Analyse et interprétation des résultats de le burn out
Le burn out et ses causes est un sujet très répandu et perçu de différentes manières dans le monde enseignant. En effet, certains éléments reviennent de manière récurrente, dans les entretiens menés avec les cinq enseignantes du primaire. Alors que d’autres, sont beaucoup plus discutés et perçus différemment selon les personnes. Pendant les échanges avec les enseignantes, j’ai pu prendre conscience que les causes du burn out ne sont pas les mêmes pour tous, ce qui pourrait expliquer que les besoins exprimés par chacun d’entre eux diffèrent également. En effet, certaines personnes placent les conditions de travail au centre du problème, alors que d’autres nuancent en ajoutant que le cadre personnel joue également un grand rôle. Dans un premier temps, j’ai donc donné un aperçu des différents facteurs ayant mené les enseignantes au burn out, afin que ceux-ci permettent de développer, par la suite, diverses préventions qui pourraient être mises en place à différents niveaux. En ce qui concerne les facteurs, ceux-ci se classent en deux catégories : les facteurs personnels et les facteurs liés aux conditions de travail. Dans cette partie, j’évoque également le regard que portent ces enseignantes sur le burn out. 5.1 Première analyse En m’intéressant au regard des enseignantes sur le burn out, j’ai pu mettre en évidence deux moments différents. Le premier concerne l’impact du burn out chez l’enseignant lorsqu’il est en burn out et le second touche à l’impact du regard sur le burn out chez la personne suite à sa maladie. J’ai, en effet, remarqué que le regard de l’enseignant changeait entre ces deux moments. C’est pour cette raison qu’il était nécessaire de diviser ce thème en deux sous-thèmes : le sentiment d’échec pendant le burn out et le regard suite au burn out.
SENTIMENT D’ECHEC
le sentiment d’échec « Forcément un burn out c’est un échec. » « Pour moi c’était un énorme échec, donc je voulais plus sortir de la maison. » En observant les dires des enseignantes, je peux observer deux catégories d’enseignantes suite à la phase de découverte et d’acceptation du burn out, et parfois jusqu’à la guérison. La première concerne trois des cinq enseignantes, qui décrivent avoir vécu cette période comme un échec. Un échec accompagné de honte puisque certaines mentionnent même ne plus avoir voulu sortir de chez elles, l’inquiétude d’être vu et à « découvert » étant trop présente.Elles soulignent avoir eu peur du regard des autres, avoir eu l’impression que le monde entier était au courant et les pointaient du doigt. Les deux autres enseignantes n’évoquent rien de tel, je ne procède donc à aucune analyse de cette deuxième catégorie dans ce travail. Suite à ces révélations, je me suis posé la question suivante : pourquoi certaines enseignantes considèrent leur burn out comme un échec ? Afin de me donner les moyens de répondre à cette question, je me suis appuyée sur leurs discours. La plupart d’entre elles se décrivent comme des personnes perfectionnistes ayant besoin que tout soit toujours bien fait, parfait. A partir de ces éléments, je peux formuler l’hypothèse que les enseignants ayant besoin que tout soit parfait supportent mal l’idée d’admettre qu’ils peuvent rencontrer des difficultés. Ils ne prennent conscience qu’ils ne peuvent pas continuer de la même manière que lorsqu’ils découvrent leur burn out. Cette réalité est dure à accepter et impose de grands changements, ce qui pourrait expliquer ce sentiment d’échec. Ces enseignants sont donc particulièrement sensibles au regard des autres et à la possibilité que les autres les considèrent comme « faibles » ou « en échec ». En observant la société actuelle, nous pouvons constater le besoin continuel pour l’être humain de rester dans le standard, l’appréhension d’être différent afin d’éviter toute stigmatisation ou rejet de la part des autres.Les exigences sont de plus en plus élevées, de quoi rapidement perdre le fil et donc facilement détériorer sa confiance en soi.
POSITIF APRES COUP
le positif après coup « Cela arrive dans un but, une fois découvert, on peut aller de l’avant. » « Par la suite, ma vie s’est bien améliorée. » Comme expliqué auparavant, les enseignantes changent de regard lorsque la convalescence touche à sa fin ou est aboutie. En effet, elles décrivent toutes avoir vécu par la suite des changements positifs. Certaines évoquent le fait que le burn out avait un but, celui de les faire changer, évoluer, leur permettre un apprentissage de leurs limites. Cette maladie leur aurait donc permis de prendre conscience de leur personnalité et de changer leur jugement personnel, afin de se permettre une plus grande liberté. En effet, elles prétendent avoir désormais l’envie de changer leur destin et de changer les habitudes qui étaient source de leur mal-être. Ces personnes forment la première catégorie d’enseignants. Face à ces affirmations, mon sentiment est que les enseignants sont angoissés par leurs comportements et habitudes, qui à un moment donné deviennent inadéquats et non face à la maladie en elle-même. Le burn out aide parfois la personne à retrouver sa liberté, à supprimer ces freins qu’ils s’imposent et donc à vivre plus sainement. Ces différents points nous ramènent à l’aspect positif évoqué ci-dessus. Il est important de noter qu’il est difficile d’affirmer si les enseignantes sont réellement sorties de leur burn out. En effet, en parlant avec elles, certaines contradictions dans leurs discours prouvent que c’est un élément confus. Concernant la deuxième catégorie, il s’agit d’enseignantes qui entrent dans la première, mais qui nuancent leurs propos en soulignant tout de même une certaine fragilité ou encore décrivent l’épuisement professionnel comme « une plaie ouverte ». Ces enseignantes sont partagées.