Analyse de l’état de l’art
Le présent chapitre se structure autour de quatre parties essentielles. Dans la première, nous présentons les principaux projets ayant conduit au développement des catalogues et aux observatoires à travers le monde. La deuxième partie décrit la situation des pays d’Afrique centrale concernés par notre étude. La troisième partie du chapitre est dédiée à la présentation de l’ensemble des travaux liés à l’utilisation des répertoires des toponymes. La quatrième partie est une synthèse de la littérature assortie d’une étude comparative des outils que nous aurons présentés. Enfin, le chapitre se termine par une conclusion qui présente de manière introductive les propositions que nous détaillerons de manière exhaustive au chapitre quatre du présent mémoire. Le domaine de la recherche en géoscience a connu des avancées significatives ces dix dernières années. Deux principaux facteurs sont à l’origine de ce bond qualitatif. D’abord la spécificité des données géographiques. Celles-ci comportent à la fois les dimensions géographique, spatiale, toponymique et temporelle. En effet, l’information traitée de nos jours fait de plus en plus référence à des entités du monde terrestre. C’est le cas par exemple des fleuves, des villes, des gares de trains, etc. ; et les faits relatés sont, d’une manière ou d’une autre, liés à une localisation dans un espace géographique [Bilhaut et al, 2007]. De ce fait, la notion de recherche d’information géographique et/ou spatiale découle comme domaine de recherche spécifique [Bilhaut et al, 2007]. La deuxième raison liée à ce foisonnement des travaux, est la mise en place d’un certain nombre de normes, la vulgarisation de l’Internet et l’arrivée des technologies sans fil. Afin de permettre une diffusion harmonieuse de données, des réflexions ont été menées à travers le monde. Celles-ci ont conduit à la proposition d’un certains nombres de standards qui par la suite ont été normalisés par certains organismes autorisés comme l’International Organization for Standardization [Lesage, 2008]. A cette standardisation, il faut ajouter la vulgarisation de l’Internet qui a largement favorisé l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans la diffusion de l’information géographique.
C’est la raison pour laquelle [Denègre et Salgé, 1996] soulignent que l’information géographique joue un rôle important dans la société de l’information puisque près de 80% des décisions prises s’appuient sur un contexte géographique. A ce titre, l’apport des solutions orientées système d’information géographique ne mérite plus de discussion puisqu’elles permettent une gestion intégrée de l’information [Joliveau, 2003 ; Servigne et al, 2005]. A partir des divers travaux de recherches menées, de nombreuses solutions ont été développées en termes d’outils, dont une bonne partie repose sur des catalogages et des observatoires intégrant des normes géographiques27. La présente section dresse un récapitulatif des principales solutions les plus récentes dans le domaine. Il s’agit de Géoportail, de Géosource, d’Info-Terre, de MDWeb et de HoloScope. 2.1.1. Le Géoportail de la communauté des sciences de l’homme et de la société Géoportail (figure. 2.1), l’une des applications les plus récentes, résulte de la volonté des États Européens à mettre en place un service électronique de recherche, de consultation, de téléchargement et de transformation de données. Il est dédié à une communauté d’utilisateurs bien précise, à savoir, celle du réseau des Maisons des Sciences de l’Homme et de la Société (MSHS) en France. C’est une solution qui sert à la diffusion, l’interrogation, la manipulation, l’extraction et à la visualisation des données géographiques et cartographiques. L’un des principaux objectifs de Géoportail est de permettre la superposition des couches métiers utilisateurs avec les référentiels pour tous types d’applications [IGN, 2011]. La solution mise en œuvre offre la possibilité d’un changement de sémiologie et de manipulation des outils de traitement de données spatialisées.
Géoportail présente une architecture à n étages avec une interface Web. La solution s’articule autour d’un cœur composé de deux modules du logiciel Arc Internet Map Server (ArcIMS application server et ArcIMS Spatial server). Les tiers étant les autres membres du réseau. Ces derniers peuvent développer leurs propres services cartographiques et les déposer sur le serveur. Les données issues de tels traitements peuvent ensuite être exploitées à la volée par les utilisateurs. Dans sa conception, Géoportail offre des profils utilisateurs. Selon le type de connexion, l’outil propose des services cartographiques qui permettent à l’utilisateur d’effectuer un certain nombre de tâches comme l’analyse spatiale, la modification, l’ajout de couche, etc. D’un point de vue général, Géoportail est probablement un des meilleurs outils existant pour la mutualisation et le partage des données cartographiques. Il est cependant adapté au contexte français et dédié à une communauté d’utilisateurs même si l’ortho-photographie et les cartes du système d’information du territoire genevois (Suisse) ont été ajoutées suite à un partenariat.