1- INTRODUCTION
2- CRISE FINANCIÈRE
2-1- ORIGINE DE LA CRISE
2-2- LES FAILLES DU SYSTÈME
2-3- SORTIE DE LA CRISE
3- LA FINANCE ISLAMIQUE
3-1- LES FONDEMENTS DE L’ÉCONOMIE ISLAMIQUE
3-2- LES SOURCES DE LA SHARIA
3-3- PRINCIPES DE LA FINANCE ISLAMIQUE
3-4- LE RÔLE DU SHARIA BOARD
3-5- PRODUITS FINANCIERS ISLAMIQUES
4- RECHERCHE
4-1- MÉTHODOLOGIE
5- ANALYSE DES DONNÉES
5-1- AVANTAGES ET POTENTIELS DE LA FINANCE ISLAMIQUE
5-2- LES LIMITES ET DÉFIS DE LA FINANCE ISLAMIQUE FACE À LA CRISE
APPENDIX
BIBLIOGRAPHIE
1- Introduction
Le monde est depuis trois années sous l’emprise d’une crise financière, la pire depuis celle de 1929. Ses effets se sont fait sentir dans l’économie réelle et la mondialisation a accéléré sa propagation en effet domino à travers le monde entier. Cette crise, initialement axée sur des titres financiers américains obsolètes, n’a pas cessé de s’étendre. Ainsi, les bourses internationales ont essuyé des pertes colossales, des piliers de la finance mondiale se sont effondrés du jour au lendemain. Les pertes réelles ne sont pas encore cernées par les autorités politiques et monétaires mondiales. Pour limiter les effets de cette crise, plusieurs pays développés ont adoptés des politiques d’austérité, ce qui n’a pas empêché de connaitre une quasi-faillite de certains états réputés solides du point de vu économique.
En revanche, cette crise financière a eu le mérite de mettre en évidence la fragilité du système capitaliste face aux dérives spéculatifs et face à la spirale de la dette. Le fort impact qu’a eu la crise financière sur les économies des pays développés et émergents a poussé plusieurs économistes et analystes à se pencher sur les raisons de la crise, ses conséquences, ainsi que les moyens qui doivent être mis en place afin d’éviter que cela se reproduise.
A ce titre, la commission d’experts de l’ONU, réunie à New York sous la présidence de Joseph Stiglitz, met en exergue la nécessité vitale de réformer les principes qui gouvernent les systèmes monétaires et financiers pour éviter de nouvelles crises. Parmi les lignes directrices de cette commission, une nouvelle porte a été ouverte pour s’inspirer des principes propres à la finance islamique. Ainsi, grâce à sa remarquable ascension ces dernières années, le système financier Islamique a particulièrement intéressé l’ensemble des analystes économiques dans le monde. En effet, la finance islamique est estimée, à l’horizon 2010, à près de 1000 milliards de dollars d’actifs, et sa croissance dans les cinq prochaines années est annoncée comme deux fois plus rapide que celle de la finance conventionnelle, autour de 15 % par an (financialislam.com, 2010).
Il s’agit d’un système de finance éthique, qui se base sur des valeurs morales tirées du Coran et plus globalement de la Sharia, la loi islamique. On compte parmi ses principaux fondements l’interdiction de la pratique de l’intérêt, l’interdiction des pratiques spéculatives, le principe de partage des profits et des pertes, l’obligation de l’asset-backing ou encore l’interdiction d’investir dans des sociétés dont les activités sont jugées illicites dans l’Islam.
C’est dans le cadre de ce mémoire que nous allons aborder la problématique de la crise financière, ses origines et ses issues. Nous allons ensuite étudier les fondements de la finance islamique. Le rapport tentera d’analyser les caractéristiques de ce système et évaluer les possibilités de transposer quelques uns de ses atouts positifs dans le système conventionnel pour lui donner plus de crédibilité et de solidité face à d’éventuelles crises dans le futur.
Ainsi, nous avons choisi pour sujet principal de ce mémoire :
La dernière crise financière a impacté le système bancaire de tous les pays développés et émergents. Ses effets ont été relativement limités dans quelques pays qui se basent principalement sur un système financier islamique.
La Finance Islamique est elle un rempart à la finance conventionnelle face à la crise?
L’intérêt de ce mémoire est de se demander quelles contributions peuvent apporter la finance islamique au système financier international. Ce rapport commencera par définir les aspects de la crise financière à travers un rappel de l’enchaînement des événements liés, déclencheurs de cette crise. Il nous relatera une vue globale des différentes faits d’actualités et analyses menées pour comprendre l’origine de la crise et les issues possibles. Ensuite nous aborderons le sujet de la finance islamique en décrivant ses principes et les aspects qui ont contribué à son succès. Puis, nous exposerons la méthodologie de notre recherche et le processus d’échantillonnage relatifs aux interviews pour enfin élaborer les résultats qui ont découlés de cette recherche sous forme d’avantages et de limites de la finance islamique par rapport à la finance conventionnelle, en particulier en période de crise. Pour conclure ce rapport, nous présenteront une synthèse de cette recherche avec les éventuels aspects à approfondir.
2- Crise financière
2-1- Origine de la crise
Les prémices de la crise financière actuelle ont vu le jour au cours de l’été 2007. Un ralentissement de l’activité économique conjugué à une hausse des taux d’intérêt a contribué à l’augmentation du taux d’endettement de ménages américains. En effet, l’injection massive de crédits à des ménages à faible revenus, qui a permis de booster les achats de biens immobiliers, a conduit à un phénomène de bulle inflationniste (The subprime Crisis and House Price Appreciation, Goetzmann, Peng, Yen, Mai 2009). Mais lorsque les familles modestes se sont retrouvées dans l’incapacité de rembourser leurs crédits, les banques n’étaient plus capables de récupérer les fonds prêtés dans les tranches « subprime », ce qui a causé de forts dommages aux établissements financiers américains.
Pour amortir ces effets des crédits supbrimes, les banques ont procédé à des opérations de titrisation afin de rendre leurs prêts bancaires illiquides, par nature, en titres négociables sur des marchés financiers. Ces titres qui présentaient des rémunérations fortement prometteuses ont séduits de nombreux fonds spéculatifs à travers le monde. Ainsi une des causes qui a contribué à la propagation de la crise, fut la découverte par les investisseurs de montages financiers extrêmement risqués, ou plutôt de montages dont le risque était impossible à évaluer (Philippe Jurgensen, La crise morale qui a entrainé la crise financière ; 22/10/2008). Les révélations des valeurs détériorées des produits titrisés ont provoqué une contagion de cette crise jusqu’en Europe et en Asie.
Toutefois, l’évènement majeur de cette crise qui la fait basculer en crise systémique a été la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers, en septembre 2008. Cette faillite a accentué la crise de confiance entre les établissements. Les banques refusaient par précaution de prêter de l’argent à leurs clients ou même entre elles. Rapidement, certains établissements bancaires ont manqué de liquidité et n’ont plus été capables d’honorer leurs engagements financiers. Ces banques n’ont plus eu de solutions pour réagir à ce manque de liquidité que de vendre leurs actions et obligations en masse.
Ceci a eu un impact plus grave sur les bourses mondiales et les valeurs boursières des banques qui ont connu des chutes brutales entrainant avec eux les chutes des actions des entreprises dans les autres industries. Ainsi, en une semaine, du 9 au 16 août 2007, les principaux indices boursiers mondiaux ont connu des corrections brutales à la baisse: « En Allemagne, Dax: – 4,42 % ; Aux Etats-Unis, Dow Jones: – 5,95 % ; Nasdaq: – 6,16 %; Au Royaume-Uni, FTSE 100: – 8,37 % ;Au Japon, Nikkei: – 10,3 % ; Et en France, CAC 40: – 8,42 %» (Journal du net, Crise économique et financière : causes et situation, 2010). C’est ainsi que la crise initialement bancaire s’est transformée en crise également boursière.
Le schéma suivant décrit l’enchainement des effets liés à cette crise, et résume le lien entre le système d’octroi du crédit, la crise de liquidité et les faillites qui s’en sont suivies.
Les fondements de l’économie islamique (1.11 MB) (Cours DOC)