ABREVIATIONS
I INTRODUCTION
II CONTEXTE
III MATERIELS ET METHODE
1) MATERIELS
2) METHODE
a. Définition de la population étudiée
b. Questionnaires
c. Entretiens complémentaires
d. Analyse statistique
IV RESULTATS DE L’ENQUETE
1) Généralités
2) Avant la (première) grossesse
3) Pendant la grossesse
4) Au moment de l’accouchement
5) En post-natal (retour au domicile)
6) Entretiens complémentaires
V DISCUSSION
VI CONCLUSION
VII BIBLIOGRAPHIE
VIII ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire
Annexe 2 : Conduite à tenir lors de la découverte de violences conjugales en consultation de médecine générale
Annexe 3 : Partenaires à connaître
IX RESUME
X MOTS-CLES
I INTRODUCTION
Les violences conjugales touchent dans leur grande majorité les femmes.
Leurs conséquences sur la santé et la qualité de vie des femmes victimes sont lourdes, en terme de pathologies somatiques (notamment gynéco-obstétricales et lésions traumatiques directement liées à la violence physique) et psychiatriques (conduites addictives, troubles psycho-traumatiques). Les décès en rapport avec les violences conjugales peuvent découler de traumatismes physiques directs ou être la conséquence de suicides. L’isolement social enfin, en entretenant les violences, nuit encore plus à ces femmes.
Le médecin généraliste, par son approche multidimensionnelle à la fois médicale, psychologique et sociale, est un professionnel de santé de choix pour prendre en charge les femmes victimes de violences conjugales. A cette fin, il doit s’entourer des différents professionnels indispensables à cette prise en charge multidisciplinaire, pour un travail en réseau efficace.
Situation particulière pour les femmes, la grossesse mérite d’être étudiée de façon plus spécifique à l’intérieur de la problématique des violences conjugales. Comme elle nécessite des consultations régulières, elle est un moment clé pour leur prise en charge, d’autant plus que l’enfant à naître constitue un autre individu à protéger. Les médecins généralistes font partie des professionnels de santé sollicités par les femmes enceintes pour leur suivi. Ils sont ainsi bien placés pour dépister et prendre en charge, à l’occasion de la grossesse, ces femmes victimes de violences conjugales.
Quelles sont les caractéristiques et les particularités des violences conjugales entourant la grossesse ? Celle-ci représente-t-elle une période d’accalmie pour les femmes victimes de violence, ou favorise-t-elle les violences ? Quelle est la pratique actuelle des médecins généralistes dans l’accompagnement de ces patientes ?
Afin de répondre à ces interrogations, nous avons mené, en partenariat avec l’association SOS Femmes 93, des entretiens semi-directifs auprès des femmes prises en charge par l’association. Certains de ces entretiens ont été plus poussés afin de recueillir des témoignages plus précis concernant les rapports entre ces femmes et les médecins généralistes.
II CONTEXTE
Il y a une dizaine d’années, Madame le Dr Piet et les membres de l’association SOS Femmes 93 avaient débuté une enquête concernant les violences conjugales autour de la grossesse auprès des femmes prises en charge par cette association. Douze femmes avaient répondu au questionnaire, dont la trame était similaire à celle utilisée dans notre étude. Onze d’entre elles avaient été victimes de violences pendant une grossesse (92 %), la douzième avait subi des violences juste après l’accouchement. Huit femmes avaient déjà subi des violences (tous types confondus) avant leur grossesse. Pour 3 d’entre elles, les violences avaient augmenté durant la grossesse (37 %). Quatre femmes signalaient des problèmes de santé, et 2 ont fait des fausses-couches. La moitié des femmes avaient été violées pendant la grossesse, et 78 % juste après l’accouchement.
Sept femmes avaient parlé des violences à un professionnel de santé. Aucun d’entre eux n’avait pu les aider concrètement à s’en sortir : seuls des conseils étaient prodigués aux victimes, notamment pour quitter le domicile conjugal…
Devant ces données frappantes, nous avons décidé de réaliser une étude afin de compléter et d’approfondir les caractéristiques des violences conjugales entourant la grossesse.
Le département de Seine-Saint-Denis fut le premier à posséder un Observatoire des violences envers les femmes, à l’initiative du Conseil Général du département (1). Il reste malheureusement le seul. Cet observatoire permet de faire connaître l’existence des violences à l’encontre des femmes, et articule en réseau les différents partenaires utiles à leur prise encharge. La ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement Najat VallaudBelkacem s’est récemment engagée à créer un observatoire national d’ici la fin de l’année 2012 (2).
Les violences conjugales sont maintenant un enjeu reconnu de santé publique en France, et ont fait l’objet d’une loi spécifique le 9 juillet 2010. Cette loi a pour objectif d’adapter la loi pénale à la particularité des violences conjugales, d’améliorer leur prévention et d’assurer la protection des victimes. La principale avancée apportée par cette loi est la création de l’ordonnance de protection qui organise en cas de danger immédiat la mise en sécurité de la femme victime de violences conjugales ainsi que celle de ses enfants, le cas échéant. Cette loi prévoyait, déjà, la création d’un observatoire national, qui n’a pas pu être finalisée à ce moment-là pour des raisons financières (3).
Violences conjugales grossesse et médecine générale enquête au sein de l’association SOS femmes (2.14 MB) (Rapport PDF)