Analyse des stratégies d’exploitation du rônier dans la CR de Fandène

Analyse des stratégies d’exploitation du rônier dans la CR de Fandène

STRATÉGIE D’EXPLOITATION 

Le concept de stratégie est d’origine militaire. Il vient du grec « strategos » (c’est-à dire général) et désigne l’art de commander et de conduire une armée en présence de l’ennemi. Dans les domaines militaire, politique et philosophique, la notion de stratégie a inspiré de nombreux auteurs tels Tolstoï, Montesquieu, Kant et Hegel. En management, la définition recouvre des buts et des objectifs par rapport auxquels on planifie l’emploi des ressources. Dérivé du grec « stratos » qui signifie armée et « ageîn » qui veut dire conduire, par suite et par extension, la stratégie c’est l’art de diriger et de coordonner des actions pour atteindre un objectif, qui se trouve être dans ce cas de figure, l’exploitation. Cette dernière est ici définie par l’action de faire valoir, de tirer profit de. Ainsi la stratégie d’exploitation est définie simplement par l’ensemble des actions menées par l’homme sur la ressource afin d’en tirer profit : de l’étape régénération jusqu’à celle de l’exploitation. Il s’agit donc de voir toutes les actions faites, de la préparation des semences jusqu’à la mise en valeur du rônier. Rappelons que les rôneraies étudiées sont plantées par l’homme. Le rôle anthropique sur la ressource est plus considéré avec « l’homme maître et possesseur de sa nature ». Il est ainsi le facteur le plus déterminant sur l’existence, la disponibilité et le déclin de la ressource. L’étude sera donc axée sur les voies et moyens empruntés par le fandènois pour atteindre son objectif : profiter du rônier. Une bonne stratégie d’exploitation est nécessaire pour rentabiliser les investissements (efforts) et réduire les risques (destruction, déclin). Elle inclurait les notions de gestion et de conservation.  RÔNERAIE : Selon MBAYE J. A (2002) « La rôneraie peut être définie comme l’ensemble des champs de rôniers qui sont inscrits dans un même espace. Ici, la rôneraie est liée au terroir et appartient ainsi aux populations qui l’ont implantée elles-mêmes et qui la gèrent de manière autonome. ». A cette définition, il faut ajouter que la rôneraie revêt trois dimensions : temporelle, spatiale et sociale.  Dimension temporelle : Le temps est un paramètre important dans la définition d’une rôneraie. En effet le rônier est une essence végétale en perpétuelle évolution, progressive ou régressive. L’évolution générale de l’implantation du rônier dans la CR de Fandène montre qu’au cours des 150 dernières années environ (date d’importation du rônier), les rôneraies ont beaucoup évolué dans le temps, conquérant de nouvelles terres mais se retirant dans d’autres. Après les terroirs sérère, le rônier a conquis ceux wolof. Ainsi cette essence évolue dans le temps comme l’atteste la baisse de densité dans des zones autrefois très dense comme l’actuelle zone à faible densité de rônier à Fandène-village et à la rôneraie de Peycouk-Ngoumsane.  La dimension spatiale : La très inégale répartition des rôniers et même de leurs peuplements dans l’espace introduit cette notion de dimension spatiale. L’historique du rônier à Fandène montre déjà que la dimension spatiale a toujours existé. L’adoption de cette ressource s’est progressivement faite suivant la religion et le type d’agriculture et sa valeur monétaire. Donc chaque fandènois a semé le rônier selon ses principes et son degré d’adoption dépend de plusieurs paramètres : religieux et culturels, économiques, agro-forestiers… Ainsi l’inégale répartition, inter-rôneraie et même intra-rôneraie, est une réalité.  La dimension culturelle : Comme son nom l’indique, elle met en exergue l’aspect culturel. Le rônier est le reflet d’une certaine culture que les populations se sont transmises au fil des générations. Jadis importée, cette essence est de nos jours une identité. Le niveau de son adoption diffère selon la religion et/ou l’ethnie entre autres. Quand les sérère l’apprécient trop surtout pour son vin utilisé comme boisson de référence lors des fêtes traditionnelles, les wolof ne sont intéressés que par sa valeur financière. Alors la complexité définitionnelle se dégage pour le mot rôneraie. Ainsi au regard de ces dimensions, la rôneraie est définie comme un peuplement de rôniers, sur un même terroir avec une forte possibilité d’observer une grande inégalité de sa population.  Le système agro-forestier : Il est formé de deux mots ; agro, diminutif d’agriculture et faisant allusion aux cultures, et forestier parlant des arbres. Ainsi le système agro-forestier est défini tout simplement par une collaboration parfaite ou équilibrée entre les cultures et les arbres, ici incarnés par les rôniers. Ce dernier assure une certaine protection contre les érosions et enrichit les sols d’éléments nutritifs alors que les cultures permettent un entretien-protection, primordial au développement de la ressource.  Le terroir Brunet R., Ferras R., Thery H. (2001) le définit : « Au sens strict, lieu défini par des qualités physiques particulières : pente, exposition, nature du sol ». MBAYE J. A. (2002) à la suite de Sautter et Pélissier (1964) lui confère deux caractéristiques essentiels à savoir : « l’espace ou l’unité territoriale bien délimité » et « le groupe qui vit sur cet espace et qui le met en valeur », vision que nous partageons parfaitement la communauté réside sur l’espace, plante le rônier et valorise cette ressource, le tout pour la quête d’un profit.

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REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 

Cette revue apporte non seulement des approches plus au moins précises sur l’objet et la zone d’étude, elle nous permet aussi de faire une analyse critique des données consultées par rapport à celles observées sur le terrain. 1- ANJEMBE, Nkene Christine, (2003), La gestion décentralisée des ressources forestières au Sénégal. Quelle adéquation entre théories et pratiques? Analyse à partir des cas dans les régions de Kaolack, Tambacounda et Kolda, mémoire de DEA, institut des sciences de l’environnement, UCAD, DAKAR, 83pages. En plus de nous présenter le code de l’environnement, celui des collectivités locales et la loi sur le domaine national, cette étude nous donne un aperçu sur la décentralisation mal maitrisée des ressources forestières par les institutions locales. Selon l’auteur « au Sénégal, il y a eu décentralisation depuis 1960 avec l’existence des communautés rurales, étant exclusivement administrative, elle sera matérialisée par la loi 96-06 du 22 mars 1996. La participation des populations aux affaires locales et au développement de leur terroir prend de plus en plus d’importance. » Mais les communautés rurales démontrent encore « une très faible capacité à assumer les capacités qui leur sont confiées », ceci à cause de « l’analphabétisme, l’insuffisance des ressources humaines compétentes, matérielles et financières». Il y a donc une dépendance des institutions locales vis-à-vis de l’état. Ce qui se traduit à Fandène par une absence d’un budget de l’environnement, ce qui empêche le conseil rural d’appuyer activement les initiatives à la dans le sens d’une bonne gestion du rônier. Cette insuffisance de la décentralisation est aussi visible au service des eaux et forêts qui ne dispose que d’un agent pour tout un arrondissement.

Table des matières

Avant-propo
Introduction générale
I. Problématique
II. Méthodologie
III. Discussion conceptuelle
IV. Revue documentaire
Première partie : Présentation de la CR de Fandène et du rônier dans cette zone
Introduction
Chapitre I : Présentation de la zone d’étude
Chapitre II : Historique et évolution générale des rôneraies 39
Conclusion
Deuxième partie : Sondage de densité : analyse des résultats de l’inventaire
Introduction
Chapitre I : Résultats de l’inventaire et analyse
Chapitre II : Typologie des rôneraies
Conclusion
Troisième partie : Analyse des stratégies d’exploitation du rônier dans la CR de Fandéne
Introduction
Chapitre I : Présentation des avoirs pédologiques, forestiers (rônier) des acteurs, de leurs
activités et de leurs modes d’appropriation
Chapitre II : Stratégies d’exploitation du rônier
Conclusion
Conclusion générale
Liste des cartes
Liste des photos
Liste des graphiques
Liste des tableaux
Bibliographie
Annexe

 

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