ANALYSE DES IMPACTS DE LA POLITIQUE
MONETAIRE ET BUDGETAIRE SUR LA
CROISSANCE
Approche théorique de la politique monétaire
L’approche théorique de la politique monétaire est inséparable de la monnaie qui se trouve aujourd’hui au centre des politiques économiques de tous les pays. Ainsi dans un premier temps, nous allons voir le rôle de la monnaie dans la politique monétaire. Ensuite nous allons énumérer les instruments utilisés dans la politique monétaire.
La monnaie dans la politique monétaire
DÉBAT THÉORIQUE
La conception du rôle de la monnaie dans l’activité économique évolue avec le temps.
Théorie quantitative et neutralité de la monnaie
La théorie classique soutient l’idée de neutralité de la monnaie par le principe de monnaie « voile ». Ce principe stipule que, dans l’analyse classique, la monnaie n’intervient pas dans la formulation de l’équilibre macroéconomique mais détermine seulement le niveau des prix. Ainsi nous allons voir ce principe dans la théorie quantitative de la monnaie. La théorie quantitative de Ricardo2 L’analyse de Ricardo est une prolongation de l’analyse classique. Le niveau des prix résulte de la quantité de monnaie en circulation, et il est déterminé par le rapport du volume de la monnaie en circulation ou volume de la production assimilé à celui des transactions. Si M : volume de la monnaie en circulation T : volume des transactions P : Niveau moyen des prix On peut formuler la relation existante par : T M P = Cette formulation suppose que les évolutions de M et de T sont déterminées par des facteurs indépendants. Ainsi toute variation de M va affecter P. Dans l’analyse classique T dépend uniquement des facteurs réels et aucune influence de M sur ces facteurs n’est retenue. De plus dans l’équation quantitative, M doit être déterminé indépendamment des facteurs réels qui affectent la détermination de T, c’est ainsi que les variables de demande de la monnaie seront exogènes. 2 RENVERSEZ Françoise « Eléments d’analyse monétaire » Dalloz 3 è Edition 1995 3 Et comme la quantité de monnaie en circulation dépend du stock d’or d’un pays, à un volume de transaction donné, toute variation du stock d’or entraîne une variation du niveau général des prix. Ce sont donc des facteurs quantitatifs qui déterminent le niveau moyen des prix, l’expression « Théorie quantitative de la monnaie » est vérifiée. Ricardo a mis en évidence que ce sont les prix qui varient et non pas les productions, la dynamique de formation des prix est autonome. Dans le cas de l’émission de billets incovertibles, si la Banque Centrale émet des billets pour financer le déficit de l’Etat, les prix monteront, inversement si l’Etat rembourse à la Banque centrale les prix diminueront suite à la baisse du volume de circulation monétaire. Le niveau moyen des prix dépend dans ce cas de la décision des autorités monétaires et leur offre de monnaie. La détermination des variables est donc également autonome. Ainsi dans l’analyse ricardienne, la relation quantitative entre quantité de monnaie et prix est bien une relation de causalité et que la monnaie est neutre. La théorie quantitative de la monnaie de J. Stuart Mill Mill a ajouté à l’analyse de Ricardo la notion de vitesse de circulation de la monnaie. Selon lui, chaque unité monétaire pouvant servir à plusieurs transactions, la quantité de monnaie en circulation n’est pas réduit à la somme des unités monétaires en circulation mais est égale au produit de cette somme par sa vitesse de circulation (V). Ainsi la relation devient : T MV P = La faille de cette analyse de Mill se trouve dans le mode de calcul de V, par la prise en compte de la période, qui pourrait ne pas correspondre à celle d’échange de la production. Pour dépasser cette limite, Mill régulait l’étude de la circulation de la monnaie sur le temps d’échange. La vitesse de circulation de la monnaie est placée dans le cadre de 4 la loi de Say3 . Ainsi la monnaie reste neutre et son incidence est limitée au niveau moyen des prix.
Les types de politique monétaire
Généralement, il existe 2 types de politique monétaire que les autorités peuvent mettre en œuvre à savoir la politique monétaire restrictive et la politique monétaire expansionniste.
La politique monétaire restrictive
La politique monétaire restrictive consiste à une diminution de la masse monétaire. Ce type de politique monétaire est plus approprié à la théorie quantitative de la monnaie. On assigne souvent à ce type de politique monétaire l’objectif de la stabilité des prix. Et d’après la théorie quantitative toute variation de la masse monétaire résulte en une variation du niveau moyen des prix. Ainsi la variation à la hausse de la masse monétaire peut engendrer une hausse des prix et donc de l’inflation. C’est pour cette raison que la politique monétaire restrictive est justifiée. Et pour maintenir la stabilité des prix, les autorités monétaires doivent limiter la création 8 monétaire. Et c’est d’ailleurs le type de politique monétaire le plus utilisé notamment dans les pays en développement. Par cette analyse, l’inflation est fondamentalement un phénomène monétaire. En effet c’est uniquement par le biais de stabilité des prix que la politique monétaire peut exercer des effets positifs sur la croissance.
La politique monétaire expansionniste
La politique monétaire expansionniste et une politique visant à accroître la masse monétaire. En effet c’est dans le cadre de l’analyse keynésienne que ce type de politique monétaire peut être efficace. Selon l’analyse keynésienne, en augmentant la masse monétaire en circulation M (l’offre de monnaie), les autorités monétaires contribuent à faire baisser le taux d’intérêt. Et comme l’investissement étant une fonction décroissante du taux d’intérêt la diminution de ce dernier implique un accroissement du volume d’investissement. L’augmentation du volume d’investissement permet à son tour de réaliser la croissance économique, étant donné qu’il est un facteur déterminant de la croissance.
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