Analyse du produit médicament

Analyse du produit médicament

Le médicament peut être perçu comme un objet aux dimensions plurielles et un phénomène complexe dont la compréhension requiert la collaboration de nombreuses disciplines scientifiques (Giroux C, 2007)2. Les médicaments sont de très loin la catégorie de produits de santé qui subit les plus fortes contraintes juridiques dans sa mise sur le marché et sa commercialisation, conditionnant largement les approches marketing dans les entreprises . La notion de médicament est le pivot par rapport auquel vont se définir les autres produits de santé3. Etudier le processus de prise de décision d’un produit aussi atypique que le médicament mériterait qu’on le définisse avant tout et ce sous ses divers aspects. En effet, Il existe plusieurs types de médicaments qui peuvent être regroupés selon différents critères : les pathologies qu’ils sont sensés prévenir ou traiter, leur statut en matière de protection des Droits de Propriété Intellectuelle DPI (médicaments novateurs encore sous brevet, médicaments princeps ou génériques), le mode de prise en charge par la sécurité obligatoire du médecin ou en libre consommation), leur mode de consommation (administrables par voie orale, par injection ou d’autres voies), leur niveau d’innovation, etc. Dans le cadre de cette thèse nous nous intéresserons principalement aux médicaments à prescription obligatoire, voire facultative. Les médicaments à PMF sont classés comme produits d’automédication c’est-à-dire qu’ils peuvent être obtenus sans prescription mais sont pour autant remboursables. En Algérie, la plupart des médicaments classés à prescription obligatoire peuvent être obtenus sans prescription c’est ce qui nous a amené à étiqueter ces produits comme médicaments « à PMO/PMF ». Des médicaments, qui sont destinés à traiter des pathologies chroniques de prévalence (HTA, Diabète, Asthme, etc) ou représentant des classes thérapeutiques de large consommation par la population algérienne (Antibiotique, gastro-entérite, anti inflammatoires, etc).

Le médicament constitue un des symboles de la médecine, le médiateur indispensable du pouvoir médical, le témoin de son efficacité et de sa force, la preuve palpable que la médecine peut apporter une réponse aux souffrances vécues par l’individu. » (Reynaud et Coudert, 1987, p. 58)4. Objet matériel et concret, il se révèle être un objet saturé de sens et ambivalent (Desclaux et Lévy, 2003 5; Garnier, Lévy et Saives, 20066) agissant au sein de situations complexes où il remplit des rôles divers (Garnier, 2006)7. C’est une source de pouvoir pour ceux qui le manipulent. Il incarne certes la puissance médicale, mais c’est aussi un des principaux motifs poussant les gens à demander l’aide de la médecine8 (Van der Geest et Whyte, 1991, p. 346)9. Il demeure cependant ardu d’en formuler une définition ferme. Désignés en anglaiscomme drug ou medication ou médicines, les médicaments peuvent aussi être présentés sous les vocables de drogues ou de remèdes. Les définitions légales du médicament semblent inappropriées pour l’analyse projetée. Elles sont propres à chaque pays, et répondent à des objectifs juridiques et administratifs dont l’adéquation avec les pratiques culturelles ou les réalités sociales se révèle difficile à évaluer10. industriel, produit par des établissements hautement spécialisés, pour lesquels des enjeux industriels viennent s’ajouter à ceux de santé publique.

Les frontières du médicament sont floues. Ce dernier peut être décliné en plusieurs catégories. Même si tout médicament peut faire l’objet d’une ordonnance médicale, le médicament d’ordonnance est une création récente11 (Collin, 1994)12, apparue après le médicament breveté qui a connu à la fin du XIIème siècle une popularité remarquable (Berman, 198113; Collin et Béliveau, 199414; Goodrum et Dalrymple, 199015; Johnston, 200016; Lears, 198417; Marchand, 198518; Norris, 199019), remèdes à patente ou remèdes secrets (Collin et Béliveau, 1994; Faure, 1998). Les désignations de médicament de vente libre, médicament sans ordonnance ou médicament de vente au comptoir (appelés en anglais Over the counter-OTC) (Collin, 1995) demeurent à notre époque apposées aux produits pharmaceutiques que le public peut acheter sans devoir obtenir l’autorisation d’un prescripteur. Le langage populaire utilise aussi des expressions comme médicament naturel (Cook et al. 2002), produit naturel ou supplément alimentaire pour désigner des produits dont les bénéfices vantés – maintenir ou améliorer la santé ou la performance – sont ceux attribués à un médicament.Par ailleurs, le portrait complexe du médicament demeure changeant. Les produits nutraceutiques20 (Gosslau et Chen, 200421; Head et Zicker, 200422) (Palou et al., 200423), aliments vendus et consommés pour leurs vertus thérapeutiques préventives ou curatives , et la pharmacogénomique (Kirchheiner et al., 200324; Mancama et al., 200325; Sullivan, 200426), qui devrait permettre la personnalisation du médicament aux caractéristiques individuelles, Ainsi, La législation sur les brevets, le type de prescriptions et le mode de prise en charge par l’assurance-maladie constituent autant de critères qui segmentent le marché des médicaments27 en trois ; les éthiques, les génériques ainsi que les produits d’automédication (OTC).

 

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