ANALYSE DE LA VULNERABILITE AUX INONDATIONS
Causes naturelles Cause pluviométrique :
L’étude des précipitations a montré que celles-ci bien que tributaires des changements climatiques globaux(inondations récurrentes) ont été affectées par la sécheresse des années 1970 qui a contribué à l’assèchement des bas-fonds à Dakar et à leur occupation humaine par la suite. La pluviométrie à Dakar obéit à un gradient nord-sud et à un gradient ouest est, cette assertion est vérifiée par le retour de la pluviométrie C’est plutôt le rythme des pluies qui détermine les inondations. Entre 1947 et 1969 la moyenne des précipitations est 587 mm ; elle est de 337 entre 1970 et 1999 et de 347 entre 2000 et 2005. L’année 2005 a enregistré une hauteur record de pluies après les années 1969, 1988-1989 et 2003. Les deux années à fortes inondations ont été 1989(mois d’août avec 549mm) et 2005(mois d’août avec 662mm) Ces dernières années, la tendance à un retour de la pluviométrie normale (450mm en moyenne depuis 2000 contre 328mm pendant la période de 1973 à 1992) a rendu les inondations.
Causes topographiques :
Les causes relevées sont : Le nombre important de cuvettes d’altitudes inférieures à celle du niveau de la mer ; La présence de dépression inter dunaires souvent humides et marécageuses appelées Niayes. Les Niayes sont une bande de terre longue de 180 kilomètres qui s’étend de Dakar à Saint – Louis sur la Grande côte à proximité de la mer, elles sont caractérisées par l’affleurement de la nappe phréatique et par un système dunaire de l’Ogolien. Elles sont peuplées d’espèces sahéliennes, guinéennes et fruitières. Elles sont aussi une enclave rurale en zone urbaine pourLa zone de Médina Gounass, du fait de la particularité de son relief, est sujette à des inondations. C’est une zone caractérisée par une alternance de dunes et de dépressions avec une nappe phréatique affleurante (moins de deux mètres). L’évolution irrégulière de la pluviométrie au Sahel (alternance de pic et de déficit) est souvent à l’origine de fortes pluies pendant certaines périodes, alimentant ainsi la nappe phréatique. C’est ainsi qu’on note deux apports d’eau dans cette zone: l’un est constitué du biseau salé et l’autre par la nappe phréatique qui est alimentée par les eaux pluviales qui sont plus importantes pendant les années de recrudescence des fortes pluies (fin des années 1990).
Causes anthropiques Causes démographiques :
La croissance démographique exponentielle qui touche la plupart des pays du monde surtout ceux en voie de développement, a participé à la prolifération de villes. Au 18éme siècle seul 3% de la population mondiale vivaient dans les villes, en 1950 29%, actuellement cetteDans le contexte spécifique de l’Afrique de l’Ouest, ces villes en plus de la croissance démographique rapide, sont la destination privilégiée des populations du monde rural. Chassées le plus souvent par la détérioration des conditions d’existence suite aux sécheresses répétitives, ces populations délaissent les campagnes au profit des zones urbaines dans l’espoir d’y trouver un cadre idéal pour le bien être social et économique. Ces facteurs combinés, ajoutés à la non maîtrise de l’espace du fait des nombreuses activités industrielles et économiques, font que les populations ont tendance à occuper des zones périurbaines le plus souvent impropres à l’habitation. Le phénomène des inondations est certes lié au dérèglement climatique mais aussi il est largement aggravé par l’urbanisation exponentielle surtout à Dakar.
En effet le Sénégal compte prés de10 millions d’habitants dont les 45% sont concentrés dans les villes et il connaît un rythme accéléré d’urbanisation. Dakar concentre 3 millions d’habitants soit 55% de la population urbaine (DPS 2002). 34Cette urbanisation rapide a provoqué , depuis les indépendances , une prolifération d’installations urbaines non programmées où quartiers sous- intégrés lesquels sont dépourvus de services comme l’assainissement , les sanitaires , l’eau potable, l’électricité, etc. Toutes ces raisons rendent les populations des quartiers à habitations spontanées vulnérables aux inondations. C’est d’ailleurs ce qu’on peut lire dans une certaine mesure dans ces propos contenus dans le rapport du PNUD : « la croissance accélérée des villes menace d’écraser l’espoir de milliards d’habitants urbains est leur faire vivre un avenir cauchemardesque sous le poids des problèmes écologiques (…). Cette croissance se produira en grande partie dans les pays en développement qui compteront en 2025 4.4 milliards d’habitants soit 80% de la population urbaine du monde et la croissance la plus rapide aura lieu dans les régions les plus pauvres. » (PNUD, 1994)35 L’évolution rapide de la population de la région de Dakar estimée actuellement à 3 000 000 habitants avec un taux de croissance 2,9% liée entre autres au flux migratoire très important a pour conséquence une forte demande de logement qui a poussé certaines populations a occupé des zones impropres à l’habitation comme les niayes. Ceci a contribué a déséquilibré l’écosystème. C’est à ce propos que Claval faisait remarqué que : « L’articulation spatial une fois fixée, dans un système juridique de monde plein (limites de la mise en valeur atteinte) il devient difficile de modifier car toutes les modifications interviennent sut les limites d’une aire se répercutent sur les parcelles voisines, menace leur équilibre. » (Claval. P, .198436). Depuis la sécheresse des années 1970, la dépréciation des totaux pluviométriques a été remarquable dans le Sahel, de nombreux lacs se sont asséchés et l’agriculture dans les zones inondables a été abandonnée car elle n’était plus rentable, laissant ainsi la place à l’installation des habitations. C’est ainsi que des implantations incontrôlées et irrégulières de populations dans les dépressions (dans les années 1980) dues, d’une part au manque d’espace habitable .