Adéquation BIM/Rénovation ? Niveau d’avancement du secteur pour l’implantation et l’utilisation du BIM

Adéquation BIM/Rénovation ? Niveau d’avancement du secteur pour l’implantation et l’utilisation du BIM

Les exemples industriels vantant les intérêts du BIM se multiplient, et certaines expériences de grande ampleur interpellent. Il est possible de citer, par exemple, son utilisation récente au Centre National d’Art Contemporain de Beaubourg pour la maintenance, la gestion des surfaces, des vitrages (CAD-UC, 2017), ou la mise en place d’une gestion via des bases de données numériques BIM du patrimoine immobilier du Conseil Régional de Bourgogne depuis 2002 (Masson, 2016). En vue d’une transposition à notre périmètre d’étude, et pour davantage de pertinence, une étude plus approfondie des données scientifiques disponibles est cependant nécessaire. La compréhension et l’analyse des données disponibles mettant en évidence le lien ou l’intérêt du BIM pour le secteur de la rénovation sont des éléments clés de ce travail de recherche. Au début de cette thèse, la requête de publications scientifiques comportant BIM (ou Building Information Modelling/Modeling) dans le titre permettait d’obtenir plus de 2500 réponses en lien avec la construction, sur une base de données telle que Google Scholar (GS) et environ 250 pour Science Direct (SD). Ces chiffres soulignent bien l’effervescence scientifique qui accompagne le déploiement progressif de ces nouvelles méthodologies de travail au sein du milieu de la construction. Cependant, en ajoutant dans le titre les mots clés Renovation, Refurbishment, Rehabilitation ou Retrofit, seulement 42 articles étaient identifiés, selon les répartitions présentées en Figure 12.

Nous avons conscience qu’il s’agit ici d’une vision légèrement « biaisée » puisque des travaux peuvent évoquer la rénovation sans que le titre ne le mentionne. Toutefois, il n’est pas abusif de penser qu’un auteur voulant mettre l’accent sur ce secteur l’aura évoqué dans l’intitulé même de sa publication. Les thèmes qui ressortent sont présentés de façon synthétique dans le Tableau 2. Certaines caractéristiques des développements ou des chantiers étudiés, utiles pour la suite de notre analyse, ont été également ajoutées dans le tableau. Il apparaît de façon évidente que les spécificités liées aux activités de rénovation, ou aux typologies d’entreprises concernées n’ont pas encore été beaucoup abordées et prises en considération. La recherche de BIM et Restoration dans Science Direct ne donne aucun résultat et seulement 4 sur Google Scholar. Ces derniers se focalisent principalement sur la numérisation et l’acquisition de données relatives au patrimoine au sein de bâtiments historiques (de même que les travaux de (Khodeir, Aly et Tarek, 2016) utilisant le terme Retrofit). Ce type de travaux, jugé hors périmètre, ne figure donc pas dans la synthèse (Tableau 2) constituée autour des sujets majeurs suivants :  Ce bilan, quoique partiel, puisque limité aux publications disponibles sur ces deux bases de données depuis la création du BIM et jusqu’en décembre 2016, a plusieurs vertus. Il justifie le choix de considérer l’ensemble des mots clés de façon assez « ouverte ».

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Il souligne également que le secteur de la rénovation n’est pas le cœur de cible des réflexions scientifiques liées au BIM avec seulement 42 publications spécifiquement dédiées à ce secteur sur des milliers déjà publiées en 2017 (soit moins de 2 % des publications). Quelques mois avant notre travail de recherche, Ilter et Ergen avaient d’ailleurs obtenu des résultats similaires avec seulement 5 résultats sur 500 articles en interrogeant d’autres bases de données (Ilter et Ergen, 2015). Une récente « Analyse et revue bibliométrique » de 381 documents aboutit aux mêmes conclusions (Santos, Costa et Grilo, 2017). Les termes PME et rénovation ne sont quasiment jamais abordés (à moins de 5 reprises) et ne constituent bien évidemment pas une catégorie spécifique dans les synthèses finales proposées, en dépit des spécificités et des parts de marché qu’elles représentent. Le tableau précédent révèle enfin une vision restreinte du secteur de la rénovation  puisque près de 60 % des publications visent l’optimisation énergétique et une couverture très partielle de l’ensemble du périmètre défini dans les parties 1.2.2 et 1.2.3 (en raison également des échelles ou des coûts des projets Ŗmoyensŗ étudiés). Ce premier constat, révélant un manque d’intérêt des chercheurs pour le secteur de la rénovation, n’est certainement pas anodin et peut, en partie, expliquer en retour les réticences de ses acteurs envers le déploiement du BIM. Il est intéressant, cependant, de compléter ce constat en élargissant encore la réflexion : nous nous proposons, pour cela, d’interroger d’autres sources d’informations et de conseils qui pourraient être vecteurs de confiance pour convaincre les responsables d’investir dans le BIM. Selon nos résultats, cette seconde analyse nous aiderait également à appréhender les doutes qui pourraient ralentir encore, voire bloquer les décideurs.

 

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