Des jardins partagés pour retrouver des relations
Les jardins partagés, appelés également jardins communautaires, fleurissent en France depuis une dizaine d’années. Ils sont définis d’après le texte de loi comme des «jardins créés ou animés collectivement, ayant pour objet de développer des liens sociaux de proximité par le biais d’activités sociales, culturelles ou éducatives, et étant accessible au public». Héritier des jardins ouvriers, le jardin partagé est pourtant à distinguer de celui-ci. Alors que les jardins familiaux sont des parcelles possédés par un jardinier qui la façonne selon ses envies, le jardin partagé est au contraire la mise en place d’un projet commun autour d’un lieu unique. Espace de nature s’insérant dans le tissu urbain, le jardin partagé réunis un groupe d’individus sous forme associative, qui oeuvrent ensemble à la mise en forme d’un paysage.25
Un des principaux enjeux de l’aménagement de ce type de jardin dans le quartier est la mixité ainsi que la rencontre entre les citoyens. Ces jardins favorisent en effet la mixité sociale puisqu’ils rassemblent des personnes de toutes catégories sociales, mais également la mixité entre les générations. D’autre part, la notion de partage est un moyen de lutter contre les exclusions. Ces jardins accueillent les personnes en difficultés et constituent de ce fait un lieu d’insertion et d’auto-gérance. S’impliquer dans la création d’un jardin partagé peut aider les habitants à prendre conscience de leur rôle de citoyen. C’est ainsi que certains osent prendre la parole, partager leurs opinions, émettre des propositions, prennent un peu plus confiance en eux, et peuvent se sentir davantage acteur de la société.
Enfin, l’introduction de jardins communautaires représente un véritable enjeu écologique. Outre la réintroduction d’espaces verts en ville, cette démarche permet de sensibiliser les habitants au respect de l’environnement et de la biodiversité. Certains gestes simples, tels que la récupération des eaux de pluie, le bêchage droit, qui permet d’aérer la terre sans perturber les organismes vivant dans le sol, l’utilisation de compost, incitent les usagers à adopter des attitudes respectueuses de l’environnement.26 Par ailleurs, des activités sociales ou éducatives, autour de différents thèmes, pourront être proposées aux habitants. Ces animations seront l’occasion de redynamiser le quartier et de sensibiliser les riverains aux enjeux écologiques. Des ateliers ludiques pourront être mis en place pour initier, par exemple, à la culture biologique, à la fabrication du compost, ou à l’apprentissage des herbes médicinales ou de cuisine.
Il est à noter que des démarches de recensement des jardins du quartier et d’étude de la demande seront à mener en amont de la réalisation du projet.
Une cantine commune interface avec l’usine
Parmi les projets d’aménagement permettant l’établissement d’un lien entre les différentes populations du quartier, la création d’une cantine commune, accueillant les ouvriers de l’usine, les collégiens ainsi que les habitants du quartier est retenue. La cantine permettrait également de renforcer le lien intergénérationnel en accueillant des personnes de tous les âges, du collégien au retraité.
De surcroit, il serait possible d’envisager l’approvisionnement de la cantine par une partie de la production des jardins partagés, dans le cadre de projets de réinsertion. Cette démarche s’inscrirait dans une logique de développement durable, proposant ainsi une alimentation biologique de qualité, produite localement.
Sous la forme d’une ancienne maison ouvrière, à l’image du patrimoine du quartier, la cantine s’intègrerait dans son environnement.
Outre son rôle de restauration de qualité à prix abordable, la cantine proposerait un espace de documentation sur le risque industriel, aussi bien sous la forme de panneaux explicatifs dans le hall d’accueil que l’affichage d’articles de journaux traitant du risque industriel. Ce bâtiment jouerait le rôle d’interface entre les résidents et l’usine, et favoriserait ainsi une compréhension mutuelle. A la fois un lieu de rencontre et de mixité et porteparole de l’usine, elle permettrait également de présenter l’histoire de Primagaz et d’exposer son fonctionnement à toutes les personnes extérieures à l’usine. Ce bâtiment jouerait ainsi le rôle d’interface entre les résidents et l’usine, et favoriserait une compréhension mutuelle.
La mise en place de ces aménagements serait un moyen de créer un quartier de vie, avec des lieux de rencontre et de partage. Renouer un lien social entre les habitants du quartier est un enjeu primordial pour retrouver un dynamisme au sein du quartier. Ces relations unissant les habitants sont essentielles, notamment sur des territoires à risques, car ils permettent, audelà de l’amélioration de la vie du quartier, de développer un esprit de solidarité en cas d’accident.
L’ouverture du quartier sur La Loire
Sa proximité avec La Loire représente un véritable atout pour le quartier, à différents niveaux. Une ouverture sur le fleuve permettrait d’améliorer la vie des habitants, par l’aménagement d’un cadre d’exception, et serait également un moyen d’inciter les touristes à marquer un arrêt dans le quartier.
Valoriser le site : un enjeu environnemental
Les actuelles préoccupations pour la préservation de la nature et du paysage mettent en évidence de nouveaux enjeux liés à la requalification des fleuves. La Loire est un milieu naturel riche qui tend à se déséquilibrer sous l’effet de l’action humaine. Lieu de passage des espèces migratoires et véritable réservoir de biodiversité, le fleuve a été inscrit comme site d’importance communautaire du réseau européen Natura 2000. La protection du fleuve représente un enjeu écologique considérable, aussi bien pour la sauvegarde des écosystèmes que pour la préservation de la qualité de l’eau potable. Les bords de Loire situés à une cinquantaine de mètres au nord du quartier, sont des espaces non aménagés, et disposent pourtant d’un potentiel remarquable. Des actions pourraient être menées sur ces espaces, en vue de sensibiliser le grand public aux richesses de la Loire et de faire naître une relation entre l’homme et son fleuve.27 En 27 Site internet nature et patrimoine : www.saison-vives.com outre, l’aménagement de ce terrain pourrait mettre en valeur le cadre naturel, et faire l’objet d’une sensibilisation au risque inondation et à la gestion des crues.
