Accompagnement psychosocial des enfants victimes de violence sexuelle

Le 20 novembre 1989, les membres des Nations Unies ont adopté la convention relative aux droits de l’enfant lors de l’assemblée générale des Nations Unies à New York. Nombreux sont les pays qui ont ratifié cette convention, cela montre l’engagement des pays et des nations à défendre le droit de l’enfant tout en sachant que la réalisation de ces droits est fondamentale pour le développement et le bien-être de l’enfant. Le but de la convention est de parvenir à un monde où tous les enfants jouiraient pleinement de leurs droits, de leur survie. Leur protection, leur épanouissement et leur participation seraient garantis par toutes les parties engagées dans leur prise en charge et leur protection, qui feraient de ces objectifs leurs principales prioritaires. L’accomplissement de cet objectif exige le soutien de chaque personne, de chaque institution. Tous les acteurs devront accroitre leur capacité à comprendre, à appliquer et à promouvoir les droits de l’enfant.

Nombreux enfants souffrent de la violence, de mauvais traitements, de l’exploitation, de la négligence et la discrimination dans le monde compris à Madagascar. Ces violences mal connues et rarement dénoncées font obstacle aux droits de l’enfant tout en limitant son développement. Les conséquences psychologiques de ces sévices sont souvent graves, entrainant des séquelles et des difficultés pour le restant de la vie de victime. C’est pour cela que de nombreuses associations sont actuellement mises en place pour défendre les enfants en danger qui risquent de perde leurs droits.

PRÉSENTATION DU TERRAIN ET CADRAGE THÉORIQUE

ÉTAT DES LIEUX 

Avant de commencer, il faut tout d’abord situer le contexte dans lequel nous avons effectué notre travail de recherche en présentant le lieu, l’organisme au sein duquel nous avons accompli notre stage, à savoir le Centre Vonjy Befelatanana (CVB) et le Centre Hospitalier Universitaire Gynécologique Obstétrique Befelatanana (CHUGOB) , Centre Hospitalier Universitaire Gynécologique Obstétrique Befelatanana .

Historique du CHUGOB

Le Centre Hospitalier Universitaire Gynécologique Obstétrical Befelatanana(CHUGOB)été construit en 1954 pour être fonctionnel en 1957. Fondé le 21 février 1957, il fut dirigé par les dénommés ci-après :
– en 1963 par le professeur RAJAONERA Richard
– de 1967à 1974 par le docteur ANDRIANIAZY Aimé
– en 1975par le docteur RANAIVOSON Samuel
– de 1979-1984 par RAMIALISON Laurent
– de 1984 à 1997 : par le professeur RASOLOFONDRAIBE
– de 1998 à 2002 par docteur RASOAMAHANDRY Catherine
– depuis juillet 2002 par le docteur RAKOTOVAO JEAN pierre
– en 2003 par le professeur RAVELOANANA Noeline .

L’Hôpital Universitaire de Génécologie obstétrique (HUGOB) est actuellement dirigé par le professeur ANDRIANAMPALANARIVO HERY Rakotovao qui gère près de 230 personnels en janvier 2015 dont 46 médecins, 89 paramédicaux, 3 assistantes sociales, 30 agents administratifs, 32 agents d’appui21 employé à courte durée (ECD) et 9 employés à long duré (ELD) répartis dans de divers services : le service d’accouchement, de réanimation, d’obstétrique, de réanimation néonatale, de grossesse à risque, de gynécologie et des consultations externes et de planification familiale, sans oublier les services administratifs, financiers et sociaux. La maternité (HUGOB) accueille tous usagers recherchant des services liés à l’accouchement ou des soins obstétricaux et génésiques. Pour l’année 2014, on a enregistré près de 10 465 admissions et près de 6485 naissances vivantes, dont les 2,15 %. Viennent de jeunes filles mineures c’est-à-dire moins de 18 ans.

La sociologie de la famille

La famille est un groupe social uni par les liens de parenté ou du mariage, présente dans toutes les sociétés humaines. En principe, elle fournit protection, sécurité et socialisation à ses membres, surtout aux enfants. Elle est la source de vie et la perpétuation de génération. Ainsi, elle est importante dans l’existence de la société humaine.

D’après le Grand Robert 2005, Balzac voit dans la famille le noyau de la cellule sociale et Émile HENRIOT, les romantiques, p.328 montre que la famille sera toujours la base des sociétés. L’éducation et la socialisation de l’enfant débutent dans la famille. PARSONS tu postules que la famille a deux fonctions fondamentales et irréductibles : la socialisation primaire des enfants et la socialisation de la personnalité des adultes, notamment par le mariage . Les membres de la famille ont des relations, ces liens sont source de devoirs. Ainsi, selon François de Singly : la famille a moins pour objectif de produire des êtres obéissants, soumis à la hiérarchie familiale et sociale. Elles créent de l’ambiance que les petits et les grands se sentent reconnus d’abord comme une personne originale. Et ainsi elle est devenue une espace de référence pour la construction de l’identité intime .

D’après Sigmund Freud , c’est par la famille que l’enfant renforce le surmoi qui va lui servir de référence dans la vie. C’est la famille qui crée le sentiment de la confiance en soi qui est importante dans le processus de développement de l’enfant. En effet l’enfant a confiance en lui-même en sachant qu’il est membre de la famille et concernant la confiance envers les autres, l’enfant croit avoir des personnes qui lui assurent la sécurité et les satisfactions de ses besoins fondamentales. La famille crée aussi le sentiment d’appartenance chez l’enfant, ce sentiment permet à l’enfant de se situer de s’intégrer dans un groupe déterminé et d’avoir aussi sa propre identité sociale. C’est dans le cas de maltraitance de l’enfant qu’intervient l’État ou les différentes ONG, associations et centre afin de sortir l’enfant du danger qui va influencer sur la personnalité. Il s’agit ici pour notre cas de prendre en charge les enfants victimes de violences sexuelles.

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Concernant la socialisation au sein de la famille, une des thèses les plus remarquées de Philippe Aries, concernant la découverte du sentiment de l’enfance, est critiquée aujourd’hui, on lui reproche d’avoir ignoré la petite enfance, et puis il suggère aussi que les relations affectives n’étaient guère denses et que la socialisation de l’enfant échappait en grande partie à la famille. Il a mentionné que les échanges affectifs et les communications sociales étaient donc assurés en dehors de la famille par un milieu très dense et très chaud, composé de voisins, d’amis de maitres et serviteurs, d’enfant et vieillards, de femmes et d’hommes ou l’inclination jouait sans trop de contraintes. D’après cette thèse, le jeune enfant serait sociabilisé moins dans sa famille que par un milieu diffus, mais cultuellement homogène reproduisant des normes et des valeurs. Cela signifie donc que ce n’est pas seulement la famille qui doit assurer la socialisation de ses enfants, mais la société tient aussi un rôle très important, car c’est la société qui forge l’individu.

L’approche systémique 

L’idée du système se trouve chez les philosophes grecs de l’antiquité qui voyaient l’univers comme un tout dont les parties sont interdépendantes les unes des autres. Et que la systématique est née au cours des trente dernières années de l’interaction de plusieurs disciplines c’est une approche multidisciplinaire, une approche commune permettant de mieux comprendre et de mieux décrire la complexité organisée. C’est donc une nouvelle méthodologie permettant de rassembler et d’organiser les connaissances en vue d’une plus grande efficacité de l’action.

Puisque nous vivons dans un monde complexe et diversifié, nous essayons de comprendre ses dysfonctionnements comme l’injustice, la pauvreté, l’exclusion et tout ce qui est phénomène social. L’approche systémique est un processus qui favorise le changement structurel et tout le système en se centrant sur la relation et l’interaction de ses différentes parties. Dans cette étude, l’objectif est de voir et évoluer le changement radical de la vie des enfants victimes de violence sexuelle pris en charge au sein du CENTRE VONJY.

En travail social, notamment dans le cadre de dispositifs d’accompagnement psychosocial, certains intervenants appuient leurs actions sur l’approche systémique. Cette approche considère que chaque être humain coexiste à l’intérieur de plusieurs systèmes et que ces systèmes s’influencent les uns les autres. Selon Gregory BATESON l’approche systémique se distingue des autres approches par sa façon de comprendre les relations humaines. En effet, la personne n’est pas le seul élément analysé dans la démarche. L’intervenant accorde aussi une importance aux différents systèmes dont elle fait partie (familial, professionnel, social). Cette personne est influencée à la fois par ses intentions, celles des autres, et celles des possibilités du milieu ou du système.

Cela veut dire que : dans un contexte donné, un individu est toujours en interrelation avec l’environnement et les autres membres du groupe auquel il appartient. Les systèmes sont influencés par les systèmes environnants qu’ils influencent à leurs tours. La plupart du temps, les systèmes trouvent la capacité de se transformer, mais quand les influences externes sont trop fortes ou trop violente, par exemple, le cas des enfants qui sont accueillis au Centre Vonjy qui vit dans l’insécurité avec des problèmes sociaux, une aide extérieure est nécessaire ; mais elle est aussi utile quand le système n’arrive plus à passer d’un état à l’autre. C’est là qu’intervient notre thème de recherche.

Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION DU TERRAIN ET CADRAGE THÉORIQUE
CHAPITRE 1 : ÉTAT DES LIEUX
1: Historique du CHUGOB
2: Organigramme CHUGOB
3.Les personnels de l’hôpital
4.Le Centre « VONJY »
5.Démarche et procédure du centre
6. Objectif du centre
7. Les ressources humaines du centre
8. Le circuit du client a été défini comme suit
9. En matière de ressources matérielles du centre
10. Pour les ressources financières
CHAPITRE 2 : REPÈRE THEORICO-CONCEPTUELS
2.1 Définitions des quelques concepts clés
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
1.Les techniques et méthodes
3.1 Les techniques
3.2 Les techniques vivantes
DEUXIÈME PARTIE : LA RÉALITÉ SUR LES ENFANTS VICTIMES DE VIOLENCE SEXUELLE
CHAPITRE 4 : GÉNÉRALITÉS SUR LES BÉNÉFICIAIRES ET INTERVENTION DU CENTRE VONJY BEFELATANANA
4.1. Situation des enfants bénéficiaires du Centre Vonjy Befelatanana(C.V.B)
4.2 Situation sociale des enfants
4.3 Taux de scolarisation des enfants malagasy
4.4 Situation sociale des enfants enquêté dans le centre
CHAPITRE 5: LES ASPECTS DU PROBLEME
5.1 Étude d’impacts de l’intervention du centre VONJY
5.2. Problèmes rencontrés par les VVS et leurs familles
TROISIÈME PARTIE : RÉFLEXIONS PROSPECTIVES ET SUGGESTIONS
CHAPITRE 6. ANALYSE ET DISCUSSION
6.1 . Analyse F.F.O.M (force faiblesse opportunité menace) du centre vonjy
6.2. Perspectives et suggestions
CHAPITRE 7 : RECOMMANDATIONS DU TRAVAILLEUR SOCIAL
7.1. Rôle du travailleur social (TS)
7.2 Méthode d’intervention sur la personne
7.3. La démarche générale adoptée dans l’intervention sur la personne
7.4 Les Règles de comportement social et les techniques de base
7.5 L’individualisation
7.6. Accepter le client sans le juger
7.7. Le respect du secret professionnel
7.8 LES APPORTS DU STAGE
CONCLUSION GENERALE
ANNEXE

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