Généralités sur Pericopsis elata (Harms) Van Meeuwen
Description botanique
Les descriptions botaniques du Pericopsis elata sont les suivantes : (i) Famille : Fabaceae sous famille de Faboideae (ii) arbre de taille moyenne pouvant atteindre 45 à 50 m de haut (iii) fût dépourvu de branches jusqu’à une hauteur de 30 à 35 m, rectiligne et cylindrique, parfois tortueux, jusqu’à 130 à 150 cm de diamètre, souvent avec des contreforts bas et obtus ; surface de l’écorce crème ou grisâtre, s’écaillant en fins morceaux laissant des taches rouge-brun, écorce interne jaunâtre, fonçant à l’orange sale (iv) cime aplatie, à branches massives, étalées (v) rameaux pendants, glabres (vi) Feuilles alternes, composées imparipennées à 5–7–9 parfois 11 folioles ; stipules linéaires, d’environ 7 mm de long, caduques ; pétiole et rachis mesurant ensemble 7 à 20 cm de long, légèrement sillonnés sur la face supérieure ; stipelles filiformes, de 2 à 5 mm de long, persistantes ; pétiolules de 3–7 mm de long ; folioles alternes, elliptiques à ovales-elliptiques, de 3–8 cm × 1,5–3,5 cm, la terminale plus grande, légèrement cunéiformes à arrondies à la base, courtement acuminées à l’apex, glabres, pennatinervées à 5 à 11 paires de fines nervures (vii) Inflorescence : panicule mince, retombante, atteignant 12 cm de long à l’extrémité d’une pousse, à pubescence clairsemée ; bractées jusqu’à 4 mm de long. Fleurs bisexuées, papilionacées, blanches à crème ou verdâtres ; pédicelle de 5 à 9 mm de long, mince ; calice campanulé, de 6 à 12 mm de long, à grands lobes triangulaires, finement poilus ; corolle à étendard presque circulaire de 11 à 13 mm de diamètre, à onglet, pétales des ailes et de la carène d’environ 15 mm de long ; étamines 10, libres, de 9 à 19 mm de long, glabres ; ovaire supère, aplati, de 5 à 6 mm de long, pubescent, style mince, recourbé. (viii) Fruit : gousse oblongue-linéaire, aplatie de 7 à 17 cm × 2,5–3 cm, brièvement stipitée, vaguement ailée sur les bords, brune, lisse, à nervures réticulées, indéhiscente, contenant 1 à 4 graines (ix) Graines discoïdes, de 12 à 15 mm de diamètre, brunes (x) Plantule à germination épigée ; hypocotyle de 1 à 2 cm de long, épicotyle de 4 à 5 cm de long ; cotylédons ovales, d’environ 12 mm de long, légèrement charnus ; 2 premières feuilles opposées, simples, les suivantes alternes et 3 foliolées.
Aire de distribution
D’après Fouarge et Louis (1943) l’espèce fut découverte par Milbread, en 1911 dans la forêt équatoriale primitive au sud du Cameroun. En suite, on l’a reconnue au Nigeria et en Cote d’ivoire (Minef, 2002 ; Kabala et al. ,2008). Pericopsis elata est répertorié dans 6 pays africains à savoir : le Cameroun, la RCA, la République du Congo, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria et la RDC (figure 1). Mais c’est en RDC où on possède les derniers grands peuplements de Pericopsis elata (sous l’appellation d’Afrormosia, Mogoya ou Olé). Sa distribution est disjointe, limitée, mais bien dispersée ; il est concentré dans les forêts semi-sempervirentes de Kisangani – Banalia – Yangambi et de Lisala – Bongandanga.
Ecologie de l’espèce
Pericopsis elata est caractéristique de la forêt semi-décidue, en particulier dans les endroits marécageux, plats et perturbés. Il est présent dans des régions où la pluviométrie annuelle est de 1000–1500 mm. Espèce héliophile, caractéristique de l’alliance oxystigmoscorodophloeion (Lebrun et Gilbert, 1954). Les tiges de Pericopsis elata croissent en bouquet ou en tache de peuplement monospécifique quasiment purs et elles dominent suivant leur habitat, tout en acceptant les autres espèces dans son développement (Lebrun et Gilbert, 1954). En forêt naturelle, la densité des tiges de Pericopsis elata diminue au fur et à mesure que le peuplement vieillit. En raison de la densité de la forêt, de l’étagement des strates arborées et de la présence permanente des feuilles ; la lumière y pénètre difficilement (Boyemba, 2006 ; Bourland ,2008).
HYPOTHESE ET OBJECTIFS
Hypothèse
L’hypothèse fondamentale découlant de cette problématique est la suivante :
La croissance en diamètre du Pericopsis elata en zone équatoriale dépendrait de : a. Facteurs climatiques : précipitation et température ; b. L’influence des essences accompagnatrices.
Objectifs
L’objectif principal du présent travail est d’évaluer la dynamique d’une population de Pericopsis elata dans les conditions climatiques de la zone équatoriale.
Pour y parvenir, les objectifs spécifiques ci-après ont été fixés :
a. connaître la phytodiversité du bloc d’aménagement par la connaissance de la richesse floristique, l’abondance et la dominance relative des espèces et des familles, la surface terrière, l’indice d’importance relative et la structure diamétrique spécifique de Pericopsis elata ; b. Etudier la distribution spatiale de Pericopsis elata dans le bloc d’aménagement de la RBY pour arriver à : regrouper les Codominants et les dominés autour des émergents et les Dominants ; c. Etudier la périodicité de croissance du Pericopsis elata par l’évaluation de : son activité cambiale (nombre des cellules produites au cours de temps), la fréquence (saisonnalité) de la formation des cellules cambiales; d. Etudier la dendrochronologie par l’analyse des profils des cernes ; e. Etudier l’influence des grandes essences telles que Entandrophragma, Erythrophleum, Petersianthus macrocarpus etc. sur la croissance de Pericopsis elata.
Intérêt du travail
L’intérêt que revêt ce travail est de fournir les informations nécessaires sur la vitesse de croissance et la structure de la population de Pericopsis elata. Cela permettrait de mettre sur pied une politique de gestion et de conservation durable.
MATERIELS ET METHODES
Sites Le choix des sites retenu pour cette étude est lié aux objectifs et aux contraintes administratives :
L’impact des résultats sur la phytodiversité et la distribution spatiale sont mieux exprimés dans une forêt naturelle que dans une plantation ; de ce fait elles ont été étudiées dans le Bloc d’aménagement de la RBY ;La dendrochronologie n’a pas pu être étudiée dans la RBY indépendamment de notre bonne volonté. En effet l’abattage des pieds de Pericopsis elata est strictement interdit dans cette Réserve. Nous nous sommes donc rabattu dans une plantation de Pericopsis elata de la RFY après négociation.Il nous a semblé important d’étudier l’activité cambiale dans une plantation (Bloc olé/RBY) que dans la forêt naturelle pour la simple raison que Pericopsis elata est aujourd’hui listé dans l’annexe II de la CITES ; promouvoir les études de cette espèce dans une plantation fournirait des informations très capitales dans la pérennisation et la prise de décision par les autorités politico-administratives.
La Réserve Forestière de la Yoko La Réserve Forestière de la Yoko est délimitée au Nord par la ville de Kisangani et une bande des forêts fortement dégradées, au Sud et à l’Est par la rivière Biaro qui forme une demi-boucle en suivant cette direction, à l’Ouest par la voie ferrée et la route le long de laquelle elle se prolonge des points kilométriques 21 à 38 (Lomba & Ndjele, 1998). Activité cambiale et croissance de Pericopsis elata (Harms) Van Meeuwen: inventaire forestier, analyse diachronique d’échantillons de la zone cambiale dans les Réserves de Yoko et de Yangambi (Province Orientale/RDC) .Elle est située dans le district de la Tshopo, dans le territoire d’Ubundu et dans la collectivité Bakumu-Mangongo. Elle est baignée par la rivière Yoko qui la subdivise en deux parties dont la réserve nord avec 3.370 ha et la réserve sud avec 3.605 ha, soit une superficie globale de 6.975 ha. Elle a comme coordonnées géographiques : longitude Nord : 00° 29’ 40,2’’, latitude Est – Ouest : 25° 28’ 90,6’’ et une altitude moyenne de : 430 m (Figure 4).