ANALYSE DES CARTES MENTA LES DES JEUX D’ACTEURS

ANALYSE DES CARTES MENTA LES DES JEUX D’ACTEURS

Nous avons dans un paragraphe précédent présenté le guide d’entretien utilisé lors de nos interviews. En toute fin d’entretien, nous proposions à l’interviewé de schématiser une carte mentale du jeu d’acteurs gravitant autour de l’espace projet. Nous avons choisi d’utiliser cet outil « carte mentale » parce qu’il permettait de synthétiser l’ensemble des informations et perceptions, relatives au traitement de la friche, fournies par l’interviewé lors de l’entretien. La carte mentale est une technique graphique reflétant une réalité subjective de l’espace, c’est-à-dire la façon dont un individu se représente une portion d’espace. Cet outil permet donc de recueillir les représentations spatiales que les individus se font de leur environnement. Ces représentations spatiales, ou représentations cognitives de l’espace, sont nourries de représentations mentales, ou individuelles (faisant référence au vécu, à l’expérience, à l’éducation, à la culture de l’individu) mais aussi de représentations sociales, c’est-à-dire partagées par un groupe social ou professionnel (PAULET, 2002). Longtemps discuté, l’intérêt de l’analyse des représentations en géographie est aujourd’hui reconnu et l’analyse des perceptions et des représentations à travers lesquelles les individus et les groupes d’individus « lisent les territoires », apparaît comme nécessaire pour mieux comprendre leurs pratiques (PAULET, 2002). Les controverses et difficultés liées à l’analyse des cartes mentales auraient pu inciter à abandonner cette technique mais ce n’est pas le cas. Celles-ci ont été largement employées en géographie culturelle, sociologique et humaniste.

PLUSIEURS FORMES DE SCHEMAS SPONTANEES

En général, ce sont les personnes apparemment les plus réticentes à répondre à la question sous forme de schémas qui utilisent la liste pour formuler leurs idées. Cette liste reprend simplement les acteurs intervenant, pour la personne interrogée. L’outil de l’organigramme chronologique est le type de schéma le plus souvent spontanément utilisé par les interviewés. On retrouve cependant ces schémas conceptuels chronologiques sous plusieurs formes. Les deux premiers schémas conceptuels présentés ci-contre sont les organigrammes les moins complexes présentés par deux acteurs différents : le premier a été réalisé par Mr Mazoué, propriétaire particulier mais ancien conseiller municipal, et le deuxième par Mr Charpentier, directeur des services techniques de Vineuil.  Ici, chaque type d’acteur est associé à un « concept » ; L’idée ici est de construire une matrice, cette dernière permettant à la fois de repérer combien de fois un concept en cite un autre, et combien de fois il est lui-même cité par les autres. Cette manière de procéder permet de repérer et identifier la vision de chaque acteur.  Le tableau ci-dessous est le récapitulatif de l’étude de ces schémas conceptuels. Pour le lire de la bonne façon, il faut le lire par en commençant par les colonnes : « La colonne n°1 cite un tel nombre de fois la ligne n°2 » (ramené évidemment aux effectifs).

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Le concept le plus cité par tous les types d’acteurs est les propriétaires publics, cités en moyenne 1,2 fois par type d’acteur. Ces propriétaires publics sont représentés par les services municipaux, les bailleurs sociaux, la CCI… Ces acteurs paraissent donc être incontournables lorsqu’il s’agit de la friche urbaine. En effet, ces acteurs ont les compétences d’élaborer un projet de territoire, et les friches urbaines, souvent signe de renouvellement urbain pour les propriétaires publics, font partie de ces projets. Si l’on raisonne à l’envers, les propriétaires publics sont également les acteurs qui citent le plus d’acteurs différents. Effectivement, à part les propriétaires privés, tous les acteurs apparaissent dans au moins un des schémas conceptuels réalisés par les propriétaires publics. Là encore ce résultat s’explique par le fait que les propriétaires publics sont au contact de tous les acteurs de l’aménagement, et sont donc à même de les citer dans leur représentation du jeu d’acteurs. Viennent après les élus, qui connaissent bien le territoire et les acteurs qui peuvent y agir.

 

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