ANALYSE DE L’OFFRE DE L’EDUCATION EN MILIEU RURAL
Le présent chapitre présente le contexte qui régit l’offre de l’éducation en milieu rural. Il présente ainsi, d’une part, les caractéristiques de ce milieu rural qui abrite les populations censées être demandeurs de l’éducation ; et d’autre part, les documents de politique générale qui régissent les actions de l’Administration en matière de services publics dans l’enseignement. Le milieu rural est loin d’être une entité homogène. Le cas de Madagascar peut être illustré entre autres par l’éparpillement de la population et la diversité des principales activités rurales. La pauvreté constitue, par ailleurs, un phénomène marquant de ce milieu.
En milieu rural les villages sont dispersés dans différentes localités plus ou moins éloignées. Le tableau ci-après montre la répartition de la population en milieu rural à Madagascar en 2008 ainsi que la densité de la population. Le milieu rural malgache est caractérisé par des diverses activités tant du point de vue de l’agriculture que de l’élevage. Le tableau ci-dessous reflète les activités agricoles en milieu rural en prenant le cas des superficies cultivées en riz, représentant les cultures vivrières, en café, culture d’exportation et en canne à sucre, culture industrielle.
Le milieu rural est caractérisé par diverses activités. La riziculture est pratiquée dans tout milieu rural à Madagascar, mais à différentes proportions. La plantation des cafés se concentre surtout dans les régions côtières du Nord et de l’Est. La plantation de la canne à sucre est peu pratiquée dans les provinces d’Antananarivo et d’Antsiranana. Le tableau suivant montrant l’effectif des cheptels par provinces confirme également la diversité des activités en milieu rural. Toliara tient la première place dans l’élevage des bœufs, suivi de Mahajanga. Ce sont des zones d’élevage extensif. Dans le passé, les éleveurs de ces régions ont la réputation de ne pas vouloir envoyer leurs enfants à l’école. L’élevage des porcs, qui est en grande partie de type plutôt intensif est majoritairement situé dans les zones de grande consommation d’Antananarivo et de Fianarantsoa.
Prépondérance de la Pauvreté
En 2013, la population malgache était évaluée à 21,8 millions (EPT 2015) dont la majorité se trouve en milieu rural, soit 68% de la population. L’agriculture constitue leur principale activité contribue au PIB malgache à hauteur de 30%. Selon l’EPM 2010, le taux de pauvreté à Madagascar est de 76,5% et c’est le milieu rural qui est le plus touché par cette pauvreté. Les principales caractéristiques du profil de la pauvreté à Madagascar peuvent-être résumées ainsi : – les trois quarts de la population malgache ont eu une consommation inférieure au seuil de – en milieu rural quatre ménages sur cinq vivent sous le seuil de pauvreté ; – l’écart entre le taux de pauvreté rurale et le taux de pauvreté urbaine est de 28 points ; – plus de la moitié (56,5%) de la population vit dans la pauvreté extrême (populations qui vivent avec un niveau de consommation plus éloigné du seuil que les autres pauvres) soit 11millions de personnes ; cette extrême pauvreté est plus forte en milieu rural (62,1%) qu’au niveau des villes (34,6%) ; cela veut dire que plusieurs millions de personnes n’ont pas accès au panier alimentaire minimal de 2133Kcal/jour, soit 328 162 Ar/an donc avec environ 1000 Ar/Jour ;
Dans le domaine de l’éducation, des écarts sont fortement observés entre le milieu rural et le milieu urbain à Madagascar. Le TBS est de 108,4% sur l’ensemble du pays et ce taux est largement supérieur en milieu urbain comparé en milieu rural (125,6 en milieu urbain contre 105,6 en milieu urbain). De plus l’abandon scolaire ainsi que le redoublement touchent plus le milieu rural que le milieu urbain avec un écart de 2 points (EPM 2010). Quant au taux d’achèvement du primaire, une très grande disparité est également constatée, 111% en milieu urbain contre 61,8% seulement en milieu rural (ENSOMD 2012-2013).
Politique et Plan de Développement
Des plans sont régulièrement élaborés pour cadrer les politiques de développement du pays. Ces plans contiennent les grandes lignes des objectifs et stratégies pour chaque secteur ; mais des documents spécifiques sont également dressés pour ces derniers, dont pour l’éducation. A l’instar des autres pays membres des Nations Unies, Madagascar a souscrit à la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000 par les Chefs d’Etat et de Gouvernement lors du Sommet du Millénaire de New York. Dans le cadre du Document de Stratégie de la Réduction de la Pauvreté élaboré en 2002, le Gouvernement Malgache s’est ainsi engagé à assurer une éducation fondamentale pour tous, à valoriser les ressources humaines du pays, et à améliorer la qualité de l’enseignement à tous les niveaux (DSRP 2003). mieux coordonner le processus de développement du pays avec notamment. En ce qui concerne le domaine spécifique de l’éducation, le troisième engagement donne comme objectif un système éducatif répondant aux normes internationales en terme de qualité et d’efficacité (MAP 2007).