Analyse radiographique de la déformation
La scoliose est une déformation dans les 3 plans de l’espace. Il semble donc indispensable de caractériser cette déformation par l’analyse de l’alignement coronal et sagittal, mais également par l’analyse de la rotation axiale. Les patients sans déformation rachidienne, ont une colonne vertébrale rectiligne dans le plan frontal : la tête et le rachis sont alignés avec le milieu de l’axe bicoxo-fémoral. Chaque courbure de la scoliose est caractérisée par l’angle de Cobb (mesuré entre les 2 vertèbres les plus inclinées) et par son apex (vertèbre horizontale, la plus tournée et la plus éloignée de la ligne médiane) (figure 13) (63). L’alignement global du tronc est évalué par l’écart entre la verticale abaissée de C7 et le centre du plateau sacré ou le milieu de l’axe bicoxo-fémoral. Les patients sont considérés en situation de gîte coronale (ou déséquilibre) si cette distance est de plus de 2 cm, avec des conséquences fonctionnelles importantes au-delà de 4cm (10,64). Cette gîte peut également être évaluée par la mesure de l’angle entre la verticale et la droite reliant C7 et le centre du plateau sacré (65,66). Un angle supérieur à 3° est considéré comme pathologique (figure 14). Plus récemment, certains auteurs se sont intéressés à l’analyse de l’équilibre global avec le sommet de l’odontoïde, montrant une variabilité moins importante de ce paramètre entre les individus (67,68).
L’étude de l’équilibre sagittal correspond à l’analyse de l’ensemble des paramètres rachidiens, pelviens et d’équilibre global, avec le centre du corps de C7, souvent utilisé comme point de référence par rapport à un point du plateau sacré ou de l’axe bicoxo- fémoral (69,70). Dans le traitement des pathologies lombaires dégénératives, la 3.1.2.1. Paramètres pelviens (figure 15) Duval-Beaupère et al., en 1992, ont caractérisé les paramètres morphologiques et positionnels permettant d’étudier l’équilibre pelvi-rachidien dans le plan sagittal (72). En 1998, Legaye et Duval-Beaupère décrivent l’incidence pelvienne (IP), paramètre de la forme du pelvis, déterminant pour l’équilibre sagittal du rachis. L’incidence pelvienne est liée à 2 paramètres positionnels du pelvis, la pente sacrée (PS) et la version pelvienne (VP) selon la relation : IP= VP + PS (73). – Incidence pelvienne (IP) L’incidence pelvienne est l’angle formé par la droite joignant le centre des 2 têtes fémorales et le milieu du plateau supérieur de S1, avec la perpendiculaire au plateau supérieur de S1 en son milieu. L’IP est un paramètre morphologique, qui dépend de la forme du bassin. L’IP est, en principe, invariable pour un même individu, après la fin de sa croissance (74). L’IP n’est modifiée ni par la posture du sujet, ni l’orientation du bassin, ni par les pathologies dégénératives du rachis (73).
– Version pelvienne (VP)
La version pelvienne est l’angle formé par la droite joignant le centre des 2 têtes fémorales et le milieu du plateau sacré, avec la verticale. La VP est, avec la pente sacrée, un paramètre positionnel qui définit l’orientation du bassin. Le bassin bascule autour de l’axe des têtes fémorales. En antéversion, le bassin est tourné en avant des têtes fémorales : la version pelvienne diminue. En rétroversion, le bassin est tourné en arrière des têtes fémorales : la version pelvienne augmente. Ce mécanisme permet de compenser un déséquilibre antéro-postérieur en ajustant l’orientation du plateau sacré.T4 et T12. La CT, courbure du rachis thoracique dans le plan sagittal, est le plus souvent concave en avant et convexe en arrière. La cyphose thoracique maximale (CTmax) est l’angle entre le plateau supérieur de la 1e vertèbre thoracique et le plateau inférieur de la vertèbre transitionnelle. plateau sacré (S1). La LL est définie comme la courbure dans le plan sagittal du rachis lombaire, le plus souvent, convexe en avant et concave en arrière. La lordose lombaire – Vertèbre transitionnelle / point d’inflexion La vertèbre transitionnelle est située au changement de courbure entre la cyphose thoracique et la lordose lombaire. La situation de la vertèbre transitionnelle est variable selon le profil des individus. Ainsi le nombre de vertèbres incluses dans la lordose est plus ou moins important.