80 % de la population malagasy sont des paysans. La riziculture est une des activités prédominantes effectuées par ces derniers. La surface rizicole exploitée reste faible faute de moyens techniques, financiers et la non performance des infrastructures existantes (barrages, canaux d’irrigation). Pour le cas du périmètre de Besoa, en plus de la non performance des infrastructures existantes s’ajoutent le passage des cyclones entraînant leurs dégâts ainsi une mauvaise gestion de leur exploitation et entretien. En effet, la production rizicole est minime (1.2 T/ha). Les paysans n’arrivent même pas à satisfaire leur besoin annuel en riz. L’autosuffisance en riz, premier objectif de l’Etat malagasy, est loin d’être atteinte. Face à cette situation, ce présent mémoire a pour but de contribuer à l’augmentation de la production rizicole par l’aménagement du système d’irrigation du périmètre de Besoa et de proposer des solutions relatives à ce problème.
Situation physique de la région
Localisation
La zone d’étude se situe dans la partie Centre Sud du plateau central. Elle se trouve dans le Fokontany de Besoa, Commune Rurale de Besoa, Sous Préfecture d’Ambalavao et Province Autonome de Fianarantsoa. Cette commune contient cinq Fokontany à savoir :
• Besoa Centre,
• Ambalamarina IV,
• Antako,
• Andraibe,
• et Tambohobe.
La commune Rurale de Besoa se localise à 1 [km] de la RN 7, sur l’axe Ambalavao Ihosy au PK 24. Les coordonnées géographiques de Besoa sont entre :
• les latitudes 21°13’ S et 21°20’ S,
• les longitudes 46°45’ E et 46°46’ E.
Le périmètre est coupé par la RN 7. Captant l’eau de la rivière Ionisoa, le site du barrage d’irrigation du périmètre s’installe à l’ouest de la RN 7 .
Données climatologiques
Le climat et les conditions atmosphériques sont des éléments de base indispensables pour déterminer la quantité d’eau nécessaire et disponible à l’irrigation afin de dimensionner les ouvrages. La région de Besoa se situe à la limite extrême Sud de la Haute Mahatsiatra. L’influence du climat du Sud, caractérisé par un vent sec et chaud, sur celui de cette région de plus de 1000 [m] d’altitude est importante. Il en résulte alors un climat classé parmi un climat tropical d’altitude avec une période fraîche plus courte. Les principaux facteurs climatiques sont :
• la température [°C],
• l’insolation [h/jour],
• la pluviométrie [mm],
• l’humidité relative [%],
• et la vitesse du vent [Km/h].
Le site du projet ne dispose pas de station météorologique. Les stations d’Ambalavao et Fianarantsoa sont choisies comme stations de référence pour les données climatologiques.
Les températures moyennes maximales et minimales
La température moyenne maximale dans l’année varie entre 25°C et 31°C. La température maximale peut atteindre 34°C en mois de décembre. Tandis que la température moyenne minimale varie entre 5°C à 15°C . La température minimale peut descendre jusqu’à 2°C ou 4°C aux mois de juin et juillet.
L’insolation
La connaissance de l’insolation est extrêmement importante à la détermination du besoin en eau de la plante. La durée de l’insolation est mesurée à l’aide d’un héliographe. Elle varie de 5.3 à 7.4 [h/jour].
Humidité relative
L’humidité relative est définie comme le rapport entre la pression de vapeur d’eau dans l’air et la pression de vapeur saturante. Elle est indispensable pour évaluer le besoin en eau de la plante. L’état hydrométrique de l’air est défini par l’humidité relative mesurée à l’aide d’un psychromètre.
Vitesse du vent
La vitesse du vent est un facteur moteur pour l’évaporation, les changements de chaleur et tous les autres échanges de masse entre la surface et l’air. La vitesse vent est mesurée à l’altitude 10 [m] à l’aide d’un anémomètre.
Pluviométrie
La pluviométrie est un facteur primordial de genèse des crues et des apports. La station d’Ambalavao est la station de référence pour les données pluviométriques.
Données agro-socio-économiques
Situation démographique
Historique
Mahasoa – un village dans la commune de Besoa – se trouve sur la rive droite d’Ionisoa. Ce village fut la capitale du royaume installé jadis sur les bords de l’Ionisoa. Les tombeaux des anciens rois considérés comme un lieu sacré se trouvaient juste en amont du site actuel du barrage. Cette tradition, transmise de génération en génération, est toujours respectée par la population.
Population
Les Betsileo sont majoritaires dans la région même s’il y a une forte émigration venant du sud. Le passage des commerçants de bovidés, venant du sud vers le marché d’Ambalavao, dans la région favorise le métissage avec les ethnies Bara et Antandroy.
Nombre de la population
La population de la commune rurale de Besoa compte environ un peu plus de 9000 habitants en 2002 repartis à travers les cinq Fokontany. Plus de 60% de la population résident dans les deux Fokontany de Besoa et d’Ambalamarina. Les femmes et les enfants constituent plus des 75% de la population.
Situation sociale
Organisation sociale
Les paysans ont une expérience acquise en terme de socio-organisation. Cette expérience s’est accumulée grâce aux organisations des paysans face aux passages des « dahalo » depuis longtemps. Ainsi plusieurs associations à vocations diverses se sont formées au sein de la communauté.
L’association « Soafaniry » a initié la requête de demande du projet de réhabilitation du périmètre de Besoa. L’association « Soamiraihina », association des riziculteurs du périmètre créée depuis quelques mois est devenu le bénéficiaire direct du projet. Elle constitue l’Association des Usagers de l’Eau composée 55 ménages.
Education
La commune de Besoa contient neuf (9) Ecoles Primaires Publiques qui sont presque centenaire et servent plus de 1000 élèves. Sans statistique officielle, les autorités locales admettent que le taux brut de scolarisation ne dépasse pas les 70%. Par ailleurs, moins de 20% des enfants entrant dans le système ne terminent pas le primaire.
Santé
La Commune Rurale de Besoa bénéficie d’un CSB II (Centre de Santé de Base du niveau deux) en bon état. Ce CSB II possède un médecin et un infirmier. Les maladies fréquemment recensées et soignées dans ce CSB II sont essentiellement:
• le paludisme,
• la diarrhée,
• et les infections respiratoires aiguës.
Parallèlement, les guérisseurs traditionnels restent très actifs dans la région. La population a la confiance et l’habitude de les consulter. Cela rend délicat les activités du CSB II. Il n’est consulté qu’en dernier recours. Cet attachement aux pratiques traditionnelles constitue une contrainte tenace pour les services sociaux de base.
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