Plusieurs questions se soulèvent lorsque l’on parle d’aménagement de l’espace. En effet, nous l’aménageons différemment selon l’âge de la population qui le fréquente et on doit répondre à divers besoins dont la liberté, la sécurité, la création,… Pour aménager un espace d’enfance, il semble nécessaire de prendre en compte un ensemble d’éléments : la loi, les objectifs, les moyens financiers,… Tout cela demande de la réflexion ainsi que de la perspicacité. On entend souvent que le personnel éducatif regrette de ne pas avoir été consulté (Métiers de la petite enfance, 2014, p. 9).
L’architecture est un art de concevoir et de bâtir des édifices en y incluant les aspects sociaux et environnementaux liés à sa fonction. L’architecture part d’une réflexion et d’une planification de la part du concepteur. Cette réflexion est à la fois esthétique, sociale, environnementale et philosophique. (Wikipedia, 2015)
L’idée est venue lors de mon expérience professionnelle en tant qu’ASE en UAPE. En effet, j’ai travaillé durant quatre ans avec un groupe d’écoliers. Durant cette période, j’ai pu observer un certain nombre d’enfants « agités » qui courent entre chaque salle ou dans les corridors. D’autres encore qui se sentent perdus au milieu de tout ce monde présent qui n’a de cesse de bouger dans tous les sens. Mon hypothèse est que le problème vient des salles qui sont étroites et très dispersées. En effet, au premier étage il y a trois salles reliées par des parois coulissantes qui ne protègent pas du bruit, une salle au deuxième, à l’origine destinée aux réunions des cadres, et enfin des corridors très larges qui influencent l’envie de se précipiter au pas de course. Notre salle à manger est très grande mais, malgré qu’elle soit insonorisée, le bruit est insupportable lorsque tout le monde est regroupé. J’ai observé des enfants qui se bouchaient les oreilles pendant le repas.
Durant mon expérience professionnelle dans un secteur tel que les écoliers, j’ai pu observer que l’équipe éducative est souvent désemparée face à ces situations. L’une des solution qui a été trouvée était de séparer les enfants en groupe correspondant à leur degré scolaire. Pour ce faire, il a donc été demandé aux autorités communales de pouvoir utiliser une salle décentralisée afin de la dédier aux plus grands. Les plus petits mangeraient désormais dans leurs salles d’activité respectives, ceci afin de réduire le niveau sonore. Si ce but était atteint, le côté pratique s’en trouvait, lui, péjoré. En effet, une partie du personnel se devait de traverser plusieurs routes avec un grand groupe d’enfant vers ce nouveau lieu. Une autre se retrouvait dès lors à devoir nettoyer après chaque repas les tables, les chaises ainsi que le sol afin que les enfants puissent à nouveau jouer avant le retour à l’école.
Plusieurs domaines alimentent la problématique de l’espace au sein de l’UAPE. Outre le respect des normes cantonales en vigueur, celui des besoins de l’enfant en âge de scolarité n’est pas à négliger. Les informations obtenues par ces deux pôles sont primordiales et influent donc sur l’aménagement. Nous pouvons mettre en place une multitude d’objectifs soit dans l’organisation physique, soit dans l’apport de matériel. Cependant, si cela ne répond pas directement aux besoins et aux intérêts des enfants, nous passons à côté de l’essentiel. (Musson, 2013)
Bien évidemment, il faut aborder le thème de l’architecture. Est-ce que cette dernière a un impact sur le comportement des enfants ? Il faut qu’elle puisse assurer la sécurité des enfants et du personnel. Les concepteurs y sont forcément étroitement liés. En effet, il faut tenir compte de la collaboration entre les concepteurs et les utilisateurs. Le personnel éducatif a des attentes et des besoins lors de l’élaboration de la construction et il semblerait important que l’architecte puisse y répondre.
Les crèches sont connues et revendiquées depuis bien longtemps. Est-ce le cas pour les UAPE ? Comment sont-elles perçues ? Nous entendons souvent parler de « cantine scolaire » ou de « surveillance ». Cela ne valorise pas l’image de l’UAPE qui a d’autres valeurs comme l’accompagnement de compétences pas forcément travaillées à l’école.
Motivations personnelles : Cette problématique étant journalière et entachant la vie du personnel et des clients, ce travail me permet de réfléchir aux réels besoins des enfants en âge scolaire fréquentant une UAPE. De plus, il répond à de réelles préoccupations quotidiennes. La thématique en lien avec les UAPE est novatrice et permet de répondre à des questions qui n’ont peut-être encore jamais été soulevées. Il m’encourage à proposer aux enfants un accueil respectueux de leur stade de développement.
Motivations professionnelles : Ce travail habilitera de façon certaine les équipes éducatives à réajuster leurs points de vue sur la problématique. Cet outil de ma réflexion élargira l’éventail des solutions possibles pour un encadrement optimal des écoliers de tous âges. En effet, elles se mettent régulièrement en question sur leur méthode de travail et pensent que le problème vient de leur façon de poser un cadre et des limites. Cela leur permettra de se rendre compte si leur espace d’accueil pour écolier est conçu de manière à respecter les besoins de ces derniers.
1. Introduction |