Analyse de La prise en compte de l’investissement socialement responsable dans les métiers de CBAO
Les grandes entreprises sont celles qui ont un capital supérieur à Francs CFA un milliard. Ces dernières ont des besoins particuliers, centrés généralement sur des financements sous forme de crédit d’exploitation ou de fonds de roulement ou crédits d’investissement. Ainsi, dans le cadre de leur fonctionnement elles utilisent des découverts, des crédits ponctuels ou spot, des engagements par signature par des cautions diverses ou crédit documentaire. Les grandes entreprises clientes de CBAO peuvent bénéficier de crédits amortissables à court, moyen ou long terme. Cependant, il est essentiel de signaler qu’aucun des produits qu’offrent CBAO ne prend en charge des questions liées spécifiquement à l’environnement.
Les institutionnels et les professionnels
L’Etat est classé dans le segment des institutionnels, il bénéficie souvent de financement ponctuel pour répondre à des besoins de trésorerie. Là également le constat est qu’il n’existe aucun produit spécifique destiné aussi bien aux institutionnels qu’aux professionnels et prenant en compte les critères « ESG ». Plusieurs raisons ont poussé la réflexion sur l’adoption par CBAO d’une vision nouvelle en termes de financement pour sa clientèle. La plus importante relève de son intention d’initier une démarche « RSE ». En effet, pour une institution bancaire l’investissement responsable devient inéluctable dès l’instant que cette dernières a une ambition saine. Sa mise en œuvre effective dans l’établissement permettra à l’établissement de développer son portefeuille de clientèle et de pouvoir cibler de nouvelles « niches » d’opportunités jusque là inaccessible pour lui.
Entre autre avantage, l’investissement socialement responsable est un atout de taille d’un point de vue concurrentiel pour l’avenir des établissements de la place. En effet, sachant que certaines d’entre elles bénéficient par exemple de soutien d’organismes internationaux comme l’Agence Française de Développement qui leur imposent les meilleures pratiques en matière de gestion en général, de financement en particulier.
Le criblage du portefeuille clientèle
L’approche appelée aussi méthode « exclusive » est la méthode première des fonds « ISR ». Le gestionnaire peut faire le choix d’exclure les entreprises qui ne respectent pas les normes ou conventions internationales, c’est ce qu’on appelle les exclusions normatives. D’un autre côté, le gestionnaire peut également décider d’exclure de ses choix d’investissement des secteurs d’activité entiers tels que le tabac, les armes ou encore la pornographie et ainsi pratiquer une approche d’exclusion sectorielle. Cette méthode d’exclusion reste largement pratiquée dans les pays anglo-saxons. Dites « sélection négative » elle consiste à exclure de l’univers d’investissement des secteurs d’activité pour des raisons morales ou religieuses. Ces critères ont évolué dans le temps : aux critères traditionnels liés au secteur d’activité comme les armes, le tabac, les jeux s’ajoutent aujourd’hui des préoccupations sur l’énergie nucléaire, les manipulations génétiques, le travail forcé des enfants etc. Au cours de son processus de production, une entreprise peut être amenée à avoir des contacts avec d’autres entreprises peu « recommandables ou fréquentables » sur le plan éthique : faut-il alors impérativement l’exclure de l’univers d’investissement ? Cette accumulation de critères d’exclusion peut vraisemblablement conduire à une sorte de radicalisation ou une singulière réduction du champ d’investissement qui peuvent avoir comme conséquence de mener à un manque de diversification et donc à une réduction des performances financières prévisionnelles. Ce qui peut contrarier l’ « ISR » qui au contraire recherche aussi des rentabilités positives.
La sélection négative a donc une application qui peut être très limitée dans le cadre d’une démarche socialement responsable. Sa portée seulement éthique en est la parfaite illustration. La mise en œuvre de cette méthode dans le cadre d’une relation bancaire reste différente de celle d’une gestion de fonds. Il est clair que pour le cas d’une institution financière, un plan de mesures d’accompagnement doit être établi et à cet effet, le banquier pourra user des outils de planification et de conduite du changement pour piloter ces processus d’exclusion progressive de certaines entreprises de son portefeuille. Un travail de mesure d’impact financier sera préalablement effectué et la méthode du remplacement sera privilégiée en cas de rapport négatif ; et ce travail consistera à choisir une autre entreprise plus responsable en lieu et place de celle exclue. Cette même approche concernera aussi la clientèle des particuliers pour laquelle le même travail peut être fait. Elle concernera des clients personnes physiques représentant une menace réelle ou potentielle pour la réputation et l’image de CBAO. Un travail juridique important, partie intégrante, du plan de conduite de changement sera effectué et permettra de choisir la méthode la plus adéquate pour mettre en œuvre ces processus. Face à des questions comme le financement du terrorisme, l’évasion fiscale ou le blanchiment des capitaux des éléments de réponses doivent être apportés par la banque. Cependant, il est important de souligner que le plan d’actions d’accompagnement et de conduite du changement sera primordial pour la mise en œuvre de ce criblage par voie d’exclusion du portefeuille. Des mécanismes de concertation des parties prenantes, de conciliation, de communication et d’autres méthodes seront mis sur pied afin de sensibiliser les entreprises ciblées et les amener à revoir leur comportement et devenir des élèves « Best in class ».