Analyse de la grille de classement

Analyse de la grille de classement

De façon générale, les éleveurs qui font face à une grille, qui les oblige à classer des assertions simples par rapport à leur niveau de connaissances ou de motivations concernant leur participation à des programmes de certification, ont signalé des points de vue vraiment différents sur le thème. Un premier aspect important de la grille de classement est celui de sa valeur de différentiation du degré de connaissances sur le thème à évaluer : savez-vous ce que sont les certifications ? Sur les 30 personnes qui ont répondu, 21 se sont prononcées sur ce système. 57% des personnes correspondant aux facteurs 1 et 5 ont déclaré savoir ce que sont les certifications (par une négation). Des 5 facteurs, 4 présentent un facteur économique par rapport à au moins deux dimensions : le coût de la certification et les bénéfices qui en proviennent en termes commerciaux. Il est clair que pour le groupe de recherche, le fait d’adopter un système de certification implique un coût qui doit entraîner une augmentation du prix de vente du produit certifié. Les bénéfices perçus vont d’une augmentation du prix de vente en termes concrets à des bénéfices considérés comme beaucoup plus intangibles, comme dans le cas d’un changement de la relation entre les éleveurs et l’industrie (le système donnant-donnant à long terme).

Résultats de la grille générale de réponses

La grille de réponses correspond à l’analyse des résultats de classement des 32 assertions produites à partir des entretiens réalisés auprès d’informateurs qualifiés. Il s’agit d’une opinion de la population bien plus riche en ce qui concerne les contenus des opinions obtenues, non seulement sur la connaissance des bénéfices et des coûts des systèmes de certification d’innocuité et de qualité, mais aussi sur le fond de l’adoption de ceux-ci (lié à la relation entre les éleveurs, les abattoirs et l’État). Le facteur 1 correspond à 18% de la variation de l’échantillon et concerne 6 producteurs sur 26 (23%). Les éleveurs qui intègrent ce facteur sont d’accord avec les deux assertions qui montrent un degré de sensibilité par rapport à la situation de l’industrie et de l’État : ils sont d’accord avec le fait que l’industrie veut vendre des produits pour lesquels des normes de qualité sont adoptées, pour pénétrer sur de nouveaux marchés et améliorer les opportunités commerciales (significatif pour 1 et 5%). Toutefois, ils sont critiques quant à la façon dont ces normes sont adoptées, aussi bien dans le privé que dans le public (comme précédemment, l’assertion présentée est significative pour 1 et 5%). Ensuite, dans un deuxième temps, les éleveurs ont une attitude liée à la vision de la problématique des abattoirs : ils pensent que le client qui achète de la viande ne voit pas les certifications comme quelque chose qui puisse définir la relation commerciale (significatif pour 1 et 5%), que l’industrie fait face à un marché très dynamique et qu’il faut faire très attention à l’analyse stratégique des décisions qui sont prises et de comment il faut faire la promotion du pays (significatif pour 1 et 5%). Malgré tout, ce groupe d’éleveurs semble percevoir des différences, au sein de l’industrie, entre les abattoirs qui adoptent des normes de qualité et d’innocuité plus strictes et ceux qui ne le font pas (significatif pour 1%). En ce qui concerne les désaccords, ces éleveurs sont fortement contre le fait que les seuls bénéficiaires de la certification sont les entreprises de certifications (c’est-à-dire qu’ils perçoivent que les bénéfices sont partagés entre les éleveurs et l’industrie). Ils considèrent qu’il n’est pas correct d’adopter des normes de qualité et d’innocuité qui augmentent les coûts et réduisent la compétitivité des entreprises. Ce concept est important parce qu’ils perçoivent que la certification n’est pas quelque chose qui entraîne des coûts (au moins de façon appréciable au niveau du producteur).