ALLAITEMENT MATERNEL, RÔLES, BIENFAITS ET COMPOSITION DU LAIT MATERNEL

ALLAITEMENT MATERNEL, RÔLES, BIENFAITS ET COMPOSITION DU LAIT MATERNEL

Le lait maternel, le lait infantile et ensuite les laitages sont le pilier de l’alimentation de l’enfant jusqu’à 36 mois et restent indispensables au-delà pour l’apport en macronutriments, en calcium et autres micronutriments pendant toute la croissance. « Breast is best » : l’accord est unanime quant à la supériorité de l’allaitement et du lait maternel. Ce dernier demeure le plus approprié pour répondre aux besoins nutritionnels caractéristiques du nourrisson. En faisant le choix de l’allaitement maternel, la maman propose le lait répondant le mieux aux besoins de l’enfant pour son développement. L’expression « allaitement maternel » est réservée à l’alimentation du nouveau-né ou du nourrisson par le lait de sa mère (50). L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) donne une définition précise de l’allaitement maternel et de ses niveaux c’est-à-dire exclusif, prédominant ou partiel. Est défini comme « exclusif », l’allaitement chez le « nourrisson qui ne se nourrit que du lait de sa mère ou d’une nourrice […] et ne prend aucun autre liquide ou solide à l’exception de gouttes ou de sirops contenant des vitamines, des sels minéraux ou des médicaments » (51).

Prévalence de l’allaitement maternel en France

L’allaitement maternel est le meilleur mode d’alimentation et l’un des leviers les plus efficaces pour la santé et la survie de l’enfant. Cependant, à l’échelle mondiale, les résultats des politiques et programmes recommandés en matière d’allaitement ne sont pas en ligne avec les attentes en termes de santé publique. Une analyse des pratiques menée par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et l’OMS en partenariat avec le Collectif mondial pour l’allaitement maternel relève qu’au niveau mondial 38 % des nourrissons âgés de 0 à 6 mois sont exclusivement nourris au sein et que seuls 23 pays ont des taux d’allaitement exclusivement au sein supérieurs à 60 % (52) (53). Il ressort également que des pratiques non optimales en matière d’allaitement sont à l’origine de 11,6 % des décès d’enfants de moins de 5 ans soit l’équivalent de 804 000 décès en 2011. Les Etats membres de l’OMS se sont Selon l’OMS, la région européenne est celle qui affiche les taux les moins élevés d’allaitement maternel. L’allaitement au sein y a diminué jusqu’au début des années 1970 en lien avec l’évolution sociale et politique, l’urbanisation croissante, l’industrialisation, l’augmentation des accouchements en milieu hospitalier et la disponibilité de substituts adéquats.

Au niveau national, malgré une progression importante du taux d’allaitement entre les années 1970 et 2010 : 36 % en 1972, 45,5 % en 1976, 51,6 % en 1995 et 52,5 % en 1998 (54), le taux d’allaitement français est l’un des plus bas au monde. En 2013, deux nouveau-nés sur trois sont allaités à la naissance et 40 % le sont encore à 11 semaines et 30 % à 4 mois. Au seuil recommandé de 6 mois, moins d’un enfant sur 5 (18 %) est allaité (55). Parmi ceux allaités en 2012, la durée médiane d’allaitement était de 15 semaines et de 3,5 semaines concernant l’allaitement exclusif ou prédominant (56). Les disparités sont toutefois marquées selon les départements avec un gradient positif en Ile-de-France et dans l’est de la France. D’autres déterminants en faveur de l’allaitement sont documentés comme l’âge de la mère à la naissance, son niveau d’études et sa catégorie socio-professionnelle ou encore le rang de naissance de l’enfant notamment .

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Les risques liés à une alimentation artificielle

L’UNICEF rapporte que l’emploi de substituts du lait maternel est coûteux alors que la pratique de l’allaitement est économique pour la famille. En termes de composition, « là où le lait maternel est un fluide nutritionnel complexe », une préparation pour nourrissons même dans sa meilleure formule ne contient pas tous les facteurs protecteurs (immunoglobulines, lysozyme, lactoferrine, éléments cellulaires, agents anti-inflammatoires, facteurs de croissance, hormones, etc.) présents dans le lait maternel. Une préparation infantile n’offre donc pas les mêmes bienfaits non-nutritionnels au long terme. Enfin, ces substituts présentent des risques microbiologiques en cas de préparation non rigoureuse comme par exemple l’utilisation d’eau non potable, de matériels non stérilisés, « en particulier là où les niveaux de maladie infectieuse sont élevés ». Une préparation inappropriée et une dilution trop importante peut engendrer un risque de déshydratation et de malnutrition de l’enfant (57). Enfin, le lait maternel est disponible immédiatement et en quantité suffisante. Dans les sociétés développées, le bébé peut aussi être suralimenté, la croyance populaire faisant qu’un gros bébé est un bébé en bonne santé au risque de complications métaboliques tardives.

Au sein de l’Union européenne, les recommandations de l’OMS (2001) sont reprises au travers du plan d’action pour la protection, la promotion et le soutien de l’allaitement maternel en Europe, élaboré en 2004 dans le cadre d’un projet co-financé par la direction générale de la santé et de la protection des consommateurs de la Commission Européenne (62). Ce plan d’action dresse un panorama de l’allaitement dans 29 Etats membres et les multiples initiatives mises en place à différents échelons. Le rapport préconise enfin des interventions spécifiques « dont l’efficacité a été prouvée et qui sont intégrées à un plan coordonné » afin « d’obtenir des résultats plus satisfaisants et durables » autour de six grandes thématiques relatives à l’allaitement maternel.

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