Tradition aristolétienne ; a traversé les siècles ; c’est encore la conception la plus couramment admise. Cette analyse privilégie plus la fonction d’intermédiaire des échanges.
Paragraphe 1 : La fonction d’unité de compte
A : L’unité de compte n’est pas un étalon de valeurs
La valeur qu’un individu donne aux divers bien et services peut varier. Il y a subjectivité des valeurs économiques. Par conséquent, la quête d’un étalon invariant est problématique.
Cela peut s’expliquer par les différences entre les sciences de la nature et sciences de l’homme, mais aussi entre les sciences exactes et les sciences de l’imprécis.
B : L’unité de compte et l’équilibre des prix relatifs
Déterminer les rapports d’échange (formule des combinaisons). Par exemple, si le bien A est préféré aux biens B, ce dernier étant lui-même préféré aux biens C.
Introduire une unité de compte, en évaluant le prix relatif d’un bien par rapport à un autre bien.
Le numéraire : le bien est utilisé comme unité de compte. Leon Walras a introduit la notion de numéraire, qui est une unité de compte, mais également un bien, qui peut être employé dans la production ou la consommation.
L’arbitrage : un bien est préféré à un autre ; retrouver le prix relatif d’un bien par rapport à un autre bien.
L’utilisation d’une unité de compte pour déterminer le système de prix relatifs d’équilibre est donc plus avantageux que la procédure d’arbitrage, car elle est moins coûteuse, et nécessite moins de temps.
C : L’unité de compte n’est pas la monnaie
Pour Jean Denizet, l’adoption d’une unité de compte est la réalité essentielle de la monnaie.
Pour Keynes, « l’unité de compte a succédé à l’ère du troc aussitôt que les hommes ont adopté une monnaie de compte ». Il présente la fonction d’unité de compte le principe unifiant les différentes formes concrètes de la monnaie.
La procédure d’arbitrage ne permet pas de montrer que la fonction d’unité de compte est la réalité essentielle de la monnaie, puisqu’intervient aussi dans cette procédure la fonction d’intermédiaire des échanges.
Walras a évité d’assimiler unité de compte et monnaie.
L’unité de compte peut être abstraite, à l’inverse du numéraire de Walras ; les unités de compte abstraites ont une propriété particulière : celle de laisser indéterminé le niveau général des prix absolus d’un état donné des échanges, d’une position d’équilibre général.
Chez Walras, l’adoption d’une unité de compte fait qu’à chaque position d’équilibre général est associé un seul niveau général des prix. Le prix d’un bien en termes de numéraire est aussi un rapport d’échange entre ce bien et le numéraire ; une modification du prix provoque un changement de la position d’équilibre ; à chaque prix correspond un équilibre partiel d’échange.
Puisqu’à une même position d’équilibre général peut être associé, en cas d’unité de compte abstraite, une infinité de niveau général des prix absolus, on peut dire que ce niveau est indéterminé ou, ce qui revient au même, que le prix relatif moyen de l’unité de compte est indéterminé.
Selon Pesek et Saving, dans une économie où la monnaie n’existe pas, celle-ci ne peut avoir de prix relatifs ni de prix relatif moyen.
L’unité de compte n’est pas monnaie, car, abstraite ont marchandise, elle ne suffit pas à briser le troc. Elle ne permet que de l’aménager, rendant plus aisé des échanges de marchandise contre marchandise, en facilitant l’obtention ex ante d’un système de prix relatifs d’équilibre.
Paragraphe 2 : La fonction d’intermédiaire des échanges
A : Les inconvénients du troc.
a : Les couts du troc : couts d’information (Friedman : l’agent qui voudra échanger devra tout d’abord trouver un autre agent qui accepte, ce dernier devant également accepter d’échanger au même moment); double coïncidence des volontés (relatif à l’objet de l’échange) ; couts de transaction (transport, stockage, détérioration).
b : L’échange indirect : ces trois pays ne pourront obtenir les biens qu’ils désirent qu’en procédant à un échange indirect, triangulaire (exemple de Wicksell). Mises pense que la théorie monétaire n’est pas autre chose que la théorie de l’échange indirect. Cet exemple illustre deux aspects : dans un système de troc, le nombre de transactions nécessaires pour atteindre une position d’équilibre tend à se multiplier, lorsque l’on passe d’une situation où il existe une double coïncidence des volontés directes à une situation où cette double coïncidence est, si l’on peut dire, indirecte. Cet inconvénient sera plus lourd si le nombre d’agents tend à s’élever, chaque troc étant plus coûteux. Dans un système de troc, l’utilisation d’un intermédiaire des échanges marchandises (l’équivalent transactionnel du numéraire walrasien) peut être avantageux pour les agents.
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