Analyse comparative de la littérature
Sur les interfaces SUMMON, PubMed, Google Scholar, nous avons taper les mots clefs : restaurations partielles postérieures, inlay, onlay, PICN, survie, succès, échec, céramique, hybride, résine, feldspathique, disilicate, enamic, revue systématique, toxicité, bisphénol, charge, fracture, résistance, mécanique, abrasion. Les recherches ont été faites en anglais et les résultats le sont également. Ainsi 38 articles ont pu être retenus et commentés dans cette partie. Pour la comparaison des propriétés physiques et mécaniques, les sources sont des études expérimentales, des cours universitaires ou encore issues de la documentation scientifique du fabricant. Une revue systématique a été consulté concernant l’effet des céramiques sur l’émail antagoniste. Pour la comparaison du taux de succès, un rapport de la HAS datant de 2009 a été consulté. Les articles cités par ce rapport ont été commentés. On retrouve cinq revues systématiques. Deux revues systématiques plus récentes ont également été consultés. Des études sur les matériaux non traités dans des revues systématiques viennent compléter l’analyse.
propriétés physiques et mécaniques
A propos de la conductivité thermique, pour le composite elle est proche des valeurs des tissus naturels : en moyenne, on l’estime à 1,09 W.m-1.K-1 contre 0,92 W.m-1.K-1. (20). Au contraire, les céramiques sont des isolants thermiques, environ 0,01 W.m-1.K-1, pour le verre, constituant des céramiques à phase vitreuse, elle est en revanche de 1,3 W.m-1.K-1. Ces deux matériaux jouent donc un rôle de protection pour les tissus restaurés vis-à-vis des agressions thermiques. (27) A propos du coefficient de dilatation thermique, celui de la résine est bien supérieur à celui des tissus dentaires. Il est d’environ 30.10-6 /°C et peut aller jusqu’à 70.10-6/°C, ceci peut engendrer des contraintes entre le matériau et la surface dentaire lors de changements de température menant à une perte d’étanchéité voire une fêlure. (20) Pour les céramiques vitreuses, il est adaptable en fonction de la teneur en K2O du verre.(27) Par exemple pour IPS e.maxÒ Press d’Ivoclar Vivadent, le coefficient de dilatation thermique est proche de celui de l’émail (12.10-6/°C), il est de 10,3.10-6/°C. ce qui présage un comportement acceptable face aux variations de température.
En termes de biocompatibilité, les matériaux céramiques restent plus performants que les résines composites. Comme nous l’avons détaillé plus haut, la stabilité chimique de la céramique rend ce matériau bioinerte. Les tissus dentaires et parodontaux tolèrent parfaitement la présence d’une restauration en céramique à leur contact, à condition que celle-ci soit réalisée et assemblée dans de bonnes conditions (29). Cependant, le collage fait appel à des matériaux résineux, ce qui induit une certaine cytotoxicité, bien que celle-ci ne soir pas directement due à la céramique. Les résines composites, souvent décriées pour leur toxicité causée par les monomères libres formant la matrice ainsi que par les additifs, restent tout de même des matériaux dont la biocompatibilité est largement acceptable. (30) La toxicité du composite est en partie due à la polymérisation incomplète du matériau lors de sa mise en œuvre. Or, notre travail s’attarde essentiellement sur les restaurations indirectes, réalisées au laboratoire de prothèse, donc dans des conditions optimales permettant d’obtenir un taux de conversion très favorable. De plus, les techniques de mise en œuvre par CFAO augmentent encore ce taux de conversion et donc la biocompatibilité du matériau. La cytotoxicité des composites provient également de l’usure et la dégradation progressive du matériau. En effet celui-ci est soumis à différentes contraintes inhérentes à l’environnement buccal, telles que la présence de salive, les forces mécaniques dues à la mastication ou encore.
Adaptation marginale
L’adaptation marginale, et l’étanchéité qui en découle, sont des éléments essentiels à la survie de la dent restaurée. Celle-ci dépend du prothésiste bien sûr mais également du matériau lui- même. Une étude in vitro (38) a été réalisé afin de mesurer l’espace marginal sur différentes formes de restaurations partielles. Ainsi cinq groupes de 16 molaires extraites sont constitués : D’après cette étude, avec la technique CFAO nous obtenons de meilleurs résultats. Il aurait été intéressant d’avoir une revue systématique traitant ce sujet ou une étude incluant plus de matériaux et un nombre plus élevé de spécimens. Une étude (40) incluant cinq matériaux a été publiée en 2019. Des prémolaires extraites ont été restaurés selon différentes techniques et cinq groupes ont été définis, les résultats après collage sont dans le tableau 6, cependant on peut regretter que le nombre de spécimens par groupe soit faible (6 par groupe). dents ont été définis : VE pour VITA EnamicÒ, LU pour LavaÔ Ultimate, VS pour VITA SuprinityÒ et IPS pour IPS EmaxÒ CAD. Après avoir scannés les dents couronnées Les mesures ont été réalisés plusieurs fois sur les quatre faces de la dent. Les résultats moyens sont : 102,4 µm pour VE ; 91,5 µm pour LU ; 132,1 µm pour VS et enfin 155,5 µm pour IPS. Il est difficile de faire une conclusion, en effet pour le même matériau on peut observer des variations significatives des mesures de l’espace marginal selon les études. On observe, de manière générale, de meilleurs résultats pour la CFAO contrairement aux autres techniques, et des résultats acceptables que ce soit pour les céramiques ou les matériaux hybrides. A l’heure actuelle, la CFAO tend à se généraliser, on peut observer sur la figure 13 le joint entre différents matériaux usinés par CFAO et la dent restaurée.