Analyse de la réaction des entreprises cotées, de la réputation et du conservatisme des auditeurs
La méthode de l’étude d’évènement
L’étude d’évènement est une méthode souvent utilisée dans l’analyse de la réaction de l’indice financier SBF 250 et de la réputation des grands 158 auditeurs, juste après l’annonce de l’affaire Enron aux États-Unis, dans le contexte français.
Nous nous référons principalement, à ce propos, aux études de Chaney et Philipich (2002) et de Nelson et al (2008). Mais à leur différence, nous tiendrons compte de la présence du double commissariat aux comptes et seulement de la date du 10 janvier 2002, jour de l’annonce de la destruction des documents comptables d’Enron par son auditeur Arthur Andersen.
Ainsi nous pouvons calculer le rendement anormal journalier (ARit): Équation 1 : Avec : ARi t = R i t – (â0 + â1 Rmt) – Rit: Prix de l’action de l’entreprise « i » à l’instant « t » ; – Rmt: Le rendement de l’indice financier SBF 250, alors que â sont les paramètres d’estimation à travers le modèle de marché de la période du 1er novembre 2000 jusqu’au 31 octobre 2001.
Equation 2: R it = â0 + âi Rmt + µit Nous rappelons que les rendements anormaux cumulés, pour les différentes fenêtres, autour de la date d’annonce du déchiquetage des documents comptables d’Enron par son auditeur sont présentés au tableau 2.
Tableau 4: Résumé technique • Identification des prix des actions des entreprises constituant notre échantillon entre le 1.11.2000 jusqu’au 31.10.2001, soit un nombre d’observations qui dépasse 47 000 au total ; • Estimations des prix de l’action pour chaque entreprise via le modèle de marché du 1.11.2000 jusqu’au 31.10.2001 ; • Calcul des rendements anormaux pour chaque entreprise ; • Comparaison des estimations obtenues et des prix des actions enregistrés au jour de l’annonce du déchiquetage des documents de l’Entreprise Enron par son auditeur Arthur Andersen, le 10 janvier 2002.
L’analyse multi-variée en coupe transversale
Afin d’éviter les différentes critiques dont les études d’évènements sont l’objet, nous procédons à une analyse multi-variée en coupe transversale. La variable dépendante y est représentée par le rendement anormal cumulé pour la fenêtre (-1,1), autour de l’annonce du résultat du déchiquetage des documents d’Enron, calculée à travers le modèle de marché représenté au tableau 2.
Pour tester notre première hypothèse, nous utilisons la variable Big4 qui prend la valeur 1, si l’entreprise est auditée par au moins un commissaire aux comptes des Big4, sinon, 0. Aussi, des variables de contrôle sont-elles incluses dans notre modèle. Nous utilisons donc la variation du chiffre d’affaires entre 1999 et 2000 pour capturer la reconnaissance des entreprises via le potentiel agressif des revenus (Easton et Zmijewski, 1989).
Prenons l’exemple suivant pour illustrer cette idée : pour occuper des postes clés dans la direction de l’entreprise, certains dirigeants sont capables de faire augmenter artificiellement le chiffre d’affaires à travers des mesures créatives