Analyse de la situation des produits forestiers non ligneux a tampolo (produit, production, rentabilite)

La superficie forestière totale représente un peu plus de 4 milliards d’hectares. Plus de la moitié de cette superficie se trouve dans les cinq pays les mieux dotés en forêts, à savoir Fédération de Russie, Brésil, Canada, Etats-Unis d’Amérique et Chine. Dix pays ou zones ne possèdent pas du tout de forêts, et dans 54 autres pays les forêts occupent moins de 10% de la superficie totale des terres (FAO, 2010). Dans le cas de Madagascar sa côte Est figure parmi la zone la plus boisée que ce soit en forêt dense ombrophile ou en forêt littorale. Pourtant cette réputation se voit être menacée avec l’action humaine d’une part et les catastrophes naturelles d’autre part.

La forêt de Tampolo qui est devenu une Nouvelle Aire Protégée ou NAP en 2015 représente un des vestiges des formations littorales de la partie Est et Sud-Est de la grande île (RABESON, 2001). À Madagascar, l’exploitation forestière dans une forme ou dans une autre prend toujours place, même dans les aires protégées où l’exploitation est interdite (RATSIRARSON & GOODMAN, 1998). La forêt de Tampolo est très diversifiée en matière floristique. Elle assure le ravitaillement quotidien de la population en produits forestiers ligneux et en produits forestiers non ligneux.

En effet, l’exploitation des PFNL constitue une activité principale de la population autour de cette forêt et contribue à leur vie dans la société. Parmi ces produits, l’un des plus importants est les feuilles de Pandanus qui sont utilisées pour l’artisanat tissé (RATSIRARSON & GOODMAN, 2005). En effet, cette ressource sert de matières premières dans la vannerie pour des utilisations domestiques, et pour la vente, constituant ainsi une source de revenus pour la population locale.

Discussions

Discussion sur la méthodologie

❖ Enquêtes
L’échantillonnage pris pour cette étude n’est pas suffisamment important pour avoir une représentativité approfondie des résultats. De plus les villageois surtout dans le fokontany TanambaoTampolo ont peur de représailles et ne répondent pas correctement ou répondent partiellement à la question. Aussi ils sont mécontents sur le fait que des enquêtes à propos du thème se présentent récemment alors que les renouvellements ne se présentent pas encore.

❖ Inventaires
Durant la descente la pluie tombait toute la journée et il est difficile de faire l’inventaire dans les marécages ; seul un inventaire est ainsi réalisé sur la forêt marécageuse. Une réalisation d’inventaire intégral était aussi impossible même si cette méthode est la plus pertinente pour évaluer la disponibilité ainsi que l’abondance de cette ressource dans la NAP. La méthode d’inventaire par transect de cette étude est similaire à celle d’une étude récente réalisée à Tampolo (RANDRIAMITANTSOA, 2016). D’après RABEVOHITRA et al en 1995 (in RAKOTO, 2005) le taux d’échantillonnage conforme aux normes est de 0,9 Ha aire minimale. 9 transects de 10mx100m sont effectués pendant l’inventaire ; cette étude a pu donc respecter la norme convenue. De plus, la méthode d’inventaire c’est-à-dire le transect est avantageuse parce que cette étude a pu évaluer les espèces les plus utilisées, l’espèce la plus abondante ainsi que la disponibilité dans la NAP.

Discussion sur les résultats

❖ Disponibilité des espèces pandanus dans la NAP
Le nombre de pandanus exploitable dans la NAP est de 466 pieds/hectare espèces confondues. L’espèce Pandanus pervilleanus est largement abondante par rapport aux deux autres espèces étudiées. Ses espèces sont spécifiques à chaque formation forestière : dans la forêt temporairement inondée Pandanus pervilleanus (Vakoandrato), dans la forêt marécageuse Pandanus pseudocollinus (Bobaka) et dans la forêt haute Pandanus heterocarpus(Vakoanala).

Le nombre de pieds d’espèces à l’hectare est respectivement 367, 51 et 41. Cette lacune peut s’expliquer sur le fait que la demande en Pandanus heterocarpus est élevée avant selon les paysans et arrivent jusqu’à l’épuisement de la ressource. Selon l’étude de RANDRIAMITANTSOA en 2015, le nombre de pieds de ces trois espèces à l’hectare est de : « Vakoandrato » est de 1220 pieds, « Vakoanala » 1370 pieds et « Bobaka » est de 10 pieds. En intervalle de trois ans, une diminution importante s’observe sur les deux espèces citées alors qu’il y a une augmentation sur la densité de « Bobaka ». Cette dimnution est due à la préférence de ces deux espèces. Il est devenu ainsi urgent de sauver la situation des pandanus pour le cas de la forêt de Tampolo.

❖ Préférence des espèces et utilisation
Les femmes sont les seules concernées dans cette activité et ces ressources se servent de matières premières dans la fabrication des nattes utilisée par les paysans pendant les récoltes notamment le riz et le girofle.

Pour les 8 taxons de pandanus, « Vakoandrato » est le plus utilisé et apprécié actuellement suivi de « Vakoan’ala » et après de « Bobaka ». En effet, ces trois espèces confrontent ainsi une menace et pression potentielle en raison de cette préférence et aussi de l’abondance différenciée étalée ultérieurement. De plus, l’accès à ce produit dans la forêt de Tampolo n’est régi par aucune règle bien définie ni un système de contrôle efficace étant donné que Tampolo est un NAP.

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Depuis la mise en classement de la forêt de Tampolo en Aire Protégée, des règlements sur l’exploitation des ressources forestières ont été mis en place. Pour les pandanus, des règlements ont été établis suite au décret de la création de l’aire protégée, mais aussi par des associations se préoccupant la ressource. De cette phase de transition, allant d’un accès libre vers une exploitation règlementée, il faut du temps pour faire une évaluation de l’efficacité des règlements. Par contre, ces règlements définissent l’accès dans la forêt, mais non pour la quantité des produits prélevés. De fait, les paysans font de prélèvement sans limites. (ANDRIAMAMIJAONA, 2018).

❖ Recette rapportée par la transformation de la natte issue de ce produit
La production est surtout destinée pour les paysans locaux et autour de la NAP. Pour la quantité produite, cela dépend de la sous filière existante. Pour l’autoconsommation une femme fabrique 2 à 3 nattes. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette autoconsommation comme le vœu de ne pas perdre de l’argent alors qu’elle puisse confectionner elle-même la natte. En effet, une femme peut fabriquer en moyenne 26,88 nattes pendant les quatre mois où l’activité est saturée mais pour une femme qui veut vendre beaucoup plus de nattes elle arrive à confectionner jusqu’à 30 à 40 nattes.

Vérification des hypothèses construites

La problématique qui est le manque de suivi sur l’abondance en pandanus de Tampolo a suscité des questions de recherche sur la diversité et le nombre de pandanus dans la station forestière de Tampolo. En vue d’accepter ou de réfuter des hypothèses, la méthodologie a été basée d’une collecte de données par une enquête auprès de la communauté locale et d’un inventaire par transect suivi d’un traitement de données. Deux hypothèses ont été élaborées au préalablement.

● Hypothèse 1 : La forêt de Tampolo renferme une réserve abondante en pandanus disponible pour les paysans locaux.

Il existe une variation au niveau des quantités de ressources disponibles entre les espèces de pandanus. Bien qu’elles représentent une régénération potentielle par année, ce sont surtout les pieds de pandanus qui sont coupés et une régénération n’est pas envisageable dans ce cas. Cette étude a pu évaluer d’une part la disponibilité des espèces de pandanus dans la zone de droit d’usage dans la forêt qui s’élève jusqu’à 31688 pieds les trois espèces confondues. D’autre part la demande en cette ressource est largement supérieure à la disponibilité dans la NAP 44835,84 pieds. Une femme peut être rentrée les mains vides quand l’exploitation est ainsi saturée.

Cette hypothèse est ainsi rejetée vu la situation que la forêt de Tampolo n’arrive pas à ravitailler la matière première à la population locale.

● Hypothèse 2 : La valeur des produits quand ils arrivent au marché n’arrive pas à compenser les dépenses pour son exploitation et sa transformation.

Pendant les périodes chaudes de l’activité, les produits sont vendus localement et même si les producteurs reçoivent des commandes ils ne se déplacent pas pour la livraison. Si on ne considère pas le nombre de jour pour la réalisation de deux nattes le coût de production est de 600Ar, une femme gagne 92% de bénéfice sachant que 6900Ar est en moyenne le prix d’une natte avec les coûts de production si 7500Ar est le prix moyen sans les dépenses.

En quantifiant le nombre de jour pour la réalisation d’une natte c’est-à-dire de prélèvement des matières premières jusqu’à sa transformation les coûts s’élèvent jusqu’à 8725Ar alors que le prix moyen de la natte est de 7500Ar. L’exploitant bénéfice 41,33% constituant ainsi une perte pour les exploitants.

De plus en période où il n’y a presque pas d’activité, les producteurs se doivent les vendre euxmêmes sur le marché de Fénérive-Est. Ils doivent y rendre à pied parce que le prix de la natte pendant cette période peut diminuer jusqu’à 3000 Ar qui ne peut même pas combler le frais de transport allerretour qui est de 4000Ar.

Table des matières

1. INTRODUCTION
2. METHODOLOGIE
2.1 Problématique
2.2 Hypothèses
2.3 Etat de connaissance sur la zone d’étude
2.3.1 Situation géographique
2.3.2 Le climat
2.3.3 Géomorphologie
2.3.4 Hydrographie
2.3.5 Pédologie
2.3.6 Milieu biologique
2.3.7 Population
2.3.8 Aire protégée de Tampolo
2.4 Matériels et méthodes
2.4.1 Etude bibliographique
2.4.2 Enquêtes
2.4.1 Inventaire floristique
2.4.4 Traitement et analyse de données
3. RESULTATS
3.1 Le produit pandanus
3.1.1 Préférence de l’espèce
3.1.2 Utilisation et prélèvement
3.1.3 Besoins de la population
3.1.4 Disponibilité des espèces utilisés dans la forêt
3.2 La production de cette ressource
3.3 La rentabilité
3.3.1 Mode de transformation des pandanus
3.3.2 Structure de la filière
3.3.3 Coûts de production
3.3.3 Recettes rapportées par la transformation de ce produit
4. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
4.1 Discussions
4.1.1 Discussion sur la méthodologie
4.1.2 Discussion sur les résultats
4.1.3 Vérification des hypothèses construites
4.2 Recommandations
5. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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