ANALYSE DESCRIPTIVE DES NEPHROPATHIES BIOPSIEES

ANALYSE DESCRIPTIVE DES NEPHROPATHIES BIOPSIEES

L’ULTRASTRUCTURE DES CONSTITUANTS DU NEPHRON ET DE L’INTERSTITIUM RENAL

Les glomérules

Topographie des différents constituants du glomérule. Le glomérule est constitué par un peloton vasculaire capillaire développé entre une artériole afférente et une artériole efférente. Le peloton vasculaire ou flocculus a une configuration spatiale sphérique. Il est enclos dans un espace limité par la capsule de Bowman (figure 5).  On distingue au glomérule deux pôles, l’un vasculaire par où se fait « l’alimentation », l’autre, diamétralement opposé, tubulaire par où s’écoule l’urine primitive. La capsule de Bowman est en parfaite continuité avec les parois de ces deux pôles. Au pôle vasculaire, dans l’angle formé par l’artériole afférente et l’artériole efférente, vient s’appuyer un segment du tube contourné distal. Le triangle ainsi formé est comblé par le lacis et l’ensemble constitue l’appareil juxta glomérulaire (figure 5).

Caractéristiques du glomérule 

La membrane basale glomérulaire 

En ultra structure, elle a un aspect complexe formé par trois couches : – une couche centrale dense aux électrons où lamina densa ; – deux couches d’aspect plus clair ou lamina raraexterna et interna situées de part et d’autre de la lamina densa(figure 6). L’épaisseur de la membrane basale croît avec l’âge pour atteindre en moyenne 300 à 350 nm chez l’adulte.

Les podocytes

Cellules de très grande taille, en ultra structure, leur cytoplasme est riche en organelles variées. On y reconnaît des mitochondries, des grains de ribonucléoprotéines, de longs amas de myofilaments et des microtubules. Le cytoplasme des podocytes ne forme pas une bande continue sur la lamina raraexterna, mais envoie de fins prolongements ou pédicelles ou pieds qui s’appuient chacun sur la lamina raraexterna (figure 7). Les pédicelles sont reliés entre elles par une fine membrane : la membrane de filtration ou « slit membrane » ; il n’y a donc aucun trou entre les pédicelles (figure 5).

Les cellules endothéliales 

Elles tapissent la lamina rara interna, de façon discontinue. Il existe des fenestrations ou pores par lesquelles le sang est directement en contact sans interposition cytoplasmique, avec la lamina rara interna (figure 6). 

Le mésangium et les cellules mésangiales

Le mésangium ou axe centrolobulaire, comporte une matrice extracellulaire et des cellules. 14 – La matrice mésangiale En microscopie optique et en ultra structure, elle apparaît comme un feutrage de fibres ayant la même affinité que la membrane basale glomérulaire. La matrice mésangiale remplit l’espace centrolobulaire et constitue le support sur lequel s’appuient les anses capillaires glomérulaires (figure 9). A ce niveau, la membrane basale glomérulaire s’attache directement sur la matrice mésangiale sans interposition endothéliale, et la lamina rara interna n’est plus repérable. – Les cellules mésangiales (figure 8) En microscopie optique, l’axe mésangial normal contient 3 à 5 cellules mésangiales ; seul leur noyau est bien repérable. En microscopie électronique, les cellules mésangiales ont une forme irrégulière avec de nombreux prolongements cytoplasmiques qui s’insinuent dans la matrice extracellulaire et entre la membrane basale glomérulaire et la cellule endothéliale. Elles possèdent un cytoplasme peu abondant, contenant des mitochondries et des lysosomes, mais peu d’organelles impliquées dans la synthèse et la sécrétion des protéines. Elles contiennent aussi de larges amas de fibrilles intracellulaires identiques à celles des cellules musculaires lisses. Les cellules mésangiales produisent aussi des matrices extracellulaires : fibronectine, laminine, protéoglycanes, collagène de type IV, ainsi que des enzymes dégradant ces matrices. Les cellules mésangiales participent donc au maintien de la structure du floculus. 

Capsule de Bowman 

Elle est constituée par une membrane, faite de collagène IV et de laminine, et est tapissée sur sa face interne par des cellules épithéliales aplaties. Ces cellules contiennent de la cytokératine et expriment à leur surface certains des antigènes des lymphocytes B matures et immatures qui paraissent être des marqueurs de différenciation.

L’appareil juxtaglomérulaire

Situé au hile du glomérule, il est constitué de trois éléments : une portion particulière de l’artériole afférente caractérisée par la présence de cellules granulaires dans le média, la macula densa, et le lacis. La macula densa est cette partie du tube contourné distal composée enfaite de cellules de plus petite taille possédant de nombreuses mitochondries et un appareil de golgi situé sous le noyau. Au niveau de la macula densa, la membrane basale du tube s’interrompt et les cellules tubulaires sont directement en contact avec celles du lacis. Le lacis est en continuité avec le mésangium glomérulaire.

Les tubules 

Le tube contourné proximal (TCP)

Il est fait d’une membrane basale (collagène IV et laminine) sur laquelle repose des cellules épithéliales hautes. Ces dernières sont pourvues de microvillosités formant la bordure en brosse, et orientée vers la lumière tubulaire. Les cellules tubulaires ont des mitochondries très développées en forme de bâtonnets, situées au pôle basal de la cellule sous le noyau. La bordure en brosse est dotée d’une importante activité enzymatique (phosphatases alcalines, ATPase). 

L’anse de Henlé

Le segment étroit de l’anse de Henlé est bordé par des cellules épithéliales aplaties, au cytoplasme clair, contenant très peu d’organelles. Dans la portion large de l’anse, les cellules épithéliales, dépourvues de bordure en brosse, contiennent de nombreuses mitochondries bien développées situées au pôle basal de la cellule. Les cellules de la branche large ascendante de l’anse fabriquent la protéine de Tamm-Horsfall, glycoprotéine retrouvée dans l’urine. 

Le tube contourné distal (TCD)

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L’épithélium du TCD est aplati donnant à ce segment tubulaire une lumière plus large. Il n’y a pas de bordure en brosse. Le cytoplasme des cellules apparaît assez clair.

Le tube collecteur et le tube de Bellini

Dans ces segments tubulaires, les cellules épithéliales ont un cytoplasme très pâle, un noyau assez volumineux et dans le tube de Bellini, l’épithélium est souvent pluristratifié.

L’interstitium rénal

Le tissu interstitiel du rein est composé d’une matrice collagènique faite de collagène de type interstitiel (collagène type I, II, III, et IV). Au sein de cette matrice, on retrouve des éléments cellulaires en faible nombre : cellules allongées de type fibroblastique et également quelques cellules inflammatoires (monocytes, macrophage).

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
CHAPITRE I : RAPPELS ANATOMIQUES ET HISTOLOGIQUES DU REIN
1. ANATOMIE DU REIN
1.1. Anatomie descriptive
1.2. Situation, projection
1.3. Morphologie et dimensions moyennes
1.4. Structure
1.4.1. La capsule rénale
1.4.2. Le parenchyme présente à la coupe
1.5. Les vaisseaux et nerfs du rein
1.5.1. Les artères rénales
1.5.2. Les veines rénales
1.5.3. Les lymphatiques du rein
1.5.4. Les nerfs
2. L’ULTRASTRUCTURE DES CONSTITUANTS DU NEPHRON ET DE L’INTERSTITIUM RENAL
2.1. Les glomérules
2.1.1. Topographie des différentsconstituants du glomérule
2.1.2. Caractéristiques du glomérule
2.2. L’appareil juxtaglomérulaire
2.3. Les tubules
2.3.1. Le tube contourné proximal (TCP)
2.3.2. L’anse de Henlé
2.3.3. Le tube contourné distal (TCD)
2.3.4. Le tube collecteur et le tube de Bellini
2.4. L’interstitium rénal
CHAPITREII : LA PONCTION BIOPSIE RENALE (PBR)
1. DEFINITION
2. INTERETS
3. HISTORIQUE
4. CONTRE-INDICATIONS
5. INDICATIONS DE LA BIOPSIE RENALE
5.1. Syndrome néphrotique
5.2. Maladies systémiques associées à une protéinurie ou une insuffisance rénale
5.3. Insuffisance rénale aiguë
5.4. Protéinurie d’ordre non néphrotique
5.5. Hématurie isolée
5.6. Insuffisance rénale chronique inexpliquée
5.7. Dysfonction du greffon rénal
6. MODALITES
6.1. Techniques de prélèvement
6.1.1. Techniques de la biopsie rénale percutanée
6.1.2. Biopsie rénale transveineuse
6.1.3. Biopsie rénale par voie chirurgicale
6.2. Techniques histopathologiqueset moyens d’étude
6.2.1. Microscopie optique
6.2.2. Immunofluorescence sur matériel congelé
6.2.3. Microscopie électronique
6.2.4. Biologiemoléculaire
6.2.5. Microarrays
7. COMPLICATIONS DE LA BIOPSIE RENALE PERCUTANEE
7.1. L’hématurie
7.2. Les hématomes péri-rénaux
7.3. Fistules artério-veineuses
8. LESIONS ELEMENTAIRES
8.1. Lésions élémentaires glomérulaires
8.1.1. Altération cellulaire
8.1.2. Modification de la cellularité
8.1.3. Modification de la matrice extra cellulaire
8.1.4. Dépôts anormaux
8.1.5. Principales entités histologiques
8.2. Lésions élémentaires tubulaires
8.2.1. Lésions dégénératives des tubules
8.2.2. Modification de la membrane basale tubulaire
8.2.3. Nécrose
8.2.4. Atrophie
8.2.5. Hypertrophie
8.2.6. Cylindres intra-tubulaires
8.2.7. Cristaux
8.3. les lésions élémentaires interstitielles
8.3.1. Œdème
8.3.2. Fibrose
8.3.3. Infiltration cellulaire
8.4. Lésions vasculaires
8.4.1. Arterioscleroses
8.4.2. Nécrose fibrinoïdes
8.4.3. Angéite nécrosante
8.4.4. Thrombose vasculaire
8.4.5. Emboles de cholestérol
8.4.6. Endartéritefibroproliférante
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE I : PATIENTS ET METHODES
1. PATIENTS ET METHODES
1.1. Le cadre de l’étude
1.2. Type et période d’étude
1.3. Critère d’inclusion
1.4. Critère de non inclusion
2. METHODOLOGIE
2.1. Déroulement des biopsies rénales
2.1.1. Fixation des prélèvements
2.1.2. Déshydratation du prélèvement
2.1.3. Imprégnation du prélèvement
2.1.4. Réalisation des coupes
2.1.5. Colorations
2.1.6. Lecture des lames
2.2. Paramètres étudiés et Recueil de données
2.3. Analyse statistique
CHAPITRE II : RESULTATS
1. RESULTATS DESCRIPTIFS
1.1. la Prévalence
1.2. Répartition des patients selon l’âge
1.3. Genre
1.4. Répartition annuelle
1.5. Les indications des PBR
1.5.1. Syndrome néphrotique
1.5.2. Le syndrome de glomérulonéphrite chronique au stade d’IRC
1.5.3. Atteinte rénale au cours du Lupus érythémateux systémique
1.5.4. Insuffisance rénale chronique d’étiologie indéterminée
1.5.5. Insuffisance rénale aigue
1.6. Le résumé des différentes indications des PBR
1.7. Aspects Anatomo-pathologiques
1.7.1. Néphropathies glomérulaires
1.7.2. Néphropathies tubulo-interstitielles (NTI)
1.7.3. Néphropathies vasculaires (NV)
1.8. Etiologies
1.8.1. Néphropathies secondaires
1.8.2. Néphropathies primitives
2. RESULTATS ANALYTIQUES
2.1. Distribution de la PBR en fonction de l’âge et le sexe des patients
2.2. Répartition annuelle
2.3.1. Syndrome néphrotique
2.3.2. Glomérulonéphrite chronique au stade d’IRC
2.3.3. Lupus érythémateux systémique
2.3.4. Insuffisance rénale chronique d’étiologie indéterminée
2.3.5. Insuffisance rénale aigue
2.4. Analyse des formes anatomocliniques par rapport aux étiologies
2.4.1. La Hyalinose segmentaire et focale (HSF)
2.4.2. La glomérulonéphrite extra-membraneuse (GEM)
2.4.3. La lésion glomérulaire minime (LGM)
2.4.4. Glomérulonéphrite membranoproliférative (GNMP)
2.4.5. Glomérulonéphrite extracapillaire (GNEC)
CHAPITRE III : COMMENTAIRE
1. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
1.1. Age et Genre
1.2. Variations annuelles du nombre des PBR
2. INDICATIONS DE LA PBR
2.1. Le syndrome néphrotique
2.2. Le lupus érythémateux systémique (LES)
2.3. La glomérulunéphrite chronique au stade d’IRC (GNC)
2.4. L’insuffisance rénale chronique (IRC)
3. LES TYPES HISTOLOGIQUES PRIMITIFS
3.1. Les néphropathies glomérulaires
3.1.1. La hyalinose segmentaire et focale HSF
3.1.2. La glomérulonéphrite extra-membraneuse (GEM)
3.1.3. La glomérulonéphrite à lésion glomérulaire minime LGM
3.1.4. La GNMP
3.1.5. La néphropathie à Ig A
3.2. Les néphropathies tubulo-interstitielles (NTI)
3.3. les néphropathies vasculaires (NV)
4. NEPHROPATHIES SECONDAIRES
4.1. Le lupus érythémateux systémique (LES)
4.2. Causes vasculaires
4.3. D’origine infectieuse
4.4. Causes toxiques
4.5. L’amylose
4.6. Le diabète
4.7. Néphropathies gravidiques
4.8. Autres étiologies
5. DISCUSSION DES RESULTATS DES ANALYTIQUES
5.1. Comparaison des patients selon l’indication en fonction de l’âge et du sexe
5.1.1. Syndrome néphrotique
5.1.2. Glomérulonéphrite chronique au stade d’IRC
5.1.3. Lupus érythémateux systémique
5.1.4. Insuffisance rénale d’étiologie indéterminée
5.1.5. Insuffisance rénale aigue
5.2. Comparaison des lésions selon le caractère primitif et secondaire
CONCLUSION

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