ANALYSE DE LA PREVALENCE DES IST
ET SIDA
Le SIDA
Le syndrome d’ImmunoDéficience Acquise ou SIDA est dû aux Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH I et/ou VIH II).
Histoire naturelle
Primo-infection • Le premier contact avec le virus est, dans 50 à 90% des cas, cliniquement muet. A ce stade, la sérologie est négative mais l’antigénémie peut être positive. Les premiers anticorps apparaissent habituellement en 3 à 6 semaines, exceptionnellement plusieurs mois (6 ou plus) plus tard. • Ces anticorps et le virus persistent le plus souvent tout au long de la maladie, et le sujet infecté reste contagieux (Figure n° 3).
Stade asymptomatique
D’un point de vue clinique, le patient infecté peut rester asymptomatique pendant de nombreuses années, la symptomatologie peut se réduire à un syndrome lymphadénopathique chronique ne constituant pas un facteur de mauvais pronostic. 1 Figure n° 3 : Evolution schématique des marqueurs sérologiques au cours de l’infection à VIH. Après l’infection, les antigènes apparaissent transitoirement. Puis la recherche d’anticorps devient positive. La réapparition de l’antigénémie et la 1 6 à 8 semaines années Infection Séroconversion Séropositivité Sida avéré Anti-enveloppe Anti-enveloppe SIDA Anti-p 25 Anti-p 25 Antigène Antigène disparition des anticorps anti-p 25 précédent en général, l’émergence d’un SIDA. Ces dernières données n’ont pas été retrouvées en Afrique.
Immunodépression mineure
Il peut apparaître, avec le temps, après une durée d’évolution habituellement supérieure à 3 ans, des manifestations traduisant une immunodépression mineure. Le caractère « mineur » de l’immunodéficience ne signifie pas que les manifestations sont également mineures, puisque c’est à ce stade que sont observés les lymphomes malins et le sarcome de Kaposi.
Immunodépression majeure
L’évolution de l’immunodéficience mineure se fait vers l’aggravation du déficit immunitaire avec émergence d’infections opportunistes dues à des agents de moins en moins pathogènes et nécessitant un terrain de plus en plus immunodéprimé pour pouvoir se développer chez l’hôte.
Epidémiologie
Mode de transmission
Le VIH est présent dans les sécrétions génitales (sperme et sécrétions cervicovaginales), ce qui explique sa transmission sexuelle quel que soit le sujet infecté au sein du couple, et que ce dernier soit hétéro ou homosexuel. • Le virus est également présent dans le sang et peut donc être transmis par transfusion et par échange de seringue chez les toximanes. • Une mère infectée peut transmettre le VIH à son enfant, soit pendant la grossesse, soit beaucoup plus rarement par l’allaitement, le virus pouvant passer dans le lait maternel.
Modalités épidémiologiques
Aucun pays n’est plus épargné actuellement par l’infection à VIH, mais les caractéristiques épidémiologiques varient selon les régions. • Pays développés Les groupes exposés aux risques prédominants y sont toujours les homosexuels à partenaires multiples et les toxicomanes par voie veineuse pratiquant l’échange des seringues. L’incidence de l’infection chez les sujets recevant du sang ou des dérivés du sang a été réduite pratiquement à zéro depuis l’instauration du dépistage des donneurs dangereux. • Afrique subsaharienne Dans cette région, le VIH atteint l’ensemble de la population adulte hétérosexuelle, comme le prouve notamment le sex ratio égal environ à un homme pour une femme contre 10 à 15 hommes pour une femme dans les pays industrialisés. Au sein de la population générale existent des groupes à risque ; il s’agit des prostituées et des autres sujets ayant des partenaires sexuels multiples (Figure n° 4). Figure n° 4 : Taux de séroprévalence dans diverses populations du Rwanda (d’après P. Piot et coll., septembre 1990). L’interaction entre ces deux groupes est fréquente et les chauffeurs routiers ont probablement participé à l’essaimage du virus, du moins en Afrique de l’Est. Il 1 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 (p.100) Prostituées (zone urbaine) 3 18 4,5 28 88 Clients de prostituées (zone urbaine) Donneurs de sang (zone urbaine) Donneurs de sang (zone rurale) Adultes (zone rurale) semble en outre, que la transmission du VIH soit favorisée par la coexistence d’une IST, surtout celles provoquant une ulcération génitale, mais également par les autres.
Aspects cliniques
Signes généraux
Trois signes ont été rapportés dans tous les pays d’Afrique comme étant les plus fréquents. • Diarrhée chronique Elle est observée dans 40 à 91 p. 100 des cas. D’allure chronique, intermittente et récidivante, elle accélère et aggrave l’amaigrissement des patients. • Fièvre Elle révèle le SIDA chez 66 à 100 p. 100 des patients. D’allure banale et transitoire au début de la maladie, elle devient récidivante, chronique et préoccupante. • Amaigrissement Dans 70 à 100 p. 100 des cas, il évoque le SIDA, et le SIDA suppose l’amaigrissement.
Autres signes
On peut rencontrer : • Des signes cutanéo-muqueux On peut citer : – le prurigo, – la modification (alopécie) des cheveux, – l’allergie aux médicaments, – des mycoses cutanéo-muqueuses, – des viroses cutanéo-muqueuses, – le Sarcome de Kaposi. 1• Des signes digestifs On peut citer : – des signes oesophagiens à type de dysphagie et/ou de douleurs rétrostemal, – des diarrhées. • Des signes respiratoires On peut retrouver : – une toux chronique sans étiologie précisée, – des signes radiologiques identifiant une pneumopathie systématisée de type pneumonie franche lobaire aiguë, due au pneumocoque, ou une pneumopathie mal systématisée uni ou bilatérale. • Des signes neurologiques, des adénopathies, des signes oculaires ou des atteintes systémiques peuvent s’observer.
La lutte contre les IST/SIDA à Madagascar
• A Madagascar, on estime actuellement à 54 le nombre de cas de Sida avéré et le taux de séroprévalence entre 1 et 2 p. 100. • La lutte contre les IST/SIDA s’articule autour de l’IEC (Information, Education et Communication), la réduction de la prévalence des IST (Traitement des cas dépistés et des partenaires, approvisionnement suffisant en médicaments essentiels), utilisation des préservatifs et prise en charge adaptée des malades. • Les activités d’IEC sont multisectorielles et visent une prévention du Sida qui se base sur l’abstinence, la fidélité et/ou l’utilisation des préservatifs. • Le traitement des IST est donné gratuitement au niveau des formations sanitaires pilotes et observe particulièrement la recherche et le traitement des partenaires. • Quelques centres destinés au dépistage des séropositifs sont déjà opérationnels.
INTRODUCTION |