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Aviculture traditionnelle : Importances et contraintes
L’aviculture traditionnelle est un mode d’élevage extensif qui regroupe en moyenne 5 à 20 poulets par famille dispersés en petites unités de production (Tiama, 1990 cité par Bachir, 2002; Guèye, 1997). Elle est pratiquée sur la presque totalité du territoire national (DIREL, 2008) et principalement par les femmes et les enfants (Traoré, 2006). Elle a fourni sur le plan macro-économique près de 20 593 tonnes de viande en 2009, soit 52,26 % de viandes avicoles nationale (Sénégal, 2009). Bien que sa croissance soit faible (4,6 % en 5 ans) par rapport à l’aviculture moderne, son effectif représente 64% du cheptel avicole national en 2009 contre 80 % en 2004 (Sénégal, 2004 ; Sénégal, 2009).
Importances
L’aviculture traditionnelle joue un rôle important sur le plan socioculturel, nutritionnel et socio-économique.
Importance socioculturelle
Le poulet occupe une place importante en milieu rural pendant les fêtes, les cérémonies religieuses ou les mariages surtout lors de la réception des invités qui ne peut se faire sans un repas à base de viande de poulet. Au Sénégal, les aviculteurs croient à une protection de leur famille par le poulet et cela justifie la pratique de cet élevage dans beaucoup de ménages (Bachir, 2002).
Importance nutritionnelle
En milieu rural, les produits de l’aviculture (viande et œufs) représentent le principal apport de protéines animales, de minéraux et de vitamines par manque d’habitude d’auto-consommer un ruminant en dehors des fêtes, des cérémonies familiales ou religieuses (Buldgen et al., 1992 ; Guèye et Bessei, 1995). Ces protéines sont capitales pour l’équilibre alimentaire des enfants et des femmes enceintes qui devraient en consommer une dizaine de gramme/jour (Fedida, 1996). Ba (1989) a constaté au Sénégal que 87% des enquêtés préféraient le poulet traditionnel à cause de sa saveur, son caractère salubre et sa conformité au coran contre 4% des enquêtés qui préfèrent plutôt le poulet importé.
Importance socio-économique
Générer un revenu est le but primaire de l’élevage avicole traditionnel (FAO, 2004). L’activité est financièrement rentable malgré sa faible productivité. La création de revenus de l’aviculture traditionnelle vient de la vente des œufs et du poulet vivant ou du troc là où il n’y a pas beaucoup de circulation monétaire ( Guèye, 2003). Le revenu issu de la vente des produits avicoles permet aux familles d’assurer la couverture de certains besoins matériels et de faire face à des dépenses ponctuelles (Ramm et al., 1984 ; Guèye, 2000). Dans les pays en voie de développement, la volaille représente une des rares opportunités d’épargne, d’investissement et de protection contre le risque (FAO, 2004). Elle constitue un revenu pour les couches les plus vulnérables de la société à savoir les femmes (70%) et les enfants qui pratiquent majoritairement cet élevage (Guèye, 2000 ; Missohou et al., 2002). L’aviculture rurale contribue substantiellement à la sécurité alimentaire et à l’allègement de la pauvreté (FAO, 2000).
Contraintes de l’aviculture traditionnelle
L’aviculture traditionnelle est confrontée à des contraintes zootechniques, alimentaires, sanitaires et économiques.
Contraintes zootechniques
La race locale, de phénotype petit format, regroupe des animaux rustiques et bien adaptés à des conditions environnementales précaires. Cependant, il s’agit d’une race à très faible productivité due certainement à la présence des maladies et au mode de conduite de l’élevage. La race locale est aussi caractérisée par un faible potentiel génétique. En effet, le poids adulte, soit de 1 an et au-delà, est de 1,8 kg chez les mâles et de 1,35 kg chez les femelles (Buldgen et al., 1992). L’âge à l’entrée en ponte est de 25 semaines et le nombre d’œufs par couvée est de 8 à 9 pour une production annuelle de 40 œufs (Sall, 1990; Buldgen et al., 1992 ; Missohou et al., 2002).
Contraintes sanitaires et alimentaires
Le point de départ de diverses affections aviaires rencontrées dans la plupart des pays d’Afrique est une contamination polymicrobienne associée à une déficience alimentaire quantitative et qualitative (Hofman, 2000). Le poulet paye un lourd tribut aux maladies et l’absence de prophylaxie conduit à des pertes de 75 voir même de 100% des élevages villageois. La maladie de Newcastle est l’affection la plus meurtrière au Sénégal et dans bien d’autres pays en voies de développement. Elle sévit généralement au mois de juin au Sénégal (Guèye, 1998) sous une forme épizootique et peut décimer jusqu’à 80 à 90 % du cheptel (Ly et al ., 1999 ; Traoré, 2006). La morbidité et la mortalité (43 à 63%) (Missohou et al., 2002) les plus élevée sont rencontrées chez les poussins. L’alimentation de la volaille locale constituée essentiellement d’aliments résiduels picorables disponibles au niveau de la concession ou de verdure, d’insectes, de grains ou de son de céréales picorés autour des aires de battage est l’un des facteurs limitant de l’aviculture villageoise (Sonaiya et al., 2004). Elle est insuffisante en quantité et en qualité (surtout sa teneur en protéines) (Goromela et al., 2006).
Contraintes économiques et de commercialisation
L’aviculture traditionnelle a une faible productivité qui limite fortement sa contribution dans la génération des revenus. Elle rencontre des difficultés dans la commercialisation dues à l’enclavement des zones de production. La vente des sujets ne se fait sans difficultés du fait des faibles prix proposés par les intermédiaires. Les études menées à Kolda par Dièye et al. (2010) ont rapporté des différentiels de prix de 978 FCFA chez le coq et 662 F CFA chez la poule entre les prix appliqués dans les villages auprès des producteurs et les prix appliqués dans les marchés urbains. Une analyse détaillée montre des différentiels de prix entre les villages et les marchés hebdomadaires de 451 FCFA pour le coq et de 164 FCFA pour la poule, et des différentiels de prix entre les marchés hebdomadaires et les marchés urbains de 527 FCFA pour le coq et 498 FCFA pour la poule (Dièye et al., 2010 ). L’information est difficilement accessible sur les marchés et doit être prise en compte.
Acteurs, Coûts de production et déterminants du prix du poulet du pays
Le second chapitre met un accent particulier sur les acteurs, les coûts de production et s’achève sur l’évolution du prix du poulet du pays et ses déterminants.
Eléments d’analyse institutionnelle
Ici, il s’agit d’identifier les acteurs de la filière et de déterminer les relations qu’ils entretiennent.
Acteurs de la filière «poulet du pays»
Au Sénégal, les acteurs de la filière « poulet du pays » sont vaguement connus des services officiels certainement à cause du manque d’organisation de ce secteur. Ni la Direction de l’élevage, ni le Centre National d’Aviculture (CNA) de Mbao ne disposent d’une vraie réalité des personnes qui interviennent dans cette filière. Quelques travaux menés en zone rurale donnent de rares informations sur les acteurs impliqués. Ainsi, on reconnait généralement quatre (4) acteurs dans la filière « poulet du pays » : les producteurs, les intermédiaires, les commerçants et les consommateurs (Duteurtre et al., 2010b). Les femmes et les enfants ont été identifiés comme la force de production et de vente du poulet du pays dans les zones rurales (Missohou et al., 2002 ; CMA/AOC, 2005 ; Traoré, 2006). Cependant, la décision de vente lorsque les effectifs deviennent importants revient aux hommes (Guèye, 2000 ; Missohou et al., 2002). Les principales zones de production du poulet du pays au Sénégal sont les régions de Louga, de Thiès, de Kaolack, de Diourbel (Teno, 2010) et de la Casamance. Les producteurs dans ces zones ont trois fonctions essentielles à savoir la production du poulet, la commercialisation et la consommation. Qualifiée d’autoconsommation, la consommation représente 67% de la production en Haute-Casamance. Les intermédiaires représentés par les bana bana ou grossistes ou collecteurs de volaille dans le milieu rural viennent en seconde position. Ils s’approvisionnent sur les marchés hebdomadaires (louma) ou directement chez les producteurs et desservent les grands centres urbains. Le transport vers les grandes villes se fait en motocyclette au Burkina (Ouedraogo et Zoundi, 1999) et en cars Ndiaga Ndiaye au Sénégal (Teno, 2010). Les volailles sont transportés la plupart du temps dans le même véhicule avec des hommes et d’autres espèces animales (Emuron et al., 2010).
Les commerçants constituent la troisième catégorie d’acteurs. Ils reçoivent des collecteurs des poulets vivants qu’ils revendent à la dernière catégorie : les consommateurs. La vente se fait dans les lieux fixes tels que les marchés (Tilène, Sandaga, pikine, Geule tapée, Grand Dakar) au Sénégal (ANSD, 2009) ; carrefours des principales artères de l’agglomération et des marchés au Burkina. Dans ces deux pays, la vente des animaux se fait à l’état vif et les prix sont fixés en fonction du poids de la volaille et de la période de vente (Ouedraogo et Zoundi, 1999). Le nombre élevé des acteurs (figure 1) dans une filière augmente inéluctablement le prix et la valeur ajoutée au niveau des ménages (Emurou et al., 2010). Par exemple, Traoré (2001) a trouvé une variabilité du prix du poulet du pays de 800 à 3 000 F CFA en fonction de la promiscuité ou non des agglomérations.
Relations entre acteurs
Les relations entretenues entre les acteurs d’une filière permettent de la consolider ou de la rendre moins efficace. Ces relations sont basées sur des contrats informels. Le poids trop important d’un acteur peut avoir des effets néfastes sur la détermination des prix et des marges des autres acteurs. Au Burkina par exemple, les collecteurs de volaille dans le milieu rural ont deux manières d’agir pour s’approprier des sujets (Ouedraogo et Zoundi, 1999). La première qualifiée de mode direct où le collecteur muni d’un capital achète les poulets chez le producteur et les vend par la suite aux grossistes. L’indépendance qu’offre ce type de relation est plus appréciée par les acteurs. Le collecteur est l’ouvrier du grossiste par manque de capital et s’occupe de rassembler les poulets pour ce dernier dans la seconde manière qualifiée de mode indirect. L’étude menée par Teno (2010) au Sénégal a révélé que la plupart des commerçants payent au comptant la volaille et que très peu seulement utilisent le système de crédit dans les marchés de Dakar.
Ces relations peuvent être regroupées en deux catégories. La coordination verticale qui est un système d’échange entre les acteurs ayant des fonctions différentes dans une filière. Par ailleurs, la coordination horizontale est un mode de relation qui concerne des acteurs exerçant les mêmes fonctions. Elle est précieuse surtout en matière de révélation du vrai prix du marché occulté par les intermédiaires. Le confiage (Missohou et al., 2002) et le transfert du pouvoir de vente sont entre autres des relations entretenues par différents agents de production.
Ces relations peuvent être basées sur la notion de confiance. Les producteurs ou les grossistes donnent leurs produits aux autres acteurs de la filière sans exiger une rançon au préalable. Ces derniers vont payer leurs dettes après vente au niveau des différents fournisseurs (Ouedraogo et Zoundi, 1999).
Eléments d’analyse économique
La présente section s’intéresse aux coûts et bénéfices des opérateurs à chaque stade de la filière et dans son ensemble.
Coûts de production et revenus des acteurs
Coûts de production
Bon nombre d’auteurs s’accordent sur le fait que les charges ou coûts de production dans l’élevage villageois sont quasiment nulles (Yiriwa Conseil, 2001). Même si le poulet est rendu célèbre par sa divagation, l’éleveur s’occupe néanmoins des oiseaux vulnérables à savoir les poussins, la mère -poule et les volailles prêts à la vente (Konaré, 2005). Dans la même étude, cet auteur a constaté que 90% des éleveurs complémentent leur volaille une seule fois par jour et seulement 6% le font continuellement (plus d’une fois par jour). Les données obtenues au cours de ce travail confirment les travaux de Lobi (1984) et Iyawa (1988) qui ont montré que la complémentation de la ration des volailles par les éleveurs se fait en fonction des disponibilités alimentaires et des saisons.
Bien que les dépenses dans le domaine sanitaire soient rares, les éleveurs utilisent des ampicillines décapsulées pour lutter contre la Newcastle. Les coûts de production du producteur, des grossistes, des intermédiaires et des commerçants sont moins connus en aviculture rurale. Une étude menée par Guèye (2002) sur 150 ménages a révélé que des dépenses à hauteur de 5,3% des revenus familiaux pour l’alimentation de la volaille dans la zone périurbaine de Dakar. En outre, cet auteur précise que les familles en milieu rural utilisent 8% des revenus de vente des oiseaux pour renouveler le cheptel. Cependant, en aviculture rurale améliorée, l’estimation des coûts de production est moins contraignant (Tableau II). Le secteur de l’alimentation représente 60 % des dépenses à l’image de l’aviculture moderne sous les tropiques (Lo, 2010).
Les commerçants de la filière « poulet du pays » dans la région de Dakar, au Mali et en Ouganda dépensent, respectivement, 315 FCFA, 50 FCFA et 410 shillings (88 FCFA) /poulet en incluant toutes les charges nécessaires (transport, aliment, tracasserie, gardiennage, etc.) (Yiriwa Conseil, 2001 ; Mukiibi-Muka et Kirunda, 2005 ; Teno, 2010). Les ramasseurs de volaille au Mali déboursent 250 FCFA comme coûts supplémentaires à leur prix d’achat.
Revenus des différents acteurs
L’aviculture traditionnelle qualifiée d’élevage de cueillette procure un revenu non négligeable aux paysans. En zone rurale tout comme à la périphérie de Dakar, les femmes et les enfants se sont distingués dans la pratique de cette activité. En effet, Les travaux de Sall et al. (2010) sur 18100 ménages révèlent que les revenus des femmes dans les régions de Kolda, de Médina Yoro Foula et de Vélingara sont faibles. Ces producteurs gagnent, respectivement, en moyenne 24 814, 12 571 et 14 479 F CFA en pratiquant de l’aviculture rurale améliorée. Cependant une étude menée par Traoré (2001) en aviculture villageoise stipule que les femmes peuvent gagner jusqu’à 150 000 F CFA en vendant plus de 50% de leur effectif. Il a observé en outre que les produits agricoles ne génèrent pas un revenu comparable à celui des volailles. Les revenus obtenus permettent aux femmes de satisfaire aux besoins familiaux et surtout à la scolarisation des enfants (Ramm et al ., 1984 ; Sall et al ., 2010). Les recherches de Ngandeu et Ngatchou (2006) sur le système avicole traditionnel au Cameroun ont permis de répertorier les revenus familiaux en milieu rural. La vente de la volaille à 2000 FCFA l’unité génère un revenu annuel de 96 820 et de 193 642 FCFA, respectivement, lorsque l’éleveur vend la moitié (48 sujets) et la totalité de sa production. Mensuellement, un ménage agricole gagne 8 069 FCFA à environ 10 000 FCFA après déduction des dépenses effectuées. Ces auteurs ont conclu qu’avec 5 poules, un ménage en milieu rural peut faire des bénéfices de près de 120 000 FCFA/an donc une répartition d’environ 10 000 FCFA/ mois. Les producteurs font cette activité en même temps que les activités ménagères ou les actions quotidiennes des hommes et des femmes. Le peu de temps et d’intrants consentis à cet élevage assurent un bénéfice plus important si les pertes dues à la mortalité sont réduites (Ly et al., 1999). Néanmoins, bon nombre d’auteurs s’accordent sur le fait que les autres acteurs de la filière ont des revenus plus élevés que les producteurs, particulièrement les intermédiaires et les commerçants. Cela est dû sans doute au manque de transparence des prix sur le marché. Les commerçants dans la ville de Dakar ont un gain net de 505 FCFA/poulet et gagnent 439 350 FCFA/mois (Teno, 2010) alors que les autres intermédiaires gagnent 502 à 527 FCFA/poulet d’après les observations de Dieye et al. (2010). Les travaux de Abedullah et al. (2007) sur le poulet commercial au Pakistan confirment ces assertions. Ils ont démontré par leur étude que les marges des producteurs (25%) sont faibles par rapport à ceux des intermédiaires (47%) et des détaillants (28%). Ils ont conclu que ces disproportions de revenus ne favorisent pas le développement de la filière. En Ouganda, les mêmes observations ont été faites suite à une étude conduit par Mukiibi-Muka et Kirunda (2005). Les résultats de cette étude révèlent un revenu de 1000 et 1500 Shilling/poulet (214 et 321 FCFA), respectivement, pour le détaillant rural et le commerçant urbain. Après élimination des coûts, ils ont déduit des profits de 600 pour le détaillant rural et de 1090 pour le commerçant urbain.
Evolution du prix du «poulet du pays» et ses Déterminants
Evolution du prix du «poulet du pays»
Les prix des denrées alimentaires ont énormément évolué avec la venue de la dévaluation en 1994, notamment ceux du poulet du pays. Ainsi entre 1994 et 1997, le prix du poulet du pays oscillait entre 1 002 à 1357 FCFA ( Sénégal, 1998). Cependant, vers les années 2000 jusqu’à nos jours, ces prix se sont doublés voir même triplés. En 2007, les statistiques de la DIREL affichaient une moyenne annuelle du prix du poulet du pays à 3 812 FCFA (Sénégal, 2007). Tandis que le CNA publie un prix annuel de 1986 FCFA pour le poulet du pays qui occupe le troisième rang jusqu’en 2009 (tableau III). Ces valeurs sont celles retrouvées dans d’autres pays africains et varient entre 1500 à 4000 FCFA (CMA/AOC, 2005). Le prix évoqué ci-dessus est relatif aux consommateurs. Par contre, il y a une variabilité des prix entre producteur, intermédiaires et commerçants. Teno (2010) affirme que le prix au producteur ou à l’intermédiaire (prix d’achat) est de 2140 FCFA contre 2960 FCFA comme prix de vente aux consommateurs.
Déterminants du prix «poulet du pays»
Le prix du poulet du pays observé sur le marché cache bien de réalité, visible que par une analyse économique du système de fonctionnement de la filière. Les fluctuations des prix peuvent être saisonnières et imprévisibles. Elles résultent d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, entrainant un renchérissement du marché qui peut être très marqué pendant les fêtes ( Kampeté, 2002). Les prix de volailles varient en fonction de la distance entre le point de ravitaillement et le centre urbain, le nombre d’intermédiaires, la période de l’année, le plumage de la volaille, le poids approximatif, l’état de la volaille, l’offre par rapport à la demande, etc.
Pendant la saison agricole, l’offre qui est plus grande que la demande entraine une chute de prix sur le marché (Ngandeu et Ngatchou, 2006). En saison sèche alors, les éleveurs déstockent rapidement la volaille de peur de tout perdre par une période d’épizootie telle que la maladie de Newcastle.
Les mesures politiques telles que le TEC 2000 de l’UEMOA ont entrainé une chute des prix du poulet sur le marché par l’importation de cuisses de poulet (Duteurtre et al., 2010b). Pourtant les travaux de Duteurtre et al. (2005a) affirment que ces vagues d’importations n’ont eu aucune influence sur le prix du poulet indigène. L’embargo de 2005 décrété comme mesure de prudence pour lutter contre la grippe aviaire a permis de rehausser le prix du poulet sur le marché sénégalais.
Le prix du « poulet du pays » augmente aussi avec les intermédiaires qui cherchent à maximiser leur profit. En dehors du transport et d’autres facteurs d’entretien des sujets, l’intermédiaire y associe à ces coûts sa marge bénéficiaire. On peut donc conclure que le prix à la consommation du poulet du pays, est très lié à l’évolution de la valeur de la monnaie nationale, la situation d’inflation dans le pays, au volume d’importations des produits concurrents et particulièrement aux marges réalisées par les intermédiaires impliqués dans la filière et les coûts de production (Chancy, 2005).
Marchés du «poulet du pays»
Le marché est le pilier du fonctionnement d’une filière. Sans marché, on ne peut guère parler de filière sous une quelconque forme. Il est le point de rencontre de l’ensemble des acteurs identifiés d’une filière d’une part, et d’autre part représente le lieu de rencontre de l’offre et de la demande. Nous pouvons distinguer trois types de marchés en fonction du nombre d’acteurs : marché de production, marché de transit et marché de consommation.
Table des matières
Introduction
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I: GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL
1.1. Contribution de l’élevage dans l’économie nationale
1.2. Aviculture moderne
1.3. Aviculture traditionnelle : Importances et contraintes
1.3.1. Importances
1.3.1.1. Importance socioculturelle
1.3.1.2. Importance nutritionnelle
1.3.1.3. Importance socio-économique
1.4. Contraintes de l’aviculture traditionnelle
1.4.1. Contraintes zootechniques
1.4.2. Contraintes sanitaires et alimentaires
1.4.3. Contraintes économiques et de commercialisation
Chapitre II : Acteurs, Coûts de production et déterminants du prix du poulet du pays
2.1. Eléments d’analyse institutionnelle
2.1.1. Acteurs de la filière «poulet du pays»
2.1.2. Relations entre acteurs
2.2. Eléments d’analyse économique
2.2.1. Coûts de production et revenus des acteurs
2.2.1.1. Coûts de production
2.2.1.2. Revenus des différents acteurs
2.2.2. Evolution du prix du «poulet du pays» et ses Déterminants
2.2.2.1. Evolution du prix du «poulet du pays»
2.2.2.2. Déterminants du prix «poulet du pays»
2.2.3. Marchés du «poulet du pays»
DEUXIEME PARTIE
Chapitre I : Méthode de recherche
1.1. Échantillonnage et zone d’étude
1.1.1. Echantillonnage
1.1.2. Zone et période d’étude
1.2. Différents types d’enquêtes
1.2.1. Enquête exploratoire
1.2.2. Enquête formelle
1.2.3. Recueil, traitement et analyse des données
Chapitre II : Résultats, discussions et recommandations
2.1. Résultats et discussions
2.1.1. Identification, Fonctions et Relations entre les principaux acteurs
2.1.1.1. Identification, fonctions et caractérisation des principaux acteurs
2.1.1.2. Intégration verticale
21.2. Détermination des quantités cédées par chaque opérateur, des coûts et des revenus tirés des échanges commerciaux
2.1.2.1. Quantités cédées par chaque opérateur
2.1.2.2. Coûts des acteurs de la filière
2.1.2.3. Revenus et marges tirés des échanges commerciaux
2.1.3. Mécanisme de formation du prix du poulet u pays
2.1.4. Variabilité des prix selon les évènements
2.2. Recommandations
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES