Aménagement du plan d’eau du Châtelard
Usages du lac et règlementation
Promenades autour du lac
Il est possible d’effectuer le tour du plan d’eau du Châtelard à pied, en vélo ou à cheval ; des aménagements ont été réalisés tels que des bancs ou des pontons permettant de s’y arrêter. Il est accessible à partir de la base de loisirs ou un parking situé au Sud du plan d’eau. En 2012, a été aménagée «la promenade savoyarde de découverte ». Cette promenade, le long du Chéran et des plans d’eau, est l’occasion de découvrir l’histoire originale du massif des Bauges. Cette balade s’effectue avec un livre audio et propose deux itinéraires : -La promenade confort débutant à la base de loisirs de Lescheraines d’une durée de 1h30 et accessible à tous (familles, personnes à mobilité réduite). -La promenade liberté au départ du parking de Pissieu : il faut prévoir 2h30 pour cette dernière [7]. Pour ces deux balades, il est possible de partir du plan d’eau de Lescheraines ou du Châtelard ; de la signalétique a été installée le long des plans d’eaux (images, formes) ainsi que des bornes audio.
La pêche en réserve active
Ce plan d’eau est connu et apprécié des pêcheurs puisqu’il permet de pratiquer la pêche dans un cadre sauvage et sur des poissons n’étant pas issus d’empoissonnements réguliers. En effet, il n’y a pas eu de déversement de poissons depuis 1999. De plus, il est longé par le parcours no-kill du Chéran et une « cabane des pêcheurs » a été construire au sud du plan d’eau. Ce plan d’eau est géré par l’ AAPPMA du Haut-Chéran ; elle ne paie pas de loyer mais doit entretenir les berges. Il est interdit à la baignade et aux activités nautiques. Une de ses particularités est qu’il abrite une population sauvage fonctionelle de truites fario (Salmo trutta. Linnaeus, 1758) remontant du Chéran. (Monsieur PASQUALINI, président de l’AAPPMA du Haut-Chéran et le SMIAC) Il semble que ces truites arrivent à établir leur cycle biologique puisqu’il y a la présence de frayères à l’arrivée du ruisseau et au niveau de l’exutoire. Cependant, il n’existe pas d’analyses génétiques sur les truites du plan d’eau pour le prouver scientifiquement, cette hypothèse se repose donc sur des faits et des observations. Dans le passé, il y avait la reproduction de truites arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss.Walbaum, 1792). Il y a une vingtaine d’années, des corégones ont été introduits (souches inconnues) et y sont toujours présents, ce qui montre qu’ils se sont adaptés et reproduits car leur longévité est d’environ 10 ans maximum [8]. Ce plan d’eau est qualifié de plan d’eau Salmonicole. Néanmoins, il abrite également quelques autres espèces de poissons telles que : – Perches communes (Perca fluviatilis. Linnaeus, 1758) – Perches soleil (Lepomis gibbosus. Linnaeus, 1758) (espèce invasive) – Gardons (utilus rutilus. Linnaeus, 1758) – Goujons : (Gobio gobio.Linnaeus, 1758) – Vairons : (Phoxinus phoxinus. Linnaeus, 1758) – Carpes communes (Cyprinus carpio. Linnaeus, 1758) – Carpes miroirs (Cyprinus carpio carpio. Linnaeus, 1758) Les carpes y sont représentées de manière anecdotique ; il n’y a que quelques individus. Les perches ont été introduites par des personnes extérieures et non par l’AAPPMA. Ce plan d’eau appartient au domaine privé et est classé en 1ère catégorie piscicole. « La catégorie piscicole est un classement juridique des cours d’eau en fonction des groupes de poissons dominants. Un cours d’eau est déclaré de première catégorie lorsque le groupe dominant est constitué de salmonidés » [9]. L’ouverture générale de la pêche est du 11 mars au 17 septembre. La règlementation est spécifique au plan d’eau puisqu’il est en réserve active, c’est-à-dire qu’il n’est possible de pêcher qu’à une seule canne et de prélever qu’une seule truite de 35 cm minimum par jour et par pêcheur. Il est également interdit de marcher dans l’eau sur les zones de frayères. 12 Il n’y a pas d’empoissonnement régulier. Seuls des alevinages de certaines espèces ont été effectués dans le passé. L’AAPPMA a délivré en 2015, 415 cartes d’adhérents (cartes annuelles) et 435 cartes touristiques. Tous ces pêcheurs ne sont pas forcément allés sur le plan d’eau car la carte permet également de pêcher le Haut Chéran. Le graphique ci-dessous montre l’activité de pêche sur les plans d’eau de Lescheraines, le Châtelard, la rivière et les activités de la base de loisirs (activités sur le site). Figure 4 : L’intérêt de la pêche du point de vue de la saisonnalité Source : EURL A2H. 2016. AAPPMA du Haut-Chéran Mission d’expertise pour la valorisation touristique des lots de pêche de l’association, notamment des plans d’eau. On voit que l’activité de pêche permet une fréquentation d’avant et d’après saison estivale. L’attractivité de la base loisirs entre juin et octobre correspond à un creux pour l’activité de pêche. Néanmoins, les personnes attirées par le site de Lescheraines sont à proximité du plan d’eau du Châtelard et peuvent s’y rendre facilement pour effectuer des promenades. Il semble y avoir une complémentarité des activités grâce aux milieux variés du secteur. Il faut tout de même retenir que les activités principales du lac du Châtelard sont les balades ainsi que l’activité de pêche.
La catégorisation du plan d’eau
Il existe plusieurs catégories de plans d’eau qui peuvent être différenciés selon différents critères tels que : • Les configurations naturelles du site • La configuration des ouvrages permettant l’existence de la retenue • L’alimentation de l’étang, son usage et sa date de création Ces plans d’eau peuvent avoir des conséquences sur les milieux aquatiques, leur équilibre et sur la sécurité des biens et des personnes. Les plans d’eau sont des systèmes complexes auxquels s’applique une règlementation particulière mise en place et appliquées grâce à différents acteurs : • Police de l’Eau (article L.214-1 à 214-3 du Code de l’Environnement) : pour la maîtrise des pollutions et pour la sécurité des biens et des personnes. • Police de la Pêche, (article L.430-1 à L.438-2 du Code de l’environnement) : réglemente la propriété du poisson, le droit de pêche, l’introduction d’espèces piscicoles. Il existe également un certain nombre de Lois telles que la Loi Montagne (article L.145-5 du Code de l’Urbanisme) stipulant une protection des rives des plans d’eau dans un rayon de 300m ou encore des règlements locaux tels que les plans de prévention des risques. Selon la Police de la pêche, il y a une différenciation faite entre « eaux closes » et « eaux libres ». Le plan d’eau du Châtelard est classifié en tant qu’eau libre non aménagée. Une eau libre est « un cours d’eau, un plan d’eau naturel ou artificiel établi sur cours d’eau ou sur source, ne faisant pas obstacle à la libre circulation des poissons. » [10]. Les batraciens et les crustacés sont également inclus dans cette définition. Le poisson n’appartient pas au propriétaire du terrain, le propriétaire riverain doit acquitter d’une taxe piscicole pour la pratique de la pêche. Les actes consistant à relâcher du poisson ou vidanger le système doivent être réalisés avec le concours d’une association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique (AAPPMA). De plus les « ouvrages de prise d’eau et de trop-pleins ne doivent pas comporter de grilles ou équipements empêchant la libre circulation du poisson, entre le plan d’eau et le milieu à l’aval et à l’amont. »
Contexte de l’élaboration du sujet
Lors de cet exercice, il sera réalisé un état des lieux sur une des gravières des « îles du Chéran » afin de pointer les aspects pouvant être améliorés. Il sera également pris en compte le Chéran situé à proximité. Les objectifs du projet ne seront pas limités au plan d’eau car ils auront un impact direct sur le cours d’eau. C’est avec le Syndicat Mixte Interdépartemental d’Aménagement du Chéran (SMIAC) que le sujet a été élaboré. Ce syndicat regroupe 35 communes des 39 communes de Savoie et Haute-Savoie situées sur le bassin versant du Chéran. Cette structure gère le bassin versant du Chéran. Les travaux précédents ce sont portés sur l’amélioration de la qualité de l’eau, la restauration morphologique du Chéran, l’entretien des berges et du lit des cours d’eau ainsi que la mise en valeur des milieux aquatiques. Actuellement le SMIAC continue ses efforts tout en prenant en compte de nouvelles problématiques telles que la lutte contre les pollutions, le suivi de la ressource ou la préservation de l’espace de liberté des cours d’eaux. Les buts de cet exercice sont : • Apporter des informations/données, car très peu d’études ont été faites sur le site • Pointer les problèmes existants, même si les études ne sont pas présentes • Proposer un aménagement permettant : -Une continuité écologique entre le plan d’eau et le Chéran -La préservation naturelle du milieu et des espèces -Une valorisation pédagogique -Une amélioration paysagère Suite à une étude réalisée sur les plans d’eau, il avait été émis comme hypothèse de réaliser un ruisseau à la place de la buse enterrée : c’est donc cette piste qui sera exploitée lors de ce projet. Ce projet est une volonté du SMIAC et du Président de l’AAPPMA du Châtelard, ce travail permettant d’avoir une ébauche d’idées sur le projet et les pistes envisageables.
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