Le concept économique de ressource naturelle
Pour que quelque chose existant dans la nature soit utile à l’homme, encore faut-il que ce dernier puisse, d’une part, en avoir conscience et, d’autre part, avoir les moyens de s’en servir.
On parle de ressource naturelle au sens économique quand elle sera utilisable avec la technologie existante et exploitable avec les prix actuels.
La ressource naturelle est avant tout un stock fini de matière dont l’usage ne peut que conduire à son épuisement final. On parlera dans ce cas de ressource épuisable, comme toutes les ressources minérales, charbon, or, aluminium,…, mais aussi les gaz ou le pétrole. Notons qu’il existe une différence entre ressources épuisables selon leur caractère durable ou non.
Une ressource n’est pas durable si son extraction et sa consommation la rendent inutilisables pour des usages futurs. Certains minéraux, comme l’or ou l’argent, peuvent être recyclés dans certains de leurs usages et sont donc durables, contrairement au pétrole par exemple. Cependant, si ce caractère peut retarder l’épuisement de la ressource, il ne pourra pas l’empêcher définitivement. Dans ce sens, les ressources épuisables s’opposent à d’autres ressources naturelles qui ont une capacité de régénération et qu’on nomme pour cela des ressources renouvelables. Une ressource renouvelable est une ressource qui a une capacité de reproduction propre, indépendamment de l’intervention humaine.
Catégorisation économique de l’eau
Il est difficile de caractériser l’eau en tant que ressource naturelle. Si d’un point de vue écologique son cycle, parfaitement connu (évaporation, condensation, retour à la mer), en fait une ressource renouvelable, l’eau douce, c’est-à dire celle dont nous dépendons pour les usages domestiques, industriels et agricoles, étant plutôt une ressource épuisable.
Cependant, son caractère épuisable tient moins à ses caractéristiques physico-chimiques propres qu’à la fragilité de son processus de reproduction naturelle.
Cette fragilité est due, d’une part, aux conflits d’appropriation et/ou d’usages engendrés par son inégale répartition sur notre globe et, d’autre part, aux conséquences des multiples pollutions qu’elle subit.
Les ressources d’eau sont donc renouvelables (sauf certaines eaux souterraines), mais avec des différences de disponibilité très importantes selon les régions du monde et des variations considérables, en terme de précipitations saisonnières et annuelles.
La mesure théorique de la demande d’une ressource naturelle
Quand il n’existe pas de marchés alternatifs pour les ressources naturelles ou quand les marchés ne sont pas bien développés pour permettre d’observer le comportement des consommateurs, des marchés hypothétiques ou simulés sont utilisés pour fournir un moyen de mesure acceptable de la valeur économique des ressources naturelles.
Développée par Whittington, l’évaluation contingente adopte cette méthode basée sur les enquêtes des consommateurs. Le fondement théorique de la méthode de l’évaluation contingente repose sur la théorie de l’utilité économique et du bien-être. La méthode demande directement aux individus de révéler leurs préférences en termes de consentement à payer (CAP) ou de consentement à accepter (CAA) une compensation suite à certains changements dans la production d’un bien environnemental comme l’eau. La réponse à cette inquisition directe du CAP ou du CAA indique un point correspondant à une certaine quantité et un certain prix de l’eau relatif à un niveau d’utilité. Quand l’opinion publique est nécessaire pour améliorer la gestion des infrastructures d’alimentation en eau, la méthode de l’EC est la technique la plus appropriée pour solliciter les préférences des consommateurs.
La fiabilité de la méthode de l’évaluation contingente dépend en grande partie de la conception et de la gestion de l’enquête. Les principaux problèmes méthodologiques de l’EC sont ramenés pour la plupart aux problèmes de biais couramment constatés dans les enquêtes statistiques : erreur d’échantillonnage, mauvaise spécification du scénario du consentement à payer, insuffisance des variables explicatives…etc.
Les facteurs significatifs dans la demande en eau
Le revenu : La non-gratuité de l’eau gonfle la dépense journalière de ménage. Le revenu de ménages influe le comportement des ménages sur le choix de lieu d’approvisionnement et la quantité d’eau à consommer ainsi qu’un éventuel traitement d’eau à domicile.
La qualité de l’eau : Couleur de l’eau, odeur, goût, l’inexistence de dépôts et de sédiments, ce sont les éléments essentiels aux yeux de la population, quand on parle de la qualité de l’eau. Conscient de l’importance d’eau potable, la qualité de l’eau est une variable expliquant la préférence et le choix des ménages sur l’eau à utiliser.
Le point d’eau : Le facteur « Distance » est particulièrement important dans le choix des sources par le ménage qui pourrait préférer une source traditionnelle près de sa maison que de parcourir un trajet plus long pour avoir accès aux bornes fontaines.
Alors là, la distance de l’implantation de la pompe par rapport au lieu de domicile détermine la durée du trajet pour la recherche d’eau.
La méthode du « Travel Cost » évalue les coûts liés à la distance des sources d’eau par rapport aux lieux d’habitation, pour estimer la demande des consommateurs qui utilisent les équipements collectifs.
L’importance de l’eau
Avant tout, l’eau est un bien naturel, social et économique. L’eau est un bien naturel, dont la ressource est limitée d’abord par le climat et la capacité de rétention des sols et milieux naturels et dont la qualité peut être gravement altérée par les pollutions de tous ordres.
L’eau, c’est la vie. C’est un droit fondamental pour l’homme que de disposer de l’eau. Au cours des sous paragraphes qui suivent, nous allons apprécier l’utilité de l‘eau sur les plans biologique, sanitaire, social et économique.
Importance biologique
L’eau est une source de vie pour tous les êtres vivants : les hommes, les animaux et les végétaux. Sans air, la survie d’un être humain n’est que de quelques minutes. Sans nourriture, elle peut atteindre deux mois. Sans eau, elle ne dépasse pas deux à trois jours. Ceci s’explique par le fait que le corps humain est essentiellement composé d’eau. L’eau constitue les 80% de la composition chimique du corps humain et 65% du poids de l’homme. Et la déshydratation, toute perte d’eau non convenablement compensée est mortelle pour l’homme.
Généralement, on observe qu’un homme meurt s’il ne boit pas d’eau des jours. Les animaux ne peuvent pas rester plus de deux jours sans boire. L’eau, c’est aussi l’eau de pluie qui nourrit la terre, qui fait vivre les plantes. Les végétaux ont un besoin impérial d’eau. Ils se fânent et meurent s’ils restent des mois sans eau.
Bref, l’organisme de tout être vivant exige l’absorption d’une certaine quantité d’eau pour sa survie et sa santé.
Importance sanitaire
Le manque d’eau peut amener à une déshydratation néfaste pour la santé, voire même fatale pour les jeunes sujets et les personnes âgées.
Les recherches sur les relations eau-santé ont mis en évidence l’importance d’une hydratation adéquate dans le développement et le maintien d’une performance optimale. Le taux d’hydratation retentit directement sur la performance, qu’elle soit physique ou intellectuelle.
Elle contribue à l’entretien de la santé. Pour cela, elle doit être « potable », saine, sinon, elle nuit gravement à la santé.
La fourniture d’eau saine et la gestion des eaux usées ont un rôle déterminant dans la réduction de l’incidence de nombreuses maladies transmises par l’eau ou liées à l’eau. Ainsi, l’eau insalubre est un poison. Or, la santé est un atout pour le bien être et la productivité des hommes. Et c’est ce qui est à souligner ici : une bonne santé vivifie l’homme dans ses activité, tant physiques qu’intellectuelles. Elle tonifie l’organisme et développe ses capacités créatives et laborieuses.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: LES CARACTERISTIQUES ET L’IMPORTANCE DE L’EAU
CHAPITRE I : NOTION DE RESSOURCES NATURELLES ET GENERALITES SUR L’EAU
I. APPERCU THEORIQUE DE RESSOURCE NATURELLE
A. Notion de ressources naturelles
1. Le concept économique de ressource naturelle
2. Catégorisation économique de l’eau
B. Demande et fondements théoriques d’accès à l’eau potable
1. Fonction de la demande en eau
a. La mesure théorique de la demande d’une ressource naturelle
b. Les facteurs significatifs dans la demande en eau
2. Les fondements théoriques des formes d’accessibilité à l’eau
II. GENERALITES SUR L’EAU
A. Caractéristiques de l’eau
1. Le cycle hydrologique
2. Les différents type de l’eau
a. Les eaux de surface
b. Les eaux souterraines
3. Les utilisations de l’eau
a. Le Secteur Alimentation en Eau Potable
b. Le secteur industriel
c. Le secteur agricole
d. Le secteur Energie
e. Le secteur Pêche
B. L’importance de l’eau
1. Importance biologique
2. Importance sanitaire
3. Importance sociale
4. Importance économique
a. L’eau et le travail
b. L’eau et la production
c. L’eau et l’environnement
CHAPITRE 2 : L’EAU POTABLE
I. L’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
A. Généralité
1. Définition
2. Les modes d’approvisionnement en eau
3. L’accès à l’eau potable
B. Les aspects réglementaires et la politique sectorielle de l’eau
1. Le code de l’eau
2. Le code de la santé
3. Politique sectoriel de l’eau
II. LES INTERVENANTS ET LES PROBLEMES LIEES A L’EAU
A. Les intervenants du secteur d’alimentation en eau potable
1. La Direction de l’Eau et Assainissement (DEA)
2. L’Autorité Nationale de l’Eau et de l’Assainissement (ANDEA)
3. Les collectivités décentralisées
4. La Jirama
5. Les ministères concernés
6. Les usagers
7. Les bailleurs de fond
B. Les problèmes existants dans le secteur
1. Les blocages de production
a. Les ressources en eau
b. Les installations
2. Les difficultés de distribution
3. Les problèmes financiers
4. Les problèmes commerciaux
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE D’ACCES EN EAU POTABLE DE LA POPULATION DE LA VILLE DE VAVATENINA
CHAPITRE 1 : DESCRIPTION DE LA VILLE DE VAVATENINA
I. HISTORIQUE ET DESCRIPTION GEOGRAHIQUE
Analyse économique de l’accès à l’eau potable
A. Historique de la ville et origine de la population
1. Historique
2. Origine de la population
a. Mouvement migratoire
b. Us et coutumes
B. Présentation de la zone d’étude
1. Géomorphologie
2. Caractéristiques climatique et hydrologique
a. Températures et précipitations
b. Saisons
c. Hydrologie
3. Structure urbaine
a. Zone d’habitation
b. Cadre urbain
II. ETUDE SOCIO ECONOMIQUE DE BASE
A. Structure démographique
1. Population
2. Croissance démographique
3. Espérance de vie à la naissance
B. Les activités économiques
1. L’emploi
a. Structure et dynamisme des emplois
b. Le chômage
2. Les principales activités économiques
a. L’agriculture et l’élevage
b. L’industrie et l’artisanat
c. Le commerce
d. Le transport et le tourisme
3. Les services sociaux de base
a. Santé
i. Dispositif sanitaire
ii. Personnel
b. Enseignement et éducation
i. Infrastructure d’éducation
ii. Niveau d’étude de la population
c. La communication
i. Le réseau téléphonique
ii. L’audiovisuel
d. Socioculturel
i. Le sport et le loisir
ii. La religion
CHAPITRE 2 : ACCES EN EAU POTABLE DE LA POPULATION
I. L’ALIMENTATION EN EAU DE LA VILLE
A. Description du réseau
1. Historique
2. Description physique du réseau
3. Inventaire des bornes
a. Réseau bas
b. Réseau haut
4. Fonctionnalité des bornes
B. La gestion du réseau
1. Organisation de la gestion et attributions des différents acteurs
a. Organes d’exécution
Le maire
Le service de l’eau
b. Le comité des usagers
2. L’installation de borne
3. La tarification et le recouvrement
4. L’entretien
II. ANALYSE DESCRIPTIVE DE DESSERTE EN EAU
A. Desserte en eau de la ville
1. L’offre en eau
2. Nature de la demande et l’utilisation de l’eau
3. Les impacts sociaux
a. Impacts sur la santé
b. Autres impacts
B. Limites, problèmes rencontrés et solutions proposées liées à l’accès à l’eau potable
1. Limites et problèmes
a. Accès à l’infrastructure de qualité
b. Technique et entretien
c. Assainissement
d. Gestion et de sensibilisation
e. Paiement de prix de l’eau
f. Application du code de l’eau
2. Les recommandations et les solutions proposées
a. Bien déterminer la demande
b. Réhabilitation, extension et modernisation du réseau
c. Protection de la ressource en eau
d. Renforcer la communication et l’information
e. Renforcer les rôles des usagers et les consommateurs
f. Amélioration de l’assainissement
g. Proposer des prix de l’eau adéquats et de système de recouvrement efficace
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
