Analyse du domaine de la chaîne logistique
Dans ce premier chapitre nous nous focalisons sur le concept chaîne logistique. Nous commençons par présenter un état de l’art sur ce domaine, dont le but est de construire une conceptualisation de ce domaine permettant de mieux préciser les problèmes qui peuvent émerger. Tout d’abord, nous exposons, dans la section 1.2, le cadre historique de l’apparition de ce concept. Ensuite, nous enchainons avec la présentations des éléments qui le composent, les fonctions qu’elles assurent, ses différentes structures ainsi que les différents types des chaînes logistiques qui existent . Ensuite, et dans la section 1.3, nous présentons le concept de gestion de la chaîne, et dans la section 1.4, nous nous interessons à la modélisation et l’évaluation des performances des chaînes logistique. La revue de littérature sur les chaînes logistiques a mis en évidence un domaine de connaissances récent, en pleine évolution et dont les définitions des concepts sont nombreuses, paraissent similaires (Hammami, 2003), mais semblent ne pas être encore complètement stabilisées.
Pour nous aider à mieux positionner nos travaux et, par conséquent, notre apport dans le domaine des chaînes logistiques, nous avons pris le parti, dans la section 1.6, d’analyser ce domaine suivant une démarche ontologique, sans toutefois prétendre à en proposer une ontologie. Nous commencerons la section 1.6 par une présentation de l’outil KOD utilisé durant cette analyse, et pour expliquer son déroulement, nous appliquerons cette méthodes sur quelques exemples de définitions des chaînes logistiques.
Présentation du domaine des chaînes Logistiques
Le concept de chaîne logistique a été, et continu à être largement étudié par la communauté scientifique issues de différentes disciplines (les sciences de gestion, le génie industriel, l’informatique, l’automatique, etc.). Le concept lui-même n’est pas nouveau et illustre le passage de l’intégration de la fonction logistique d’une entreprise à un ensemble d’entreprises grâce au développement technologique en général et l’évolution des technologies d’informations en particulier. Le terme logistique est d’origine grec, il provient du mot « logistikos » qui désigne l’art du raisonnement et du calcul. Il été initialement utilisé dans le domaine militaire, pour définir l’ensemble des opérations qui permettent aux armées de vivre et, de mettre en œuvre et réussir les stratégies et tactiques relatives aux combats (ravitaillement, transports, entretien, évacuation, traitement médical, etc.).
La logistique a été introduite dans le milieu industriel au début du siècle dernier (les années 40). Au début, elle concernait principalement la manutention et le transport des marchandises. C’est au cours des années 70, que la logistique commence à avoir plus d’importance dans la gestion des entreprises, dans un but d’optimiser la gestion des commandes (quantité, périodicité, niveau du stock de sécurité, etc.), des plans de production et des systèmes de distribution. A partir des années 90, on assiste à l’émergence des partenariats inter-entreprises, la logistique dépasse désormais les frontières de l’entreprise en recherchant le pilotage d’une forme particulière de réseaux d’entreprises appelée « chaîne logistique ». La chaîne logistique représente une structuration de plusieurs entreprises à la recherche permanente d’orientations stratégiques afin de rester compétitives. C’est un « système grâce auquel les entreprises amènent leurs produits et leurs services jusqu’à leurs clients » (Poirier et Reiter, 2001). D’autres définitions des chaînes logistiques ont été proposées. Nous les avons regroupées dans le Tableau 3, paragraphe (§1.5.3.2).
Les maillons d’une chaîne logistique
Merzouk propose une classification des différentes entités selon le point de vue fonctionnel (Merzouk, 2007). Les entreprises sont distinguées selon leur rôle joué pour assurer la transformation des produits. Tayur et al. (1999) listent les différents composants d’une chaîne, en particulier les différentes catégories d’entreprises impliquées (sous-traitants, producteurs, distributeurs, détaillants). Ils considèrent aussi que le client final fait partie de la chaîne logistique. suivant une échelle géographique étendue ; mais ils doivent travailler ensemble et coopérer dans le but de développer des avantages concurrentiels communs afin de répondre aux variations du marché final. Ils doivent savoir s’articuler en amont et en aval avec les autres maillons de la chaîne via les différents flux, afin de satisfaire le client final tout en réduisant les coûts de la production.
Pour s’approvisionner chaque entreprise doit déterminer le nombre et le type de produits à commander. Les types de produits peuvent être standards ou spécifiques, nécessitant dans ce cas le savoir-faire adéquat au niveau du processus de production. Il s’agit de choisir les fournisseurs possibles pour chaque composant. Ce choix est effectué principalement selon la quantité et la qualité des produits demandés et leur prix. D’autres facteurs interviennent pour effectuer ce choix, tels que la flexibilité du fournisseur et le délai de livraison qui représente le temps qui sépare la date de commande et celle de la livraison.