Extrait du mémoire étude de la contribution des paramètres phéno morphologiques dans l’adaptation du blé dur
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Selon Wardlaw (2002), c’est la durée de remplissage du grain qui a le plus grand effet sur le poids moyen du grain. Le taux de remplissage par grain explique mieux les différences de poids moyen du grain que les différences de durée des phases (Abbassenne et al. 1997a). Simane et al. (1993) trouvent que tous les effets directs des composantes du rendement sont positifs, suggérant que quand les autres composantes du rendement sont maintenues constantes, chaque effet direct aboutit à une augmentation du rendement.
4-2-2- LA BIOMASSE AERIENNE ET LA HAUTEUR DU CHAUME
Selon Richards et al. (1997), une biomasse élevée est une caractéristique désirable en milieux semi-arides. Siddique et al. (1989) soulignent que la biomasse élevée est la cause principale des rendements élevés enregistrés chez les variétés récentes. Un long cycle de développement est plus favorable à la production d’une biomasse aérienne élevée.
Les résultats obtenus par Abbassenne et al. (1997b) indiquent que le poids de la matière sèche de l’épi ou celui des épis/m², au stade épiaison, n’est souvent d’aucune utilité dans la prévision du rendement grain final. Dakheel et al. (1993) notent que l’indice de récolte est positivement corrélé avec le rendement grain sous tous types d’environnements.
Richards et al. (1997) remarquent que l’indice de récolte sous conditions de croissance non limitantes, est de 50%, il chute à des valeurs de 35% dans les régions arides. Ce qui fait douter sur les possibilités que l’amélioration de cet indice engendre des augmentations du rendement grain, sous stress hydrique. Ce rôle semble conditionné par la réalisation d’une biomasse aérienne élevée, dont le maximum se matérialise sous forme de grains.
L’évaporation du sol, sous climat semi-aride, est une source majeure de perte d’eau. Réduire ou éliminer l’évaporation permet d’augmenter la quantité qui transite par le végétal et de la valoriser sous forme de matière sèche, ou celle qui est stockée dans le profil du sol (Karou et al. 1998). Pour réduire l’évaporation du sol, il faut une installation rapide de la culture qui permet une complète couverture du sol, très tôt en début du cycle.
Les variétés dont le port est retombant, associé à une capacité élevée de tallage herbacée assurent cet objectif (Bensemane et Bouzerzour, 2005). L’interception de la radiation lumineuse est améliorée ainsi que l’activité photosynthétique.
L’infiltration de l’eau dans le sol s’améliore aussi. Ces caractéristiques sont conditionnées par l’amélioration des capacités du génotype à croître sous les basses températures couramment enregistrées en fin d’automne début hiver.
Une croissance rapide en début du cycle peut, cependant, engendrer une plus grande consommation et un gaspillage d’eau avant l’anthèse, au détriment la part qui doit rester pour assurer un remplissage de grain satisfaisant (Sayre et al. 1998). Il faut chercher à trouver un équilibre entre la part d’eau économisée par suite de la réduction de l’évaporation du sol et celle utilisée suite à l’amélioration de la croissance sous basses températures.
Selon Oweis et al. (1998), en début du cycle l’évapotranspiration est constituée à plus de 60% par l’évaporation directe du sol. La réduction de l’évaporation du sol compense largement la surconsommation de la plante (El Hafid et al. 1998). Dans le cas où on aboutit à un épuisement excessif de l’eau stockée, tôt dans la saison, il faut cultiver des variétés ayant une faible vigueur précoce associée à un port étalé en hiver pour assurer une couverture raisonnable du sol (Oosterom et al. 1993). Un port étalé et une faible vigueur précoce sont plus présents chez les variétés de type hiver.
Dakheel et al. (1993) notent que la hauteur du chaume présente une corrélation modérée avec le rendement en grains sous stress sévère. Cette liaison s’affaiblit à mesure que le stress s’amoindrit, pour changer de signe lorsque la plante est conduite sous irrigation. Une paille relativement haute devient une caractéristique désirable sous stress hydrique. Elis et Brown (1986) notent que les variétés à paille longue deviennent plus productives dans les zones affectées par la sécheresse, comparativement aux variétés naines.
Nachit et Jarrah (1986) affirment que la stabilité d’expression de la hauteur est importante en condition de sécheresse. En conditions de stress hydrique, une paille haute est plus apte à stocker plus de réserves glucidiques, qui sont susceptibles d’être transférées vers le grain, au cours de la phase de remplissage.
Le pédoncule de l’épi prend sa forme définitive 10 à 15 jours après le stade épiaison, au moment où les stress hydrique et calorique deviennent de plus en plus intenses (Siddique et al, 1991). C’est cette partie du chaume qui est en général le siège d’intense transfert d’hydrates de carbone pour la finition du grain lorsque le remplissage se réalise sous stress (Wardalaw, 2002; Bahlouli et al. 2005b). Nachit et Jarrah (1986) observent que le rendement grain est positivement lié à la longueur du pédoncule, en conditions de déficit hydrique.
4-2-3- LA DUREE DU CYCLE DE CROISSANCE-DEVELOPPEMENT
De nombreux travaux ont montré l’existence d’une relation positive entre la longueur du cycle et le potentiel de rendement. Le recours à une stratégie d’esquive des stress, par raccourcissement de la durée du cycle, conduit ainsi à sacrifier une part de la productivité. Ceci semble être le prix à payer lorsque le climat présente une grande variabilité (Osteroom et al. 1993). Donmez et al. (2001) rapportent des gains génétiques significatifs dans le temps suite aux effets de la sélection pour le rendement grain et la durée du cycle. Ils notent que le rendement était corrélé à la réduction de la durée de la phase végétative et à la réduction de la hauteur du chaume. Ils suggèrent que les composantes du rendement qui se forment au cours de la phase végétative sont celles qu’il faut améliorer.
Ces dernières conditionnent plus le gain génétique du rendement comparativement aux composantes qui se forment au cours de la phase de remplissage. Ceci est due à la divergence des conditions climatiques prévalentes au cours de ces deux phases (Donmez et al. 2001). Lafitte et Courtois (2002) mentionnent parmi d’autres caractères, la durée de la phase végétative comme une source de l’interaction génotype x environnement du rendement en grains du blé. Les génotypes précoces sont plus productifs sous conditions de contraintes hydrique et thermique de fin de cycle.
5- STRESS ABIOTIQUES ET EFFETS SUR LA PLANTE
5-1-STRESS ABIOTIQUES
L’amélioration génétique du blé dur des zones sèches reste basée sur la recherche d’une meilleure tolérance aux stress abiotiques, pour adapter la plante à la variabilité du milieu de production (Amokrane, 2001). Sous les conditions agroclimatiques de culture, le matériel végétal subit tout au long de son cycle, de nombreuses contraintes qui influent de manière variable sur le potentiel de production. La variation des rendements des céréales des zones semi-arides tire son origine en grande partie des effets de ces contraintes abiotiques (Bouzerzour et Benmahammed, 1994).
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Sommaire: Etude de la contribution des paramètres phéno morphologiques dans l’adaptation du blé dur
INTRODUCTION
CHAPITRE I- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1-LA CULTURE DU BLE DUR: HISTORIQUE, ORIGINE ET CLASSIFICATION
2- IMPORTANCE DE LA CULTURE DU BLE DUR
2-1- DANS LE MONDE
2-2-EN ALGERIE
3- LES ZONES DE PRODUCTION DU BLE DUR EN ALGERIE
4-BIOLOGIE ET CYCLE VEGETATIF DU BLE DUR
4-1- LES STADES ET PHASES REPERES
4.1.1 GERMINATION-LEVEE
4.1.2 TALLAGE
4.1.3 MONTAISON-GONFLEMENT
4.1.4. EPIAISON- FLORAISON
4.1.5. REMPLISSAGE DU GRAIN
3-2- L’ITINERAIRE DE L’ELABORATION DU RENDEMENT GRAIN
3-2-1- LE RENDEMENT ET SES COMPOSANTES
3-2-2- LA BIOMASSE AERIENNE ET LA HAUTEUR DU CHAUME
3-2-3- LA DUREE DU CYCLE DE CROISSANCE-DEVELOPPEMENT
5- STRESS ABIOTIQUES ET EFFETS SUR LA PLANTE
5-1-STRESS ABIOTIQUES
5-1-1- L’ECLAIREMENT
5-1-2- LA TEMPERATURE
5-1-2-1- LES BASSES TEMPERATURES
5-1-2-2- LES TEMPERATURES ELEVEES
5-1-2-3- LE STRESS HYDRIQUE
→EFFETS DU STRESS HYDRIQUE AU NIVEAU DE LA PLANTE
→EFFETS DU STRESS HYDRIQUE AU NIVEAU CELLULAIRE
6- MECANISMES D’ADAPTATION AUX STRESS ABIOTIQUES
6-1- L’ESQUIVE COMME MECANISME D’ADAPTATION AU MILIEU
6-2- MORPHOLOGIE DE LA PLANTE ET ADAPTATION AU MILIEU
6-3- PHYSIOLOGIE DE LA PLANTE ET ADAPTATION AU MILIEU
7- SELECTION POUR L’ADAPTATION ET SELECTION POUR LE RENDEMENT
CHAPITRE-II- MATERIEL ET METHODES
1-LOCALISATION ET MISE EN PLACE DE L’EXPERIMENTATION
2- SUIVI ET NOTATIONS
3- ANALYSE DES DONNEES
CHAPITRE III- RESULTATS ET DISCUSSION
1-CLIMAT DES SITES EXPERIMENTAUX DE LA CAMPAGNE 2002/03
2- COMPORTEMENT GENOTYPIQUE INTRA- ET INTER-SITES
3- LIAISONS ENTRE LES VARIABLES INTRA- ET INTERSITES
4- LIAISONS ENTRE LA HAUTEUR DU CHAUME, LA DUREE DE LA PHASE
VEGETATIVE, LA BIOMASSE ACCUMULEE AU STADE EPIAISON ET LE RENDEMENT
5-PARAMETRES DU FEUILLAGE SUR LE SITE D’OUM EL BOUAGHI
6- TAUX DE PROTEINES DU GRAIN
– CONCLUSION
– REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
– ANNEXE
Etude de la contribution des paramètres phéno morphologiques dans l’adaptation du blé dur (1,35 MO) (Rapport PDF)