Analyse de l’aptitude des usages électriques domestiques à la gestion de la demande selon les études existantes
L’éclairage, les produits gris et bruns et les autres équipements (exemples : aspirateurs, centrales vapeur, petit électroménager…) ne sont pas adaptés au contrôle de leur fonctionnement car il sera très difficilement accepté par les consommateurs et ce contrôle va avoir un fort impact sur les habi Comme on a pu voir dans la Figure 1‐10 l’éclairage est un des gros contributeurs de la pointe journalière en hiver, pouvant représenter jusqu’à 6 % de la pointe de 19 à 22 heures. Cependant le déplacement de sa consommation vers une autre heure de la journée reste presque impossible. Néanmoins, il faut aussi dire qu’avec l’interdiction des lampes à incandescence, qui a commencé en 2009, ou aura comme résultat un abaissement des consommations et de la participation aux pointes de 19‐22 heures même en prenant en compte l’augmentation du nombre de logements. permettra d’éliminer ces pertes d’énergie. Le projet REMODECE [Grinden & Feilberg, 2008] a réalisé une campagne de mesures dans 1300 résidences individuelles en Europe. Ils ont trouvé une puissance moyenne totale en veille de 27 Watt par maison et une consommation équivalente de 179 kWh/an. Ainsi la puissance et les économies engendrées restent très faibles pour une automatisation de la coupure et pour une application à large échelle. De plus, en 2010 la commission européenne a mis en place une directive [Commission, 2008] visant la limitation des consommations de veille des équipements électriques avec l’application de seuils de puissance admissibles en mode Off4 et Standby1.
Après l’étude de la consommation, de l’impact sur la courbe de charge électrique et des différentes spécificités de chaque usage résidentiel, on va s’intéresser maintenant aux études existantes sur la gestion de la demande. Cette revue bibliographique et technique permettra de faire l’état de l’art en termes de gestion de la demande des différents usages résidentiels et plus précisément de comprendre la valeur apportée pour le contrôle des équipements électriques et ses effets. Un autre objectif pourra être l’utilisation des équipements avec des tarifs innovants, représentatifs de l’état d’utilisation du réseau électrique par exemple le « Realtimepricing 5» ou le « Critical peak Pricing6 ». On peut utiliser les systèmes avec stockage thermique mais aussi utiliser des stratégies pour décaler la consommation des heures de pointe pour les heures creuses. Ces types de tarifs auront un impact sur la courbe de charge de manière à aplatir la courbe de charge totale ou les pointes. Le chauffage et la climatisation ont tous les deux un fonctionnement régi par la dynamique du bâtiment (besoins de chauffage et climatisation) et par les conditions météorologiques. Le bâtiment est un système qui échange et participe, indirectement, au fonctionnement de ces équipements en perdant ou en apportant énergie de l’environnement extérieur, mais aussi en stockant l’énergie pendant plus ou moins de temps. Ainsi les stratégies de contrôle étudiées dans la littérature technique du chauffage peuvent (dans certains cas) servir à la climatisation et vice‐versa.
L’évaluation de la flexibilité comprend toutes les contributions maximales que le contrôle ne peut fournir au réseau électrique mais aussi les effets négatifs de ce contrôle (effet de Recouvrement – voir Chapitre 3.5.1). Il y a seulement quelques études qui portent sur l’analyse de la flexibilité des chauffages à accumulation, notamment par Stadler [Stadler, 2008], qui a fait une analyse des effets d’un contrôle optimisé, dans le cadre d’une utilisation, de ces équipements électriques, avec des énergies renouvelables. Dans la Figure 1‐14 on peut voir les gains positifs en puissance en fonction de la température extérieure, du temps possible de décharge et de l’heure de la journée. Dans un article d’Escrivá et al. [Escriva et al., 2009], différentes stratégies de contrôle des climatiseurs individuels réversibles, dans un bâtiment d’enseignement, sont analysées à travers des travaux purement empiriques. Les stratégies testées comprennent des ordres d’effacement, préchauffage et cyclage On/Off. Les spécificités de chaque stratégie sont observées et décrites. Une application est faite pour une stratégie qui combine le pré‐chauffage avec des intermittences pendant la journée. Dans le but d’éviter la consommation et les pics dus au chauffage lors des heures pleines, cette stratégie est appliquée. Les résultats montrent une réduction de 30 % sur le pic de la matinée (démarrage du système de chauffage) et des économies monétaires de l’ordre de 5 %.