ANALYSE DES ENTREES INTUITIVES
La méthode choisie pour analyser nos entretiens a d’abord consisté en la remémoration et parfois la relecture rapide de ceux-ci afin d’identifier des entrées d’analyse « intuitives ». Cette méthode nous a donc permis de dégager ces éléments d’analyse : délaissés urbains est un des points qui n’avait pas été abordé dans le travail de Lucy. Par ailleurs, la thèse de Marion Brun contient également un volet prédominant concernant la « Les friches urbaines, ou délaissés urbains végétalisés, c’est-à-dire des espaces remaniés, temporaires et instables (Herbst & Herbst, 2006), sont des lieux privilégiés d’accueil, de développement et de diffusion des espèces exotiques envahissantes (Muratet et al., 2007; Maurel, 2010), mais ce sont aussi des espaces de nature pouvant contribuer à consolider la Trame Verte et Bleue urbaine (TVB). Dans la plupart des TVB les espèces envahissantes sont en effet peu prises en compte ; pourtant la possibilité de circulation qu’offre une telle trame profiterait aussi à de nombreuses espèces envahissantes (IAU 2011), considérées comme la deuxième cause de diminution de la biodiversité à l’échelle mondiale (Millennium ecosystem assessment, 2005). Les délaissés sont également peu pris en compte dans les Trames Vertes et Bleues alors qu’ils représentent potentiellement des hotspots de biodiversité mais aussi d’espèces envahissantes. Ainsi la question qui se pose aujourd’hui aux gestionnaires, et la première question de notre projet.estimer, dans le potentiel d’accueil des espèces que représentent les délaissés, la part représentée par les espèces envahissantes. La propagation des espèces envahissantes pourrait encore être augmentée à l’avenir dans un contexte de réchauffement climatique, car de nombreuses espèces potentiellement envahissantes sont originaires de zones climatiques plus chaudes (espèces exotiques naturalisées et invasives). » (Propos issus de la fiche d’identification du projet de recherche amorcé en 2012).
La gestion écologique des friches par le pâturage : s’il est bien maîtrisé, le pâturage permet de contrôler la vitesse et le degré d’enfrichement d’une parcelle sans intervention mécanique. Dans un premier temps, il est important de déterminer la charge pastorale optimale en fonction de la friche considérée. En effet, une faible pression de pâturage ne s’opposera pas à la dynamique spontanée de la friche, tandis qu’un surpâturage entraînera la dégradation du milieu (érosion du sol, diminution de la biodiversité, …). Afin d’éviter le surpâturage, il est conseillé de fonctionner en parc tournant, c’est-à-dire sur plusieurs parcelles, en changeant le troupeau d’enclos tous les deux mois environs. Ce fonctionnement est bénéfique, aussi bien, pour le milieu que pour les animaux qui bénéficieront de ressources et de qualités fourragères améliorées. En revanche, si la charge du troupeau est insuffisante, il est toujours possible de faucher en complément tous les deux ou trois ans, à l’automne, les zones herbacées les plus denses. Le pâturage est difficile à mettre en œuvre sur de petites parcelles sans risquer un surpâturage.
On peut imaginer que cette redondance de la notion d’argent s’explique par le fait que ces propriétaires ont davantage d’intérêt financier à défendre que le reste des propriétaires interrogés. En effet, les trois propriétaires de type semi-public tirent le principal de leur profit dans la viabilisation et commercialisation de ces terrains, il paraît donc normal que la question du coût de leur entretien est primordiale. Il faut aussi noter que le but premier des propriétaires publics n’est pas de faire du profit, contrairement aux structures semi-publiques dont une partie du capital est privée. nous avons-nous-mêmes repris en tant qu’une de nos hypothèses. L’hypothèse initiale de Lucy est : « Les friches véhiculent une image négative ». Son travail de terrain et d’interviews des habitants a permis de confirmer cette hypothèse, et d’en dégager la tendance suivante : « Une représentation mitigée des friches insérées dans leur environnement ». Notre travail a donc consisté à reprendre cette tendance dégagée par Lucy, pour l’infirmer ou la confirmer.