ANALYSE DESCRIPTIVE DE LIEN ENTRE CROISSANCE ECONIMIQUE ET CONSOMMATION D’ÉNERGIE EN ALGERIE
La croissance économique Algérienne est passée par plusieurs périodes et a connu plusieurs obstacles, notamment face à sa dépendance de l’énergie qui est devenue sa première source pour le développement.A travers ce chapitre, nous allons mettre en évidence, les évolutions et la relation entre la croissance économique et la consommation d’énergie en Algérie depuis 1970. Nous allons exposer trois sections permettant de tirer ses informations.La croissance économique est un indicateur intéressant pour évaluer la capacité d’un pays à améliorer le niveau de bien-être de sa population. Le niveau de vie d’un pays dépend de son aptitude à produire des biens et services. La croissance économique est synonyme de production de biens et services, de création d’emplois et de richesses. Elle assure la prospérité économique, sociale et humaine.
Définition de la croissance économique
La croissance économique est l’accroissement durable de la production globale d’une économie. C’est donc un phénomène quantitatif que l’on peut mesurer ; c’est aussi un phénomène de longue période1.Selon [François Perroux], la croissance économique est « l’augmentation soutenue durant plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global brut ou net, en termes réels»2. Elle correspond donc, à l’accroissement de la quantité de biens et de services produits dans un pays au cours d’une période donnée, qui dépend de plusieurs facteurs.(mesure l’évolution de la croissance économique d’un pays durant une année). Une hausse du PIB peut être seulement le résultat d’une augmentation de prix, et les quantités produites restent les mêmes entre les années. Cependant la croissance du PIB d’une année à l’autre provient d’un effet quantité mais aussi d’un effet prix ; donc pour mesurer la croissance réelle il faut calculer le PIB à prix constant, donc éliminer l’effet de l’augmentation des prix qui veut dire les déflatés ; pour retrouver l’augmentation des quantités.
Les caractéristiques de la croissance économique en Algérie de 1970 jusqu’à 2016
Une croissance très élevée par rapport à la période coloniale. Au regard de la croissance au cours des cinquante dernières années on qualifie le taux annuel moyen de modest ou de faible, donc il est nécessaire de chercher à savoir si c’était le même cas au cours de la période coloniale. Nous savons qu’en Algérie, « le capitalisme a triomphé de 1880 à 1930 » mais « après 1930 et jusqu’à1954, la situation économique d’ensemble s’est aggravée. L’accumulation du capital stagne dans l’agriculture comme dans l’industrie malgré les plans de relance adoptés par l’Administration ». Cette stagnation n’a pas permis d’enregistrer des taux de croissance élevés du PIB/habitant. Sur les cinquante années précédant la croissance du PIB/habitant, calculée à partir des séries Angus Maddison n’aura été que de 25 %, soit un taux de croissance annuel moyen de + 0.44 %. Comparé au PIB/habitant de la France qui a connu un taux de croissance annuel moyen de +1,69 entre 1913 et 1962, qui est presque quatre fois supérieur à celui de l’Algérie, malgré les dégâts des deux guerres mondiales7.
Une croissance modeste du PIB/habitant, le PIB /habitant a été multipliée par 1,93% en Algérie. Le taux de croissance par habitant intègre, la croissance démographique qui a été très importante. Même si le PIB global a été multiplié par presque six, entre 1964 et 2011, cette croissance reste relativement plus faible que celles des pays voisins et encore davantage par rapport aux champions mondiaux de la croissance comme la Chine et la Corée du sud. La seule différence avec l’Algérie est que son taux de croissance démographique est enregistré dans la liste des taux les plus élevés au monde9Une croissance très irrégulière (volatile) en trois périodes différentes ; la première est une période de forte croissance (1963-1985). Cette période se caractérise par un taux moyennement élevé de croissance du PIB/habitant sur 22 années avec un taux de croissance annuel moyen de +2,68 %. Cette période économique de forte croissance regroupe plusieurs périodes politiques. La deuxième est une période de forte crise économique (1986-1994). Cette deuxième période a duré neuf ans et correspond à une véritable crise économique avec un taux négatif annuel moyen de -2.35 %. Cette crise a débuté avec la chute du prix du pétrole en 1986, et marquée par les événements d’octobre 1988 et des réformes institutionnelles et économiques lancées en 1989 et 1990. La troisième période a connu une croissance molle (1995-2012) marquée par un taux de croissance annuel moyen du PIB/habitant de + 1,95 %, malgré un volume important d’investissements injectés dans l’économie au cours de cette période10.
Une croissance très insuffisante par rapport aux efforts fournis (investissement) ; Au cours de la période 1970-2011, l’Algérie a investi 665,78 milliards de dollars, comparé à la Tunisie qui n’a investi que 166.83 milliards et le Maroc qui a investi 351.39 milliards. L’Algérie a donc investi presque quatre fois plus que la Tunisie et presque le double d’investissements du Maroc. Alors que ses pays, ont enregistré des taux de croissance nettement plus élevés que ceux de l’Algérie. On déduit donc, que les efforts d’investissements assez particuliers de l’Algérie n’ont pas été accompagnés d’une croissance conséquente. Sachant que les investissements sont considérés comme le moteur principal de la croissance économique.