Cours initiation aux concepts de base de la prospective, tutoriel & résumé algorithme en pdf.
Algorithme pour la conduite d’une étude prospective
Une étude prospective vise à définir les différentes évolutions possibles d’un système donné (qui pourrait être une institution, un phénomène, un domaine particulier, etc.) à partir d’un état présent. Il est tout naturel alors de définir trois moments (l’ordre chronologique sera discuté plus tard) pour l’étude :
• Le Présent. • Les Futurs. • Les Chemins du Présent vers les Futurs.
L’étude du présent est importante pour connaître la situation de départ et définir par la suite les actions à entreprendre pour parvenir à l’un des futurs possibles. Cette étude est également très importante pour déterminer les éléments de la dynamique qui pourrait façonner l’avenir. C’est aussi important d’étudier le présent pour saisir ce qu’il y a d’essentiel qui justifie l’exploration du futur. Car, même si la prospective offre la possibilité d’embrasser plusieurs problèmes à la fois, il y aura toujours une problématique à privilégier. L’étude du présent implique ainsi que l’on cherche à savoir quels sont les enjeux, les défis, les opportunités, etc. auquel fait face le système ou le phénomène étudié. Il faut également pouvoir disposer des éléments de dynamique, de la motricité du système. Pour mieux connaître le présent, il faut donc déceler les facteurs qui ont de l’importance pour l’avenir. Il faut également savoir comment ces facteurs vont jouer les uns sur les autres et dans quels sens. On peut se faire aider évidemment des connaissances des spécialistes sur la question. On est cependant souvent obligé de recourir au passé du système pour connaître sa dynamique et en tirer des enseignements sur l’avenir. On ajoute ainsi aux trois moments précédents, une dimension d’étude rétrospective.
En plus des éléments de dynamique interne, il faudrait que l’analyse du présent tienne compte de l’environnement du système qui pourrait avoir une influence quant à son avenir. C’est donc un ensemble de facteurs de changements et de paramètres qu’il faudrait non seulement identifier mais aussi en déterminer l’évolution possible et les interactions. Ce n’et qu’à partir de là que l’on peut avancer des visions quant à l’avenir de l’ensemble du système ou du phénomène et que l’on puisse définir des scénarios. Une fois les scénarios bien identifiés, il faudrait les évaluer et définir une stratégie qui permet de réaliser ce qui est souhaitable et éviter ce qui est indésirable. On vient d’ajouter ainsi aux moments précédents, deux autres volets : l’évaluation et la stratégie.
L’algorithme de la conduite d’une étude prospective sera alors composé des pôles suivants :
• Rétrospective. • Présent (étude des enjeux, des facteurs internes et externes de la dynamique du système) • Futurs. • Evaluation et choix. • Chemins • Stratégie.
L’anticipation
Le mobile premier de la prospective est l’anticipation. L’anticipation est une notion qui traduit l’action qui comporte trois dimensions :
• Une prévision de l’avenir. De quoi sera fait le futur ? Que va-t-il se passer à partir de ce moment présent ? Ce sont les questions que l’on se pose en faisant une anticipation. Il faut relever que la prévision se fait en situation où il y l’avenir n’est pas connu avec certitude. Dans le cas d’un avenir certain, il serait plus question de programmation que de prévision. L’incertitude est un facteur clé qui fait l’intérêt de la prospective. L’incertitude pousse à envisager plusieurs futurs plausibles. On ne se limite pas à une seule prédiction mais à différentes éventualités. • Une évaluation de la situation future plausible. Le futur prévisible est il une situation favorable ? Y a-t-il une opportunité nouvelle dans ce futur ? Ou bien comporte t il une menace, un défi ? L’évaluation de l’avenir est intimement liée à l’image que l’on se fait du futur. La relation entre prévision et évaluation est tellement étroite que finalement l’une implique l’autre. Les situations prévues sont évidemment constamment évaluées. Mais, dans une attitude d’anticipation, la recherche du meilleur, par ambition, le scannage des risques, par prévoyance, font que la prévision se fait de manière à détecter aussi bien les situations les plus probables que celles qui le sont moins mais qui peuvent se révéler plus intéressantes ou plus menaçantes. • Une action. L’anticipation vise à agir dans le présent en tenant compte des prévisions établies et de leur évaluation. Cette dimension est importante et fait la différence entre l’anticipation et la prédiction de l’avenir. La dimension action de l’anticipation implique que l’on fasse associer d’une manière ou d’une autre d’autres acteurs. Ce sont les partenaires, les décideurs, etc. qui permettent aux actions d’être concrétisés, d’où l’intérêt de les associer à la prévision.
Un exemple : Très souvent dans les sports d’équipe, il est question d’anticipation du jeu par les joueurs. Le joueur qui anticipe est celui qui élabore une prévision de l’évolution du jeu, qui tente d’en détecter l’opportunité ou la menace et qui immédiatement agit de manière à profiter ou à se défendre vis-à-vis de la nouvelle situation. On remarquera qu’il est difficile quelques fois de distinguer l’origine de la nouvelle situation. Est-ce le cours normal du jeu ou est ce l’anticipation du joueur qui a provoqué ou favorisé la nouvelle situation ? C’est en fait là des attitudes d’anticipation différentes vis-à-vis de l’avenir qui font que l’anticipation soit une réponse à un avenir prédéterminé ou au contraire un facteur de développement de cet avenir. C’est pour cette raison que les prospectivistes font une distinction complémentaire concernant l’attitude à l’égard de l’avenir qui oppose la passivité à différentes sortes de réactivité.
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