Analyse du conservatisme des auditeurs et de la qualité d’audit après l’affaire Enron

Analyse du conservatisme des auditeurs et de la qualité d’audit après l’affaire Enron

En ce qui concerne l’étude des acrruals discrétionnaires, les tableaux n°17,18 et 19, présentent les statistiques descriptives de notre échantillon avant et après la faillite d’Enron. L’analyse univariée (tableau 20) nous montre que la différence en moyenne et en médiane au plan des accruals discrétionnaires n’est pas significative pour les entreprises auditées par les Big4 et les Non-Big4. Par contre, après le scandale d’Enron, l’analyse univariée montre la présence d’une différence significative des moyennes pour les accruals discrétionnaires (t=1.865) au seuil de 10 %. Pour l’interprétation des ces résultats, nous pouvons avancer l’idée que les Big4 se caractérisent par leur conservatisme dans le choix des méthodes comptables, ce qui réduit, entre autres, les risques de litiges. De même, les tests paramétriques montrent qu’il y a une différence des accruals discrétionnaires en valeur absolue entre les entreprises auditées par les Big4 et par les Non-Big4. Ce résultat confirme l’idée que les Big4 n’accordent aucune flexibilité ni latitude aux dirigeants dans le choix des méthodes comptables. Variable dummy, égale 1si les actions en circulations enregistrent une diminution qui dépasse 10% de la valeur totale en fin d’année par rapport à l’année précédente ; HiLev it = Variable dummy, 1 si la firme à un niveau d’endettement supérieur au décile de chaque industrie, 0 si non ; New Auditor it = Variable dummy, 1 si l’auditeur change ; 0 si non ;

Les résultats multivariés relatifs aux effets de la qualité d’audit sur l’ajustement des bénéfices après le scandale Enron sont présentés dans le tableau n°21. On y constate que le coefficient des Non-Big4 est négativement non significatif avant le scandale Enron. Ce résultat montre qu’avant la faillite de cette entreprise, on n’a pas enregistré, dans le contexte français, de différenciation significative de la qualité d’audit entre les Big4 et les Non-Big4. Par contre, après 2002, les entreprises auditées par les Non-Big4 reportent les accruals discrétionnaires de 2.1 % de plus que les entreprises auditées par au moins un auditeur Big4. Mais cette variable est non significative. Ce résultat confirme notre analyse univariée de l’après Enron. Donc, d’une manière non significative, les entreprises auditées par au moins un auditeur du réseau Big voient ce dernier n’accorder aux dirigeants des entreprises auditées aucune flexibilité dans le choix des méthodes comptables en comparaison avec les Non-Big4. Ce résultat confirme aussitôt que les Big4 cherchent à assurer par cette attitude la fiabilité des états financiers de leurs clients, comme ils cherchent à éviter toute situation compromettante pour leur réputation, surtout après les scandales de 2002. Ce résultat invalide notre quatrième hypothèse relative au conservatisme des Big4 et montre que les deux groupes d’auditeurs cherchent à regagner leur réputation sur le marché de l’audit. Ce résultat est différent de celui obtenu par Becker et al. (1998) dans une étude menée sur le contexte américain entre 1974 et 1994. Par contre, il rejoint celui de Jeong et Rho (2004) .

Contrairement au coefficient des Non-Big4, celui des investisseurs institutionnels est positivement non significatif entre 2000 et 2002. Par contre, ce coefficient devient, après 2002, négativement non significatif. Ce résultat est la confirmation que les investisseurs institutionnels disposent de mécanismes propres à contrôler l’opportunisme des dirigeants dans la gestion d’entreprise, mais faudrait-il encore que ces mécanismes prouvent leur efficacité. seuil de 1 %. Ceci s’explique par le fait que les dirigeants des entreprises, ayant une large part, positive ou négative, des accruals discrétionnaires, ont toujours tendance à supprimer les gains. Les accruals non discrétionnaires peuvent être négatifs, mais, dans ce cas, ils résultent du phénomène de la dépréciation. Cette situation est de nature à faire augmenter la valeur absolue des accruals non discrétionnaires et discrétionnaires à la fois (accruals totaux). D’un autre côté, une valeur positive des accruals discrétionnaires diminue la valeur absolue des accruals totaux. Ce résultat indique la présence d’une relation négative entre les accruals discrétionnaires et la valeur absolue des accruals totaux. Ce résultat est de toute évidence similaire à celui obtenu par Becker et al. (1998). Le coefficient de la variable Share-Inc est positivement significatif au seuil de 10 %. Ceci démontre que les dirigeantes font recours aux accruals discrétionnaires afin d’exercer leur influence sur les prix et faire augmenter de la sorte le cours des actions de leurs entreprises. Par contre, les variables taille et cash flow sont négativement non significatives. C’est l’indice de la manipulation des résultats par les dirigeants des entreprises de grande taille qui disposent de niveaux élevés de cash flow et qui ne procèdent pas à l’ajustement de leurs bénéfices, tout comme les entreprises qui enregistrent une baisse dépassant 10 % du prix de leurs actions et qui n’ajustent pas nécessairement leurs bénéfices d’une manière significative.

 

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