Analyse des différents indicateurs des banques algériennes (Banques publiques et banques privées)
Malgré la faiblesse des taux d’intérêt, les ressources collectées ont connu des augmentations d’exercice en exercice (+ 28,66 % en 2007, + 13,23 % en 2008 et + 10,51 % en 2010), à part une diminution négligeable de – 2,7% en 2009 par rapport à 2008. Les dépôts à vue sont légèrement supérieurs aux dépôts à terme suite à la faiblesse des taux de placement qui n’incitent pas la clientèle à épargner. L’avantage pour les banques est qu’une grande partie des dépôts à vue n’est pas rémunérée (solde des comptes créditeurs) et l’autre partie est faiblement rémunérée. La grande part des ressources (à vue et à terme) est détenue par les banques publiques soit : 92,9 % en 2006, 93,1 % en 2007, 92,2 % en 2008, 90 % en 2009 et 89,6 % en 2010 de l’ensemble des dépôts. Par contre les banques privées ne détiennent que 7,5 % en 2006, 6,9 % en 2007, 7,8 % en 2008, 10 % en 2009 et 10,4 % en 2010, ceci est dû à leur récente création et à la faiblesse de leur réseau d’exploitation ( banques ne disposant que de peu de points bancaires comparativement aux banques publiques). Les dépôts afférents au secteur public sont beaucoup plus des ressources à vue (soldes des comptes courants non rémunérés des entreprises publiques). Quand aux dépôts à terme, il s’agit de placements des entreprises publiques bénéficiaires et en bonne santé financière. La faiblesse des montants en question revient au nombre minime de ces entreprises (dissolution et privatisation de plusieurs entreprises).
Les dépôts du secteur privé sont constitués en grande partie de dépôts à terme à l’inverse du secteur public. On conclue à partir de cela, que le secteur privé gère mieux ses fonds et ce afin d’éviter le manque à gagner, autrement dit ; soit il place son argent ou il l’utilise à bon escient. les banques, le rachat de créances non performantes y inclus. Le tableau ci après décrit le profil de l’activité des crédits à l’économie des banques, y compris la caisse d’épargne, déduction faite des créances non performantes rachetées par le Trésor entre 2007 et 2010. « Au cours de l’année 2010, le flux des crédits des banques publiques a bénéficié plus aux entreprises publiques (275 milliards de dinars) qu’aux entreprises privées et ménages (147,4 milliards de dinars), correspondant à des taux de croissance respectivement de 18,5 % et 12 %, traduisant l’implication des banques publiques dans le financement notamment de grands Si les banques publiques assurent la totalité du financement du secteur public, leur part dans le financement du secteur privé demeure importante, à savoir : 73,38 % en 2007, 76,97 % en 2008, 76,73 % en 2009 et 76,14 % en 2010 et ce pour plusieurs raisons : Il s’agit en fait d’une tendance amorcée à compter de 2006 et résultant, notamment, de la progression des crédits à long terme distribués pour financer les investissements dans les secteurs de l’énergie et de l’eau. Si l’augmentation des crédits hypothécaires et des crédits de financement d’autres biens durables aux ménages a contribué à cette tendance haussière des crédits à moyen et long termes.
A ce propos, nous pouvons dire que les banques privées ne prenaient aucun risque dans leur financement de l’économie et finançaient que les secteurs porteurs et rentables. Ces banques choisissent leur clientèle sur la base de critères purement économiques et financiers. Le tri commence à partir du recrutement du personnel dont le choix de ce dernier se fait sur deux bases ; la première est l’expérience et la compétence en la matière et la seconde est la capacité de ces recrues de domicilier que des affaires jugées importantes, rentables et sans risques. Généralement, ce personnel travaillait dans des banques publiques et cette clientèle démarchée, étaient domiciliées dans ces mêmes banques. Les créances des banques publiques sur l’Etat sont donc prédominantes du fait des différentes opérations d’assainissement patrimonial effectuées par l’Etat propriétaire par émission de titres. C’est à ce niveau que les banques publiques ont beaucoup de manque à gagner du fait de non utilisation de cet argent au bon moment, donc ces fonds doivent être utilisés par ces banques à leur guise et ce pour une meilleure rentabilité. Pour exprimer l’évolution de la rentabilité, deux critères sont les plus souvent utilisés : le coefficient de rentabilité financière (Return on Equity ROE) et le coefficient de rentabilité économique (Return on Asset ROA). Le ROE exprime la rentabilité du point de vue des actionnaires puisqu’il met en évidence le rendement de leurs investissements. Cependant cet indicateur, peut donner une fausse image de la rentabilité, car un fort coefficient de rentabilité financière peut provenir d’un faible niveau de fonds propres.