Action du MCLCM pour une évaluation plus juste du travail des élèves et des étudiants

De nouvelles attentes de la société

L’action du MCLCM pour une évaluation plus juste du travail des élèves et des étudiants a été déterminante pour rendre visible le phénomène de société qu’est la constante macabre. En témoigne la liste des 46 organisations signataires de l’Appel « Pour une évaluation plus juste du travail des élèves et des étudiants » (p.12-13). À de rares exceptions près, cet écueil se manifeste aux différents étages du système éducatif, notamment dans le Post-Bac. Depuis 2003, une prise de conscience a conduit des enseignants du Post-Bac à s’en affranchir. Mais dans ce secteur, de même que dans l’enseignement primaire et secondaire, l’institution demeure réticente à reconnaître ce phénomène, à le nommer et à mettre le cap vers une autre culture de l’évaluation. Cela suppose en effet de rompre avec une longue tradition qui, de prime abord, enjoint de classer pour sélectionner une élite. Selon la norme implicite de la rareté, dès lors qu’elle cesserait d’être rare, la réussite s’en trouverait dévaluée. Cette vision malthusienne a perdu du terrain car le gâchis que représente l’échec artificiel est de moins en moins accepté. Identifier et nommer la constante macabre n’est pas une démarche de défiance envers les enseignants du Post-Bac. À l’instar du corps médical, ils sont plus enclins qu’auparavant à porter un regard critique sur leurs propres pratiques. Ce n’est pas une surprotection qu’ils réclament, mais du temps de concertation au sein des équipes de formation pour mener un travail d’ingénierie pédagogique. On peut en effet rompre avec l’évaluation-sanction à la faveur d’approches nouvelles et d’une autre relation pédagogique avec les étudiants.

La démarche consiste à mieux connecter phase d’apprentissage et phase d’évaluation. Elle a pour effet de majorer à la fois le travail et les acquis des étudiants, ce qui au passage valorise l’action de l’équipe pédagogique. Par un renversement des valeurs, ce n’est plus une basse échelle de notes qui bientôt sera un critère de crédibilité d’un cursus, mais plutôt une meilleure réussite de ses candidats dès lors qu’auront été posés les termes d’une juste évaluation des acquis les incitant à travailler plus et mieux. On pourra lire à ce sujet (page 15) les résultats d’une enquête réalisée par André Antibi sur le vécu par les étudiants de l’Évaluation par contrat de confiance (EPCC).Si confiance et plaisir d’apprendre ne sont pas jusqu’ici mesurés par des indicateurs de performance, il est significatif que ces facteurs soient fortement corrélés à une meilleure réussite. Ce n’est pas le moindre mérite de l’EPCC que de le confirmer aux différents stades de la formation des jeunes. Pratiquement tous les partenaires du système éducatif reconnaissent l’existence de la constante macabre et soutiennent la démarche et les propositions de notre mouvement. En témoigne la liste des 46 organisations signataires de l’Appel « pour une évaluation plus juste du travail des élèves et des étudiants » (p.12-13). Depuis 2003 l’action du Mouvement contre la Constante macabre n’a pas été sans écho dans le Post-Bac. Dans diverses filières, des enseignants, désireux de mettre en œuvre une évaluation plus juste du travail des élèves, ont mis en pratique des modalités d’évaluation affranchies de la constante macabre : réhabilitation des Travaux Pratiques, part accrue des Projets Tutorés et, pour les épreuves en temps limité, système de l’Évaluation par contrat de confiance (EPCC).

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S’agissant de cette dernière démarche, les progrès sont tributaires de pratiques isolées, faute d’une certaine reconnaissance institutionnelle. Pour aller plus loin, il serait bon que l’existence de ce dysfonctionnement et l’intérêt de pratiques alternatives soient affirmées tant au plan institutionnel (CNESER, Comités de Suivi de la Licence et du Master, programmes et maquettes des cursus), qu’au plan des instances et associations propres à la communauté universitaire et enseignante du Post-Bac (CPU, CDEFI, UPS, Sociétés savantes, …) et bien sûr, au plan des équipes pédagogiques. Pour ces raisons, le MCLCM s’est adressé aux animateurs des Assises de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et à la DGESIP. Le MCLCM est disponible pour contribuer avec tous les acteurs à faire avancer la cause d’une évaluation plus juste du travail et des acquis des étudiants.L’objectif essentiel est la suppression d’une part d’échec artificiel (« constante macabre ») dans les contrôles en temps limité, tenant à un champ de révision insuffisamment ciblé en termes de compétences, et à des sujets trop décalés par rapport à ce qui a été parcouru dans la période de référence du contrôle. Le protocole vise à écarter ces écueils ainsi que le bachotage et les impasses, en créant une dynamique fructueuse entre apprentissage et évaluation, tout en distinguant bien ces deux phases.

 

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