Le Foot-Core : la panacée pour remédier à la faiblesse des muscles intrinsèques du pied ?
Le foot core système
DEFINITION
Nous allons commencer par mettre en place les termes et contextes abordés dans cette présentation en commençant par le Foot Core system. Le « foot core stystem » est un sujet encore controversé qui fait suite à une publication datant de fin 2013 dans le British Journal of Sports Medicine mettant en avant un nouveau modèle de compréhension de la biomécanique du pied notamment dans la course à pied. (7) Détaillons d’abord ce que l’on entend par « core stability ». On pourrait traduire cela en français littéralement par la stabilité de la base. La stabilité de base fait référence à la région du corps délimité par la paroi abdominale, le bassin, le bas du dos et le diaphragme. Les principaux muscles impliqués comprennent le muscle transverse de l’abdomen, les obliques internes et externes, le carré des lombes et le diaphragme. C’est l’action de contraction de ces muscles qui offre le soutien nécessaire à la colonne vertébrale et au bassin ainsi que la capacité à stabiliser le corps pendant le mouvement. Maintien, support, stabilisation et équilibre en termes de pression. Nous pouvons retrouver ce système dans le pied également. Ici le mot base fait référence à la « posture du pied», ce concept est très populaire dans les médias anglo-saxons et est un concept important pour la prévention des blessures en course à pied, les lombalgies et les problèmes de posture. La stabilité du pied se compose en sous-systèmes interagissant entre eux et fournissant les données sensorielles et la stabilité fonctionnelle permettant de s’adapter aux deux activités que sont la statique et la dynamique. L’interaction de ces sous-systèmes est très similaire au système de base lombo-pelvien. Le foot core représente un ensemble entre la stabilité du pied et les techniques visant à l’améliorer et à la renforcer. Les muscles intrinsèques plantaires du pied au sein du « active subsytem » et du « neural subsystem » jouent un rôle essentiel dans la posture du pied en tant que stabilisateurs locaux et en tant que mécanorécepteurs à la déformation du pied en charge. L’évaluation du système de base du pied peut donner un aperçu clinique quant à la capacité du pied à faire face aux exigences fonctionnelles. (7) De plus, l’architecture et la musculature de l’arche médiale du pied se renforce et s’adapte constamment à l’augmentation de la charge notamment pendant la course à pied. C’est par cette nécessité de posséder une bonne stabilité et un bon contrôle de notre arche que le concept de gainage du pied a été promulgué par McKeon, (2015).(7) Concrètement le foot core englobe une reprogrammation neuro-musculaire, un renforcement et une musculation des muscles intrinsèques du pied afin d’en augmenter ses capacités d’adaptation, d’amortie et donc du contrôle plantaire. L’entraînement de la posture du pied commence en ciblant les muscles intrinsèques plantaires via l’exercice du « pied court » (8), semblable au renforcement abdominal, permettant l’amélioration de la capacité et du contrôle du système de base de pied. Une nouvelle fois le concept développé dans cette étude n’est pas nouveau et fait largement référence à la posturologie et à la proprioception du corps humain. En revanche, d’appliquer ce concept strictement aux muscles intrinsèques du pied est effectivement une nouvelle piste d’étude qui mérite d’être explorée. 5 Willemse Tom Année 2019/2020
HISTORIQUE D’UN PIED
Le pied, comme tout notre être commence lors d’une rencontre. Mais nous, nous allons directement 6 semaines après. Au cours de cette semaine, soit 4 semaines depuis le moment de la fécondation, une partie importante de l’embryon sera complétée : le tube neural. Elle est importante, car tout le système nerveux se développe à partir de cette structure : le cerveau, à l’une des extrémités du tube, de même que la moelle épinière et les nerfs. Les extrémités du tube se refermeront à la fin de cette semaine. C’est aussi à partir de la 6e semaine que le cœur de l’embryon commence à battre. L’embryon ressemble à un haricot duquel émergent des petits bourgeons qui constitueront les bras et les jambes. Le cou se profile également. Le cristallin des yeux et l’oreille interne amorcent leur développement tout comme certains organes : les poumons, l’estomac, le foie et le pancréas. C’est donc à la 6ème semaine que l’ébauche de nos futurs petons commencent. Si en quelque sorte la 7ème semaine est dédiée entièrement à notre cerveau, c’est à la 8ème que nous commençons à bouger. Au bout des membres, on voit de petits bourgeons. Ils formeront les doigts et les orteils. On distingue aussi l’emplacement des coudes et des genoux. L’embryon n’est plus statique : il bouge le tronc et les membres. Il se déplace à l’intérieur de l’utérus, mais on ne le sent pas. À la fin de cette semaine, l’embryon mesure de 11 à 14 millimètres. Durant la 9ème semaine, les bras et les jambes s’allongent et les articulations (coudes et genoux) se précisent. On voit aussi les poignets et chevilles se dessiner. À l’intérieur, les muscles et les nerfs prennent forme. A partir de la 11ème semaine le fœtus bouge et continue de se développer. On va accélérer un peu et on se retrouve à la 20ème semaine. Le fœtus est maintenant complètement formé. Il est de plus en plus familier avec le toucher. Il joue à attraper ses pieds et à joindre ses mains. C’est à ce moment qu’une partie de l’intégration de son corps commence et cela se poursuivra jusqu’à l’après naissance. (9) Lorsque l’enfant est né, son pied va se développer en même temps que le nouveau né. Comme pour chaque étape de son développement le bébé commence par intégrer avant d’utiliser. Le pied est un outil inconnu, on ne sait pas s’en servir. Il faut donc le goûter, le toucher, le poser sur toute sorte de surface avant de s’en servir. Marcher pieds nus permet aux petits muscles du pied de travailler. Cela développe la stabilité de l’enfant, son équilibre, sa coordination et sa force musculaire. Marcher pieds nus lui permet aussi de découvrir la sensation du sol sous ses pieds.
ANATOMIE DU PIED
Il est composé de 26 os, 33 articulations, de muscles intrinsèques (courts, charnus et ils se logent tous faces plantaires sauf un) et de muscles extrinsèques (long, fibreux au niveau du pied, prenant leurs origines au niveau du tibia et de la fibula jambe). Le pied est une structure complexe comprenant de nombreuses articulations à degrés de liberté multiples jouant un rôle important dans la posture et la biomécanique. Le pieds se découpent en domes fonctionnels à partir du talus.
OSTEOLOGIE
Du point de vue de l’ostéologie (10): • Le talus présente : o Une partie postérieure ; le corps, avec des surfaces articulaires supérieure, médiale et latérale en forme de poulie. La surface articulaire latérale présente un rebord qui reçoit la fibula, la surface médiale reçoit le tibia. Pincé entre deux malléoles, le talus ne peut réaliser que des mouvements de flexion extension. o Une partie antérieure ; la tête, convexe dans tous les sens, s’articule avec le naviculaire. o La face inférieure présente deux surfaces articulaires, une latérale concave d’avant en arrière, une médiale convexe d’avant en arrière. Cette configuration permet un emboitement du talus sur le calcanéus. o Il ne présente aucune insertion musculaire. Il est par contre encagé par des tendons contribuant ainsi à sa stabilité • Le calcanéus présente : o Un axe oblique en haut, en avant et en dehors, et seule sa partie postérieure est en contact avec le sol. o Une face supérieure se prolongeant en dedans pour former le sustentaculum tali, elle présente également en dehors, une surface articulaire latérale convexe d’avant en arrière et en dedans une surface articulaire concave située en partie sur le sustentaculum tali. Les deux surfaces articulaires sont inversement conformées par rapport à celles du talus. La partie postérieure est arrondie transversalement, ce qui favorise les mouvements de pronation-supination. Elle est également convexe et le tendon calcanéen s’enroule autour et s’y insère en bas. o La partie postérieure constitue un bras de levier d’une longueur favorable à l’action du triceps. o Sur sa face médiale se situent les tendons médiaux et sur sa face latérale on y observe deux tubercules correspondant aux zones de passages des tendons des fibulaires. o La face antérieure du calcanéus est de haut en bas concave puis convexe, de dedans en dehors convexe, et s’articule avec le cuboïde. Un rebords osseux supérieur empêche l’élévation de celui-ci et permet de légers mouvements de charnière. • Le cuboïde présente : o Une face postérieure convexe puis concave de haut en bas et concave de dedans en dehors o Une face antérieure plane qui s’articule avec le 4ème et 5ème métatarsiens dont la facette articulaire est un plan oblique. o Une face médiale du cuboïde s’articule avec le 3ème cunéiforme et le naviculaire. Ceux-ci prennent appui sur le cuboïde
1 Introduction |