ANALYSE DU SYSTEME DE COMMERCIALISATION
DES CAPRINS
La méthode utilisée comprend deux phases : une phase d’entretiens exploratoires et une phase d’enquête.
Phase d’entretiens exploratoires
La phase exploratoire a permis de passer en revue la littérature sur le sujet et de s’entretenir avec des personnes ressources de la filière caprine (ANDE, FNEC, Direction générale de l’Elevage, commerçants). La recherche bibliographique a consisté à recueillir des informations sur la place de l’élevage dans l’économie Centrafricaine, le système d’élevage et les éléments d’analyse du système de commercialisation des caprins, mais aussi des informations relatives au marché et à son mode de fonctionnement. Les entretiens ont consisté à entrer en contact avec les différents acteurs de la filière caprine notamment les commerçants, les structures publiques comme l’ANDE, la FNEC, et la Direction générale de l’élevage. Cette phase a servi à l’élaboration du questionnaire d’enquête.
Enquête transversale ou ponctuelle
La deuxième phase a débuté par une pré-enquête afin de corriger et d’adapter la fiche d’enquête à la réalité du terrain mais aussi de mettre en confiance les commerçants. Trois (03) commerçants dans chaque point de vente ont servi à l’élaboration de la fiche d’enquête finale et n’ont pas été pris en compte au moment de l’enquête. La pré-enquête a été suivie de l’enquête de type transversal par interview directe. L’enquête a été réalisée par le biais d’un questionnaire d’enquête, construit à partir des informations recueillies lors de la phase exploratoire. L’entretien semi direct s’est effectué en langue nationale (Sango). Une séance d’enquête par interview directe a duré environ 35 à 40 minutes.
Elaboration du questionnaire
Les informations récoltées lors des entretiens, de la recherche bibliographique et la pré-enquête ont servi à l’élaboration du questionnaire. La fiche d’enquête (cf. Annexe) comporte cinq (05) grandes rubriques : – l’identification du lieu de commercialisation de l’enquêté ; – l’identification de l’enquêté ; – la caractérisation des commerçants de caprins ; – les pratiques d’achat et d’approvisionnement des caprins ; – les pratiques de vente des caprins.
Collecte, traitement et analyse des données
La collecte des données s’est effectuée au fur et à mesure de l’évolution de l’étude. En effet, 38 fiches d’enquête ont permis la collecte des données. Ces données collectées ont été saisies et traitées à l’aide du logiciel Sphinx version 4.5 et le tableur Excel© 2007. La méthodologie appliquée a permis dans le chapitre qui suit de présenter les résultats à partir des données recueillies afin d’en discuter et de formuler des recommandations.
Limites de l’étude
L’étude aurait pu être plus exhaustive si l’enquête avait pris en compte les circuits et les autres acteurs, les moyens et institutions du système de commercialisation des caprins. Par ailleurs, la définition de l’échantillon a été un des points critiques de notre étude. Il aurait été intéressant de faire un échantillonnage à partir d’une population mère connue à laquelle on applique des critères de sélection. Ceci est dû à la non maîtrise de l’effectif total des commerçants.
Présentation des résultats
Les résultats de cette étude sont présentés en fonction des objectifs spécifiques fixés. Ainsi, seront présentés dans cette partie la caractérisation des commerçants de caprins, ensuite les pratiques d’approvisionnement et de vente des caprins, et enfin l’analyse de rentabilité de la commercialisation des caprins. Caractérisation des commerçants des caprins
1. Structure de l’échantillon en fonction de l’ethnie et le sexe Les commerçants des caprins sont en majorité de l’ethnie Banda et représentent 28,9 % de l’effectif total des commerçants interrogés. Ils sont suivis de l’ethnie Yakoma (15,8 %), Mandja (15,8 %) et Gbaya (7,9 %) (Figure 3). Les autres ethnies sont faiblement représentées. Le commerce des caprins est réalisé uniquement par les hommes (100 %). Figure 3: Répartition des commerçants en fonction de l’ethnie.
2. Nombre d’année dans l’activité Sur ces marchés, plusieurs catégories de vendeurs ont été distinguées. On n’y trouve des vieux très expérimentés mais aussi de jeunes débutants. Le plus ancien des commerçants a 41 ans d’exercice en année 2011. Cependant, 13% de l’effectif total a passé 21 ans dans ce métier de commercialisation.
3. Age et situation matrimoniale Les commerçants enquêtés sont âgés de 25 à 35 ans soit 42,1% de l’effectif, et de 35 à 45 ans soit 42,1%. Un seul commerçant a un âge compris entre 55 à 65 ans (Figure 4 ci-dessous). Sur ce type de marché on constate une parité des tranches d’âges (jeunes et adultes). Les commerçants de notre échantillon sont majoritairement des célibataires (89,5%), contre 10,5% des mariés. 28,90% 15,80% 15,80% 7,90% 31,60% Banda Yakoma Mandja Gbaya Autres Légende : 18 Figure 4: Répartition des commerçants par classe d’âge
4. Niveau d’instruction Parmi les commerçants de base de notre sondage, 57,9 % ont fréquenté le collège contre 13,2% qui ont fréquenté le lycée et 23,7 % se sont arrêtés au primaire. On n’y a dénombré un seul ayant fait des études universitaires (2,6%) et un analphabète (2,6%) (Figure 5). Le niveau d’instruction prend en compte que l’alphabétisation par le français. Les autres langues sont exclues. Figure 5: Niveau d’instruction des commerçants
5. Raison et type d’activité La commercialisation des caprins est avant tout une source de revenus permettant aux commerçants de faire face aux besoins primaires de leur famille. Elle est souvent une activité héritée des parents. Cette activité est une source génératrice de revenus pour 36,6% des commerçants tandis que 31,6 % des commerçants déclarent avoir hérité le métier de leurs parents (Tableau IV). Elle constitue l’activité principale de 97,4 % de l’effectif échantillonné et secondaire pour seulement 2,6 %. Tableau IV: Raison d’être dans l’activité Origines de la pratique de l’activité de commercialisation de caprins Effectifs Pourcentage(%) Hérité des parents 12 31,6 Source génératrice de revenus 14 36,8 Hérité et source génératrice de revenus 12 31,6 Total 38 100 0,00% 20,00% 40,00% 60,00% Pourcentage 15-25 25-35 35-45 45-55 55-65 Ages 2,60% 23,70% 57,90% 13,20% 2,60% Non instruit Niveau primaire Niveau collège Niveau lycée Niveau universitaire Légende : 42,1 42,1 5,3 7,3 2,6 19
6. Statut dans l’activité Une proportion de 81,6 % de commerçants travaille seul et à leur propre compte par contre 15,8 % travaillent au compte d’autrui et 2,6 % travaillent en association (Figure 6). Figure 6: Statuts dans l’activité
7. Organisation sur le marché Les commerçants enquêtés ont déclaré être organisés à 100% sur le marché. Cependant, 76,3% des commerçants s’acquittent hebdomadairement de leur cotisation contre 23,7% qui ne cotisent pas. Le montant de la cotisation hebdomadaire est de 500 FCFA. Au niveau de ces trois points de vente, il faut souligner que les commerçants ont déjà une volonté de s’organiser.
Pratiques d’approvisionnement et de vente des caprins
Pratiques d’approvisionnement 2.1.Lieux, période et fréquence d’achat Les caprins vendus sur les points de vente de la ville de Bangui proviennent en grande partie des provinces. Une proportion de 68,4 % de notre échantillon a déclaré avoir acheté des caprins en provenance des provinces, 21,1 % ont acheté chez les citadins qui élèvent les animaux à la maison et 10,5 % les ont achetés à la fois en provenance des provinces et chez les citadins (Figure 7). Les principales zones pourvoyeuses de caprins à Bangui sont : Zongo (34,2%) en République Démocratique de Congo, Ouham (23,7%), Ouaka (18,4%) et Bassekotto (13,2%). Les autres régions (10,50%) sont faiblement représentées (Figure 8). Toutefois, la période favorable pour l’approvisionnement est la saison pluvieuse (100 %). Figure 7: Lieux d’approvisionnement 81,60% 2,60% 15,80% Travail seul et à son propre compte Travail en association Travail au compte d’autrui Légende 68,40% 21,10% 10,50% Province Citadins Province et citadins Légende 20 Figure 8: Provenance des caprins en fonction des provinces
2.Mode d’acquisition des caprins L’achat des caprins se fait en grande partie au comptant (94,7 %). Cependant, l’achat en acompte est faiblement pratiqué (Figure 9). Figure 9: Mode d’acquisition des caprins
3. Effectifs des caprins achetés et prix unitaire L’approvisionnement des caprins se fait en majorité de façon quotidienne (81,6 %) avec une moyenne de 4,94 caprins. Cependant, une proportion de 18,4 % de commerçants s’approvisionne hebdomadairement avec une moyenne de 6,29 caprins (Tableau V). L’effectif des caprins achetés mensuellement est estimé à 173,36 têtes. Le prix unitaire moyen des caprins varie selon le sexe, le format et des points de vente (Tableau VI). Les animaux qui coûtent plus chers sont les mâles castrés grand format, car 100 % des commerçants enquêtés ont déclaré vendre cher ces derniers par rapport aux animaux de grand format (femelles, mâles non castrés) et de petit format. Le prix unitaire moyen d’achat est respectivement de 35.222 FCFA pour les mâles castrés grand format, 31.230 FCFA pour la chèvre grand format, 22.816 FCFA pour le mâle grand format, 18.478 FCFA pour les mâles castrés petit format, 16.689 FCFA pour la chèvre petit format, et enfin 12.245 FCFA pour le mâle petit format. Tableau V: Fréquence d’approvisionnement en caprin.
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