnementales et à l’économie sociale 5. Coopération internationale 6. Éducation au développement durable 6 Figure 1 : Réduction de forêts 2013 Source : Global Forest Watch
Au niveau national
Madagascar figure parmi les pays les plus touchés par la dégradation forestière. Dès le règne de Ranavalona I (1829), le pouvoir royal se souciait déjà de la dégradation de la forêt malgache par la promulgation du code de 305 articles en vue de protéger la forêt (Bulletin économique de Madagascar 1963) RAMANANTSOAVINA, en1963, met en évidence l’évolution de la politique forestière mais surtout les différentes mesures prises pour faire face à la dégradation forestière malgache depuis la période royale dans un article intitulé« Histoire de la politique forestière à Madagascar » JEAN MICHEL DUFILS (2008) démontre dans un ouvrage qui s’intitule « Paysage naturels et biodiversité de Madagascar » l’état actuel de la couverture restant à Madagascar, cette évaluation était faite à partir des données de la Joint Research Center (JRC) et des images satellitaires. À partir de ces outils, il a pu inventorier, comparer et analyser l’évolution de la surface forestière à Madagascar.