AGENTS, OPERATIONS ET CIRCUIT ECONOMIQUE
LES AGENTS ECONOMIQUES
Les agents économiques sont des individus ou des organismes qui constituent des centres d’action et de décision. Les agents économiques sont intégrés dans les secteurs institutionnels par le système élargi de la comptabilité nationale (SECN). Ils sont regroupés en catégories homogènes d’après leur fonction et leurs ressources principales. Ces catégories sont homogènes dans la mesure où elles réunissent des agents manifestant des comportements identiques dans l’exercice des grandes fonctions économiques: production, distribution de revenus, consommation, épargne, investissement. Les secteurs institutionnels Nous pouvons dire maintenant que le découpage en secteurs institutionnels repose sur deux critères :1) leur fonction (ou activité) principale, 2) leurs ressources principales. Ce découpage aboutit à la distinction de sept secteurs institutionnels résidents et du reste du monde. Ce sont :
1) Les sociétés et quasi-sociétés non financières. Elles sont regroupées selon leur statut juridique. Ces entreprises sont privées et publiques (ex. : la Poste), elles exercent une activité industrielle ou commerciale. Y figure notamment les grandes entreprises nationales (GEN).
2) Les Etablissements de crédit et assimilés. Ce sont la Banque de France et le Fonds de stabilisation des changes d’une part et les autres institutions monétaires d’autre part. Ces dernières ont un rôle prépondérant dans les opérations de crédit ou assimilés. Il s’agit des banques (BNP, Société Générale, Crédit du Nord, .), des Caisses d’Epargne, de la Caisse des Dépôts et Consignations, des sociétés financières, des institutions financières spécialises (crédit Foncier,.) ainsi que des institutions financières diverses comme les Sociétés de Bourse. Des Organismes de Placements Collectifs en Valeurs Mobilières (OPCVM); ils regroupent les SICAV (Sociétés d’investissement à Capital Variable) et les FCP (Fonds Communs de Placement).
3) Les entreprises d’assurance regroupent les compagnies d’assurance et les sociétés mutualistes.
4) Les administrations publiques sont constituées de l’Etat, des collectivités locales et des organismes de Sécurité Sociale.
5) Les administrations privées comportent les partis politiques, les syndicats (ex : C.G.T, FO), les comités d’entreprises, les associations culturelles, les organisations de consommateurs.
6) Les ménages se composent de l’ensemble des personnes physiques en tant que titulaires de revenus et en tant que consommateurs, mais aussi des producteurs lorsqu’il s’agit des entrepreneurs individuels. Pour la comptabilité nationale, un célibataire vivant seul est un ménage, il en est de même pour la population des institutions constituées de personnes vivant en communauté (casernes, prisons.)
7)Le reste du Monde. Le reste du Monde n’est pas un secteur institutionnel, à proprement parlé; il est en effet constitué d’agents non-résidents sans distinction pour leur activité ou leurs ressources.
Les fonctions et les ressources principales des secteurs institutionnels
Les sociétés et quasi-sociétés non financières: constituées sous forme sociétaire (les entreprises dans l’ancien système de la Comptabilité Nationale): • produisent des biens et des services marchands, c’est-à-dire destinés à être vendus sur un marché. • reçoivent le produit de la vente des biens et des services sur ce marché
Les institutions financières: * Les établissements de crédit: – produisent des services marchands (vendus sur un marché, celui des capitaux). Ils collectent des capitaux, accordent des prêts pour financer l’économie et gèrent les moyens de paiement;
– perçoivent des intérêts et des commissions. Les établissements de crédit versent un intérêt sur les placements (Codevi, comptes sur livret). A l’inverse, ils reçoivent un intérêt verse par les emprunteurs. Le revenu de leur activité est constituée par la différence entre les intérêts verses et les intérêts reçus, ainsi que des Commissions reçues. * Les organismes de placements collectifs en valeurs Mobilières
– gèrent des portefeuilles de valeurs mobilières et de titres du marché monétaire, – perçoivent des commissions.
Les entreprises d’assurance: • produisent des services marchands :elles assurent, c’est-à-dire garantissent un paiement en cas de réalisation d’un risque; • reçoivent des primes d’assurance versées par les assurés.
Les administrations publiques: • produisent des services non marchands, non payés directement par les utilisateurs (ex : enseignement public), • perçoivent des impôts et des cotisations sociales, • reversent une partie de ces ressources collectées sous forme de prestations sociales aux ménages, de subventions aux entreprises.
Les administrations privées: • produisent des services non marchands destinés à certaines catégories de ménages qui cotisent volontairement; • reçoivent des cotisations de leurs adhérents.
Les ménages: • consomment des biens et des services produits par les entreprises • produisent des biens et services marchands (entreprises individuelles); les ressources des ménages proviennent: – de leur participation à la production (le salaire rémunère leur travail, les intérêts et les dividendes rétribuent l’apport des capitaux); – du produit de la vente des biens et services sur un marché (cas des entrepreneurs individuels).
Le reste du Monde : – retrace les échanges des biens et services entre les unités résidentes et non-résidente, (importations et exportations).- reçoit le produit de ces échanges.
LES OPERATIONS ECONOMIQUES
L’activité économique est le fait d’une multitude d’agents qui prennent des décisions. Ces décisions ou opérations économiques, concernent la production, la distribution de revenus, la consommation, l’épargne et l’investissement.
Les opérations selon la Comptabilité Nationale
Produire, répartir des revenus, dépenser, sont les trois grands types d’opérations pris en compte par la Comptabilité Nationale qui retient:
• la production nationale, • le revenu national, • la dépense nationale.
Dans un circuit économique non ouvert sur l’extérieur, l’équilibre est réalisé lorsque la production nationale est égale au revenu national qui est égal à la dépense nationale.
Les opérations selon le circuit économique
La production consiste à combiner des facteurs de production (travail, capital) pour obtenir des biens et des services nécessaires à la satisfaction des besoins. La production est distribuée sous forme de revenus aux apporteurs des facteurs de production. Les agents économiques utilisent une part importante des revenus qu’ils ont perçus à la consommation de biens et services. Si le revenu n’est pas intégralement consommé, l’autre partie servira à constituer une épargne qui permettra aux entreprises de financer les investissements (achats de biens de production). Cette consommation finale plus les investissements constituent la demande globale qui alimente la production.
LA CONSOMMATION
Dans le langage courant, la consommation consiste à utiliser un bien ou un service pour satisfaire des besoins. Lorsque l’on parle de consommation en général, on s’intéresse uniquement à la demande finale de biens (finis) et services provenant des ménages. Il ne s’agit pas de la consommation intermédiaire correspondant à l’utilisation par l’entreprise de matières premières ou de biens et services achetés à d’autres firmes. La mesure de la consommation Au niveau individuel, la consommation se mesure par rapport au revenu. Exemple: Si un individu gagne 5 000 € et dépense 4 000 €, la fraction du revenu consacrée à la consommation (ou propension moyenne à consommer) = dépenses / revenu X 100 = 4 000 € / 5 000€ X 100 = 80 %. Au niveau national, la consommation se mesure en général par rapport au PIB, comme pour la production, elle peut être évaluée soit en volume, soit en valeur. Les facteurs qui agissent sur la consommation Divers facteurs expliquent l’évolution de la consommation.
• Le revenu: On ne peut consommer que dans la limite du revenu perçu ou à venir (crédit). Plus le revenu augmente et plus la consommation est élevée. Cependant, certains économistes (KEYNES) ont constate que l’accroissement de la consommation n’était pas proportionnel à l’accroissement du revenu sur une période relativement courte (la consommation augmente moins vite que le revenu).
• Les prix: généralement prix et demande évoluent en sens inverse (lorsque les prix augmentent, la demande diminue).
• Le pouvoir d’achat exprime une quantité de biens et de services qu’une somme d’argent ou un revenu permet d’acheter. Un pouvoir d’achat accru incite à consommer davantage. A l’inverse, un pouvoir d’achat diminué incite à puiser dans l’épargne pour maintenir un niveau de vie.
• Les facteurs psychologiques: les ménages déterminent souvent leur consommation en fonction du comportement d’autres ménages (effet d’imitation tout en voulant se différencier).
• Les facteurs culturels: la consommation est indissociable des habitudes acquises et dominantes du groupe social d’appartenance.
• La publicité: elle vise à provoquer une dépense qui, sans elle, n’aurait pas lieu ou s’orienterait différemment.
• Le crédit à la consommation stimule la consommation de biens durables. Il s’inscrit dans une politique plus globale de crédits proposés par les banques aux particuliers.
Evolution de la structure de la consommation
La Comptabilité Nationale ventile les dépenses de consommation des ménages:
• par fonction (biens et services destinés à la satisfaction des besoins);
• par durabilité (l’utilisation des biens et services conduit à leur destruction). En général, les grands postes de la consommation concernent: Logement (loyer, chauffage, éclairage), équipement du logement, transports, santé, loisirs et culture, habillement, alimentation. Sur une longue période, on constate une évolution de ces différents postes qui sont mesurés par le coefficient budgétaire.
Il mesure la part relative d’un poste de dépense d’une personne ou d’une catégorie de personnes dans l’ensemble de ses revenus. On constate une saturation de la demande pour l’alimentation et l’habillement ainsi que pour l’équipement du logement. On constate que plus le revenu augmente plus la part consacrée à la consommation alimentaire diminue. En revanche, les loisirs, les transports, la santé, les dépenses de logement augmentent.