ANALYSE D’ALCALOїDES DANS LES PLANTES ANTIDIABETIQUES Calotropis procera (Ait.) Ait.f., Catharanthus roseus (L.) G.Don, Jatropha curcas (L.).
Depuis la préhistoire, l’être humain recherche dans son environnement (plantes, animaux, prières, esprits….) de quoi soulager ses maux et traiter ses blessures. La médecine moderne occidentale a rejeté la plupart de ces recours pour développer des médicaments chimiques et une technique de soins sophistiquée. Elle continue cependant d’utiliser certains remèdes à base de plantes médicinales. Une tendance récente qui conduit même à rechercher dans les plantes de nouveaux produits de substitution pour certaines maladies : cancer, paludisme, diabète, diarrhée,…. Plus de 200000 espèces végétales sur les 300000 recensées de nos jours sur l’ensemble de notre planète vivent dans les pays tropicaux d’Afrique et d’ailleurs. Parmi les utilisateurs potentiels de ces plantes, la médecine et la pharmacopée traditionnelle viennent en tête avec ceux qui les pratiquent, à savoir 70% les populations du tiers monde. L’histoire de la médecine montre l’importance de ces espèces dans les thérapies, toutes les sociétés traditionnelles ayant puisé, pour leurs soins de santé, dans cette pharmacopée végétale d’une très grande richesse [3]. La thérapeutique traditionnelle implique l’usage de simples (feuilles, tiges ou graines de plantes), de parties animales, et de phénomènes métaphysiques, elle représente toujours le seul recours des populations isolées dans la brousse, livrées à des maladies aussi nombreuses meurtrières, seule elle a contribué à la survie des peuples d’Afrique. La connaissance des drogues utilisées s’avère nécessaire pour plusieurs raisons :
Aujourd’hui, la situation générale de la couverture sanitaire dans nos pays nous interpelle autrement et pour peu que nous ayons quelques capacités à inverser le processus de dégradation, nous serons plus redevables de ne pas réagir. Le choix des plantes médicinales se justifie par la gravité du danger que constituent, pour la santé humaine, les pathogènes qui ne reconnaissent ni les frontières politiques, ni les barrières naturelles et conventionnelles et qui, dans leur évolution entraînent des pertes humaines et l’appauvrissement économique des populations africaines. Les populations africaines, en effet, représentent 10% de la population mondiale, consomment 3% des produits pharmaceutiques Ces produits sont d’ailleurs très chers sur le marché local, et de ce fait, sont de moins en moins à la portée économique des populations à plus de 65% démunies. La médecine traditionnelle et les plantes médicinales jouissent à travers le monde d’un intérêt croissant. Ainsi leur promotion devra-t-elle bénéficier du concours précieux et synergique des programmes institutionnels et pluridisciplinaires intéressés, notamment dans les domaines de recherche [44]. Nous avons voulu entreprendre ce travail, avec le peu de moyens dont nous disposions sur place, et d’apporter notre contribution au problème de la santé de nos populations. Le diabète, généralement causé par un taux de sucre trop élevé dans le sang était considéré comme une maladie des pays riches. L’OMS estime que cette maladie sera l’une des plus importantes par son ampleur dans les vingt prochaines années et principalement dans les pays en développement. Cependant, le contexte socio- économique et l’alimentation traditionnelle, très glucidique, composée, de céréales ou de tubercules avec une sauce, s’ajoute le modèle occidental d’alimentation. Cette nouvelle forme d’alimentation, plus énergétique, combinée à une sédentarisation et à une forte urbanisation, accroît l’obésité et le surpoids [5]. La modicité des ressources financières de la majorité des patients rend inéluctable le recours à court et long terme à la pharmacopée traditionnelle moins onéreuse. Cependant la promotion de cette médecine et son intégration dans le système de santé des pays en développement exigent la preuve scientifique des attributs thérapeutiques.
– L’étude de ces plantes dans le traitement du diabète sucré révèle une urgente, soit pour les utiliser d’une façon rationnelle avec le maximum d’efficacité, soit pour les démystifier [45]. Nous exposons d’abord une étude bibliographique concernant ces plantes médicinales antidiabétiques (Calotropis procera, Catharanthus roseus et Jatropha curcas), le diabète sucré et les alcaloïdes (Lépidine, Capsaïcine, Diphénylamine et Chaconine) qui sont parmi les principes actifs antidiabétiques. Nous abordons ensuite nos travaux personnels en décrivant le matériel et les méthodes utilisées pour la recherche de nos principes actifs. Puis après, nous proposons à base d’organes des espèces végétales riches en principes actifs, qui à la longue des études toxicologiques seront menées.
La Plante Médicinale
La médecine traditionnelle peut être définie comme la combinaison globale de connaissances et de pratiques, explicables ou non, utilisées pour diagnostiquer, prévenir ou éliminer une maladie physique, mentale ou sociale, et pouvant se baser exclusivement sur l’expérience et les observations anciennes transmises de génération en génération, soit oralement ou soit par écrit. En Afrique, cette définition peut être élargie en y ajoutant une phrase telle que « en tenant compte du concept originel de la nature qui inclut le monde matériel, l’environnement sociologique, qu’il soit vivant ou mort et les forces métaphysiques de l’univers » [3]. L’OMS a redéfini la médecine traditionnelle comme comprenant diverses pratiques, approches connaissances et croyances sanitaires intégrant des médicaments à base de plantes, d’animaux et ou de minéraux, des traitements spirituels, des techniques manuelles et exercices, appliqués seules ou en association afin de maintenir le bien- être, diagnostiquer ou prévenir la maladie [52]. I.1.2 Définition de la plante médicinale