ANALYSE DE A POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT
Le développement : Définitions, indicateurs de développement et politiques macroéconomiques
Plusieurs organisations et économistes ont défini selon leurs principes et approches quelques notions liées au développement. Dans cette première section nous pouvons voir la distinction entre le développement et la croissance économique car plusieurs individus confondent souvent ces deux notions.
Définitions des concepts clés
Le développement économique
Tout d’abord nous allons définir ce qu’est le développement économique. La notion du développement économique est très complexe. Le développement possède plusieurs définitions parmi lesquelles celles de François Perroux, de Galbrait et de Penny Chenery. Selon François Perroux un économiste français, le développement est la combinaison de des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel et global. Pour lui le développement est un phénomène qualitatif et structurel (mutations, économiques, mais aussi sociales, démographiques, culturelles, politiques, ….). Le développement implique l’amélioration du 3 bien-être de toute la population et se traduit par une hausse du revenu par tête, un accroissement de la ration alimentaire et un meilleur accès aux services de santé et de l’éducation. Selon Galbrait, le développement économique consiste un élargissement des possibilités des réussites à ceux qui ont le désir d’échapper à l’équilibre de la pauvreté de masse et ses cultures. Pour lui le développement implique la hausse du bien-être social, les changements des structures et des mentalités de la société toute entière, il passe par l’urbanisation, l’industrialisation, l’alphabétisation et la formation et ainsi que par la destruction des sociétés rurales. Selon Penny Chenery, le développement économique est l’ensemble des transformations intimement liées à la structure d’une économie et qui sont nécessaires à la poursuite de sa croissance.
Le développement social et humain
Selon Amartya Sen un économiste et philosophe indien, le développement est l’élargissement des capacités ouvertes aux humains pour mener l’existence qu’ils choisissent d’avoir. Pour lui le développement n’est pas uniquement la croissance du revenu par tête ni même la juste distribution de cette accroissement entre les personnes mais un processus par lequel les libertés réelles des personnes s’accroissent c’est-à-dire que c’est en poursuivant les libertés politiques, sociales et économiques que l’on promeut une société dans laquelle chaque personne peut être l’agent de la formulation et de la réalisation des valeurs qu’elle poursuit, ainsi que son bénéficiaire. Sen laisse à chacun le soin de définir ces valeurs. La liberté de chacun de les poursuivre, individuellement et collectivement, dans la mesure de leur compatibilité réciproque, est ce que vise le développement. Donc pour lui le développement n’est pas la poursuite du bonheur national brut mais la possibilité pour chacun de poursuivre son bonheur multidimensionnel. Quant à Rostow le développement serait le processus historique linéaire qui se déroule suivant cinq étapes consécutives : la société traditionnelle, les préalables aux développements, de décollage, le marché vers la maturité, la consommation de masse. Ces étapes seront développées dans le deuxième chapitre. Selon J. Viner, les premières conditions d’une productivité élevée sont que les masses populaires soient alphabétisées en bonne santé et suffisamment bien nourries donc pour lui le développement est un processus cumulatif car il permet une amélioration des capacités humaines et donc une hausse de la productivité favorable à la croissance. 4 Selon le PNUD, le développement humain est le fait d’élargir l’éventuel des possibilités offertes aux hommes inspirées de la théorie des besoins essentiels.
Le développement durable
Le concept de développement durable se fonde sur la mise en œuvre d’une utilisation et d’une gestion rationnelles des ressources naturelles, humaines et économiques, visant à satisfaire de manière appropriée les besoins fondamentaux de l’humanité. Les conditions nécessaires du développement durable sont multiples. Ces conditions sont : la conservation de l’équilibre général et de la valeur du patrimoine naturel ; la distribution et l’utilisation des ressources équitables entre tous les pays et toutes les régions du monde ; la prévention de l’épuisement des ressources naturelles ; la diminution de la production de déchets y compris la réutilisation et le recyclage des matériaux ; la rationalisation de la production et de la consommation d’énergie. Le développement durable peut également se définir par une série de grands principes qui constituent sa charte. Selon le PNUD le développement durable est une forme du développement économique ayant pour objectif principal de concilier le progrès économique et social avec la préservation de l’environnement, ce dernier étant considéré comme un patrimoine.
La croissance économique
La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et services dans une économie sur une période donnée, elle est également définie comme étant un processus fondamental des économies contemporaines, reposant sur le développement des facteurs de production, lié notamment à la révolution industrielle, à l’accès à de nouvelles ressources minérales (mines profondes) et énergétiques (charbon, pétrole, gaz et énergie nucléaire…) ainsi qu’au progrès techniques. Elle transforme la vie de la population dans la mesure où elle crée davantage de biens et services. A long terme la croissance a un impact important sur la démographie et le niveau de vie des société qui en sont les cadre ainsi que de faire reculer la pauvreté. Cependant elle pourra être une source de conséquences néfastes sur comme la pollution de l’environnement, l’épuisement des ressources et l’accentuation des inégalités sociales. Les économistes utilisent le terme croissance économique pour décrire une augmentation de la production sur le long terme. Selon Simon Kuznets, la croissance économique est définie comme une hausse à long terme de sa capacité d’offrir à sa population 5 une gamme sans cesse élargie de biens économiques. Il affirme que la croissance existe lorsque la croissance du PIB est supérieure à la croissance de la population. De même il ajoute que la croissance économique est essentiellement un phénomène quantitatif. Elle mesure la richesse produite sur un territoire en une année et a pour indices le PIB et le PNB. Selon François Perroux, la croissance économique est l’augmentation soutenue durant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimensions : pour une nation, le produit global brut ou net, en terme réels. Il ne faut jamais confondre croissance économique et expansion économique qui est une augmentation de la production sur courte période.
Le sous-développement
Le terme de « pays sous-développé » est apparu avant celui de « développement ». Plusieurs définitions ont été apportées pour justifier les causes du sous-développement des pays pauvres et plusieurs expressions ont également été créées pour désigner ces-derniers. L’expression la plus courante est évoquée par le président américain Harry S. Truman lors de son discours en 1949 est celle des pays sous-développés, l’expression montre implicitement que le sous-développement est vu comme un retard par conséquent il insiste sur l’infériorité de ces pays. Pour l’expression des pays en voie de développement, elle est largement utilisée par les organisations internationales. Cependant elle représente une légère confusion car en disant qu’un pays est en voie de développement cela nous amène à supposer que le pays développés a déjà achevé leur développement. De même un pays en voie de développement signifie qu’un pays s’est engagé à dépasser les structures du sous-développement et qu’il entre dans le processus de développement cependant cette situation est très loin de la réalité de plusieurs pays. Pour plusieurs auteurs, le développement relève avant tout des sciences économiques. En 1959, le géographe Yves Lacoste dans « Les pays sous-développés, Paris, P.U.F. » définit ces pays par une critériométrie qui apparaissait comme le négatif de ce que l’on pourrait appeler la norme. Ainsi, de certaines variables empreintes d’une dose me semble-t-il de subjectivité : des structures sociales arriérées, un secteur commercial hypertrophie, le faible développement des classes moyennes, l’importance du sous-emploi, la faiblesse de l’intégration nationale …. Dans son ouvrage, P. Guillaumont définit le développement comme « l’évolution au cours de laquelle les besoins de l’homme sont progressivement satisfaits ». Cette définition s’apparente à celle que les économistes donnent de leur discipline 6 et qui s’énonce en termes de besoins et de rareté des biens et services propres à les satisfaire ; elle vide le phénomène de sa substance pour n’en garder que les aspects formels, donc pour lui le sous-développement est un gaspillage, une destruction des capacités humaines, un état auto-entretenu d’insatisfaction de ses besoins vitaux et fondamentaux. Pour Harry Truman, le sous-développement est un terme utilisé pour justifier l’aide que doivent apporter les pays riches aux pays pauvres afin d’endiguer la montée du communisme. C’est pourquoi dans son discours il dénonce qu’il faut lancer un nouveau programme qui soit audacieux et qui met les avantages de l’avance scientifique et progrès industriel des pays riches au service de l’amélioration et de la croissance des régions sous-développées, car selon lui plus de la moitié des gens dans le monde vit dans des conditions voisines de la misère et que leur pauvreté constitue un handicap et une menace tant pour eux que pour les régions les plus prospères. Selon Alfred Sauvy, il a utilisé la notion du tiers monde pour qualifier les pays sousdéveloppés, les pays qui se trouvent entre les deux grands blocs en conflits (USA et URSS). Pour Sylvie Brunel, c’est la manifestation de la pauvreté de masse, de la forte inégalité par rapport aux pays développés et à l’intérieur même du pays, de l’exclusion du pays sur le commerce extérieur et la forte dominance de l’insécurité sur tous les domaines.
La politique de développement
L’on ne saura parler de politique de développement sans parler de politique économique, elle est définie comme étant l’ensemble des décisions cohérentes prises par les pouvoirs publics visant à l’aide de divers instruments, à atteindre des objectifs précis, afin d’orienter l’économie dans un sens soutenable. Donc on peut définir la politique de développement comme l’un des instruments de la politique économique, l’ensemble d’actions délibérées adoptées par les pouvoirs politiques en vue d’assurer une croissance économique durable suivie d’une transformation sociale qualitative.
Les indicateurs de développement
Il est nécessaire d’élaborer des indicateurs afin de mesurer le sous-développement et le développement. Ces indicateurs ont pour but de mesurer les progrès réalisés, l’évolution économique et sociale ainsi que de permettre la disposition d’un système de classification des pays, des régions et des populations. Ils évoluent avec le temps en fonction des faits observés auprès de la société. Ces indicateurs peuvent être des quantitatifs et qualitatifs c’est-à-dire qu’ils mesurent le taux de bien être de la population (nourriture, santé, éducation, etc).
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